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ENTRETIEN | Isabel Bayrakdarian, chanter pour l'amour de l'Arménie

Par Caroline Rodgers le 21 mai 2018

La soprano Isabel Bayrakdarien. (Photo: courtoisie)
La soprano Isabel Bayrakdarien. (Photo: courtoisie)

L’Orchestre de chambre McGill reçoit cette semaine la talentueuse soprano canadienne d’origine arménienne Isabel Bayrakdarian pour un concert entièrement consacré à l’Arménie. Un programme inspirant qui promet de merveilleuses découvertes.

Quand on demande à Isabel Bayrakdarian de raconter comment elle est devenue chanteuse, elle éclate de rire : « combien de temps avez-vous? », dit-elle. Puis elle ajoute :

« J’ai été chanteuse professionnelle depuis près de vingt ans. C’est difficile de condenser vingt ans en une réponse, mais ce que je peux dire, c’est que j’ai suivi mon cœur. Cela résume pas mal tout ce que j’ai fait. J’avais toujours chanté mais je savais que je pouvais faire mieux. J’ai pris des leçons de chant, pas parce que j’étais en compétition avec qui que ce soit, mais pour m’améliorer. Je ne l’ai fait ni pour l’argent, ni pour la célébrité, ni pour être sur scène ou pour le désir d’être adulée. C’était simplement pour chanter de manière plus libre et mieux m’exprimer. Je n’avais aucune pression. J’étudiais pour devenir ingénieure biomédicale et je chantais tout simplement parce que j’aimais cela. »

En 2000, elle remportait le premier prix de l’Operalia International Opera Competition, un concours de chant fondé par Placido Domingo. À mesure qu’elle progressait, il a fallu faire un choix : le génie ou la musique?

« À ma dernière année d’études, j’avais déjà remporté le concours et j’avais des opportunités de chanter, mais je tenais à terminer mon cours d’ingénieur, parce que j’avais beaucoup travaillé et que j’aimais cela. D’un côté, j’avais la sécurité d’emploi possible avec le métier d’ingénieur, et de l’autre, j’avais la vie d’artiste devant moi avec ses hauts et ses bas. Je me suis dit : je ne veux pas regretter de ne pas l’avoir fait quand j’aurai 40 ans. Et quand j’ai eu 40 ans j’étais très heureuse de me dire que j’avais le bon choix.  »

 

La soprano Isabel Bayrakdarian se destinait à une carrière en génie biomédical quand elle a décidé de bifurquer vers le chant classique. (Photo: courtoisie)
La soprano Isabel Bayrakdarian se destinait à une carrière en génie biomédical quand elle a décidé de bifurquer vers le chant classique. (Photo: courtoisie)

Elle avait effectivement de quoi être fière, avec une carrière qui l’a amenée à chanter au Metropolitan Opera, à la Royal Opera House, à la Scala de Milan et dans plusieurs autres maisons d’opéra prestigieuses. C’est elle, aussi, que l’on entend chanter Evenstar dans la trame sonore du film Le Seigneur des Anneaux: Les Deux Tours. 

 

Isabel Bayrakdarian et la musique arménienne

Pendant toute sa carrière, Isabel Bayrakdarian a défendu le répertoire arménien, notamment avec une tournée dédiée à la musique de Komitas, et un disque, Mother of Light, où elle a enregistré des hymnes arméniens à la Vierge Marie. Ce dernier a été en nomination pour un prix JUNO. Elle était donc heureuse que Boris Brott et l’Orchestre de chambre McGill l’invitent pour partager sa passion pour la musique arménienne avec le public montréalais.

« Même si je ne suis pas née en Arménie, cette culture est tout de même qui je suis, c’est le langage de mon âme et la musique qui a nourri mon cheminement. »

La chanteuse a visité l’Arménie pour la première fois en 2004. Son voyage a fait l’objet d’un documentaire intitulé A Long Journey Home.

« J’ai vécu une expérience qui m’a transformé dans une des églises où j’ai chanté, raconte-t-elle. C’était une église sculptée dans une caverne. Je me souviens très clairement que lorsque j’ai chanté une phrase d’un hymne pour la première fois, ce qui est revenu était l’écho des voix du passé. Ce n’était pas l’écho de ma voix, c’était un écho multiple. Avant cela, je n’avais pas d’idée claire de mon passé à cause du génocide. Dans cette église, mon lien brisé a été restauré. J’ai connecté avec mon passé. C’était l’expérience la plus profonde qui me soit arrivée. »

Qu’est-ce qui, à ses yeux, distingue la musique arménienne?

« D’abord la langue. Il n’y a aucun autre langage comme l’arménien. Puis la musique elle-même, parce que la Route de la Soie passait par l’Arménie, elle a apporté une foule d’influences pendant des siècles. Les chansons arméniennes ont survécu des siècles parce qu’elles sont une façon de connecter et de transcender les gens. Il n’y a pas de barrières quand je chante cette musique. Je suis vulnérable, il n’y a pas de protection autour de moi, c’est une liberté totale. Chaque artiste devrait essayer cela de faire dans tout le répertoire. »

Isabel Bayrakdarian, concert Arménie avec l’Orchestre de chambre McGill, mercredi 23 mai, 19 h 30, salle Bourgie.

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