We have detected that you are using an adblocking plugin in your browser.

The revenue we earn by the advertisements is used to manage this website. Please whitelist our website in your adblocking plugin.

ENTRETIEN | David Fray: en tournée avec des compositeurs qui l'inspirent

Par Caroline Rodgers le 5 mars 2018

David Fray. (Crédit: Paolo Roversi).
David Fray. (Crédit: Paolo Roversi).

David Fray n’a jamais été fou des tournées, mais c’est bien une mini-tournée en Amérique du Nord qui l’amène chez nous cette semaine. Après Chicago et Vancouver, David Fray est de passage à Montréal mercredi soir pour un récital à la salle Bourgie. Il nous  a brièvement parlé au téléphone de son programme, de ses projets et des compositeurs qui lui sont chers.

Gagnant du deuxième prix au Concours musical international de Montréal en 2004 (le premier prix avait été remporté par Serhiy Salov), il est venu pour la dernière fois à la salle Bourgie il y a deux ans. Cette fois-ci, Mozart et Schubert seront au programme.

Q-Vous allez consacrer une grande partie de votre récital à Mozart. Parlez-nous de votre rapport à ce compositeur.

David Fray: « J’aime écouter Mozart par des pianistes très différents les uns des autres: Clara Haskil, Rudolf Serkin, Alfred Brendel, Radu Lupu, Wilhelm Kempff. Ce sont des gens très inspirants dans Mozart. Personnellement, je le joue depuis longtemps. Je n’ai jamais vraiment cessé de jouer ses concertos, ce sont des oeuvres importantes dans ma vie et mon répertoire. Je n’ai pas joué énormément d’oeuvres pour piano solo. Je trouve que c’est bien de mettre Mozart pendant toute la première partie de mon concert. Certains programment ses pièces un peu comme des apéritifs, ce que je ne trouve pas une très bonne idée. Il y a, en plus, des gens qui disent que les Sonates pour piano de Mozart ne sont pas ses oeuvres les plus inspirées. C’est un jugement bien sévère, car plusieurs d’entre elles sont vraiment remarquables. »

« Les oeuvres que j’ai mises au programme à Montréal sont d’une très haute inspiration, en particulier le Rondo en la mineur, une oeuvre vraiment tardive qui, à mon avis, est vraiment annonciatrice de beaucoup de choses qui sont arrivées après lui, en particulier Schubert. Il y a une grande mélancolie, un sentiment pré-romantique assez stupéfiant. » – David Fray

Q-Quels sont vos projets récents ou à venir?

David Fray: « Ce qui est un peu nouveau dans mon parcours récent, c’est l’ajout d’un compositeur important comme Chopin, que je n’avais pas joué depuis mes études au Conservatoire. Même étudiant, je n’ai pas beaucoup joué de Chopin. Quand j’ai commencé ma carrière de concertiste, je ne l’ai plus joué du tout. Je n’entendais pas énormément d’interprètes de Chopin qui me plaisaient. Je me disais donc que c’était vraiment compliqué de bien le jouer, et je le pense encore. Quand je le joue, je n’ai pas forcément l’impression de trouver l’équilibre que je recherche, mais cela vaut la peine d’essayer. J’ai consacré mon dernier disque à ses oeuvres et à Chicago, je viens de jouer son deuxième Concerto. C’est un compositeur qui avait totalement disparu de mon répertoire depuis quinze ans et qui est réapparu depuis un ans. Je suis content parce que ça me fait du bien. Ça ne m’avait pas forcément manqué pendant quinze ans, mais je suis heureux de le retrouver. »

Q-Jouer du Chopin ne nécessite-t-il pas une façon bien particulière d’exploiter les possibilités du piano?

David Fray: « C’est vrai que le rapport à la ligne de chant est très privilégié. Ce n’est pas le même rubato, pas la même manière de bouger, de chanter. C’est quand même toujours une musique au qui demande au piano d’être autre chose que lui-même, d’être un instrument lyrique. »

« Je ne dis pas que j’ai construit mon répertoire par ordre chronologique depuis mes débuts, mais c’est intéressant d’arriver à Chopin après avoir joué beaucoup de Bach, de Schubert, de Mozart. Ça m’a permis de l’aborder avec une base assez nettoyée, si j’ose dire. On ne peut pas le mettre dans le même bain que des compositeurs pour piano plus ouvertement romantiques. Chopin demande une culture classique et il y a tout à gagner par une fréquentation de Bach et de Mozart. » – David Fray

« J’ai souvent considéré que la musique romantique avait avantage à être considérée sous un prisme un peu classique. Cela ne veut pas dire qu’on lui enlève ses caractéristiques, mais cela peut lui éviter certaines scories, certains excès qu’on a parfois avec la musique romantique et qui ne me la faisaient pas particulièrement aimer. »

David Fray sera en récital mercredi soir, 7 mars, 19 h 30, salle Bourgie. ACHETER DES BILLETS

Programme:

Mozart, Fantaisie en do mineur, K. 475

Mozart, Sonate en do mineur, K 457

Mozart, Rondo en la mineur, K. 511

Schubert: Sonate en la mineur, D. 959

VOUS AVEZ AIMÉ CET ARTICLE? Lisez aussi:

Orchestre Métropolitain 2018-2019: Nicholas Angelich, Hélène Grimaud, Barbe-Bleue et Bernstein

Semaine de relâche: les meilleures activités musicales en famille.

 

 

 

 

 

Partager cet article
lv_montreal_banner_high_590x300
comments powered by Disqus

LES NOUVELLES DU JOUR DANS VOS COURRIELS

company logo

Part of

Conditions d'utilisation & Politique de vie privée
© 2024 | Executive Producer Moses Znaimer