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MOIS DU PIANO | Daniel Propper : sur le champ de bataille, comme si vous y étiez!

Par Caroline Rodgers le 19 février 2018

Daniel Propper
Daniel Propper. (Photo: courtoisie)

La « musique de bataille » est un genre en soi. Un genre méconnu. Daniel Propper, pianiste invité de la Fondation Arte Musica, fait revivre à l’instrument l’écho des batailles et la musique de l’époque napoléonnienne dans le cadre de l’exposition Napoléon du Musée des beaux-arts du Québec. Rencontre avec un pianiste qui aime l’histoire et les projets atypiques.

Q-Qu’est-ce que la musique de bataille?

R– « Avant la radio, avant le cinéma, c’était un genre pour décrire ce qui se passait sur le champ de bataille. Mon projet de disque, L’Écho des batailles, sorti en 2012, couvrait une période d’une quinzaine d’années, de 1800 à 1815, et les oeuvres retenues l’étaient pour leurs qualités artistiques et pour leur rareté, et qui aussi ont un lien avec Napoléon. Il y a beaucoup de musique de la même époque qui n’avaient pas nécessairement de lien avec l’empereur. Dans ce projet, on a voulu démontrer le développement pré-romantique chez d’autres compositeurs que les plus grands, le plus grand étant évidemment Beethoven. La musique de bataille imite les sons du champ de bataille, avec les clairons, le tambour et tous les sons qui accompagnent la vie des soldats, et la musique qui était destinée à leur donner du courage. »

C’est une musique à programme, avec des événements qui se mettent en place, comme l’armée qui se met en marche, les Prussiens qui attaquent, on entend les cris des mourants, et ainsi de suite. Les compositeurs utilisent toutes sortes de stratagèmes pour illustrer l’action. Par exemple, quand il y a des triolets, on comprend que c’est la cavalerie.

« On a peu d’informations de disponibles, cependant, sur la façon dont on présentait ces oeuvres au public. On a l’impression que le public connaissait les événements dont il était question et reconnaissait des scènes dans le programme musical. »

Q-Qui étaient les compositeurs que vous jouerez à ce récital?

R-« C’étaient tous des contemporains de Beethoven et de Napoléon. Jean-Frédéric Auguste Lemière de Corvey, par exemple, était officier en plus d’être compositeur. Il a fait partie de l’armée et participé à des batailles, il a été blessé et même médaillé. Il y a aussi d’autres compositeurs qui n’étaient pas Français, comme Daniel Steibelt, Ignace Moschelès, et ce que nous allons entendre, ce sont des oeuvres dites militaires, qui décrivent les batailles en musique de façon un peu naïve, et des oeuvres plus « civiles » comme la sonate dédiée à Madame Bonaparte, de Steibelt. Quant à Ignace Moschelès, c’était un grand virtuose tchèque, et il écrivait déjà, en 1815, dans un style qui est très proche de ce que va faire Chopin quinze ans plus tard.  »

 

Napoléon Bonaparte. (Photo: un tableau de l'exposition du MBAM)
Napoléon Bonaparte. (Photo: un tableau de l’exposition du MBAM)

Q-Napoléon, lui-même, aimait-il la musique?

R-« On sait que Napoléon n’aimait pas particulièrement le piano, mais qu’il aimait l’opéra, surtout italien. »

Q-Puisque vous avez fait ce projet musical et historique, vous avez sans doute un intérêt particulier pour l’histoire?

R-« J’aime beaucoup l’histoire, mais surtout la musique. C’est un ami, Olivier Feignier, qui était un féru d’histoire et connaissait bien cette époque, qui a commencé à rassembler ces partitions rares. Il a découvert bien des choses intéressantes et des oeuvres que l’on ne jouait jamais. Nous avons voulu nous intéresser à des pièces que l’on ne joue plus, comprendre comment était jouée cette musique et quel rôle elle a joué dans les salons, à l’époque. »

Q-Sur quel piano allez-vous jouer à la salle Bourgie?

R-« On m’a recommandé de jouer sur le Érard, et c’est sans doute ce que je vais faire. Il faut toutefois savoir que mon disque a été enregistré sur un Steinway moderne. »

Q-Parlez-nous un peu de vous, votre vie, vos études musicales.

R- « Je suis natif de Stockholm, en Suède, mais je vis en France depuis 1994. J’ai étudié au Conservatoire de Stockholm, au Conservatoire de musique de Paris et à Juilliard. »

Le récital L’Écho des batailles, avec Daniel Propper, aura lieu le 23 février, 18 h 30, salle Bourgie. ACHETER UN BILLET.

Le 22 février, 17 h 30, le pianiste donne une conférence sur la musique de l’époque napoléonnienne. Il exposera sa recherche pour son disque L’Écho des batailles. ACHETER UN BILLET. 

L’exposition Napoléon: art et vie de cour au palais impérial se poursuit au MBAM jusqu’au 6 mai 2018.

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