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L'AVANT-CONCERT | À quoi s'attendre (ou pas) en allant voir l'opéra JFK

Par Caroline Rodgers le 27 janvier 2018

Jackie Kennedy (Daniela Mack) et JFK (Matthew Worth) dans la production JFK de l'Opéra de Montréal, présentée du 27 janvier au 3 février. (Crédit: Yves Renaud)
Jackie Kennedy (Daniela Mack) et JFK (Matthew Worth) dans la production JFK de l’Opéra de Montréal, présentée du 27 janvier au 3 février. (Crédit: Yves Renaud)

Ce soir à l’Opéra de Montréal aura lieu la première de JFK, de David B. Little sur un livret de Royce Vavrek. À quoi s’attendre? En se basant sur nos lectures, un entretien avec le metteur en scène Thaddeus Strasberger et la répétition ouverte aux médias de la semaine dernière, voici quelques indices.

D’emblée, oubliez la perspective d’un « biopic » linéaire comme on en voit au cinéma. Non, vous n’assisterez pas à la vie de John F. Kennedy en ordre chronologique. Il faut savoir que le scénario est basé avant tout sur l’imagination du librettiste. Il a inventé un rêve que le président aurait eu pendant sa dernière nuit avant d’être assassiné.

« L’idée originale de l’opéra est basée sur l’idée que nous ne savons pas ce qui s’est passé durant ces six dernières heures de la vie de JFK, dit Thaddeus Strasberger, metteur en scène et scénographe de la production.  Il est allé dans cette chambre d’hôtel, vers minuit, et il s’est levé vers 6 heures du matin. »

« Tout ce qu’il a fait avant et après, avec son horaire très chargé, est très bien documenté. Ces six heures, on ne sait pas. Et personne ne savait que ces six heures seraient ses dernières. C’est une situation très chargée sur le plan dramatique. »

On connait une foule de choses sur JFK, aujourd’hui, que le public ne savait pas à l’époque, par exemple, qu’il avait des maux de dos sévères et une dépendance aux médicaments. On sait aussi que le couple avait perdu deux enfants lors de fausses couches, et que c’était très difficile sur le plan personnel. Et on en sait assez long, évidemment, sur les nombreuses infidélités et aventures du président.

« On prend toutes ces situations pénibles et stressantes de leur vie privée, c’est vraiment ce qui est au cœur de l’histoire. Ce qui est intéressant avec l’opéra, c’est qu’il permet d’explorer le subconscient, les affects et les sentiments qui ne s’expriment pas nécessairement avec des mots, ce que la musique fait très bien. Elle peut créer ces paysages émotionnels qui vont au-delà de la réalité du texte et de la narration linéaire. »

Le rêve de JFK (Matthew Worth) permet à divers personnages d’évoluer sur scène : Jackie Kennedy (Daniela Mack), Jacqueline Onassis (Katharine Goeldner) Lyndon B. Johnson (Daniel Okulitch), Rosemary Kennedy (Cree Carrico), des politiciens texans (les membres du quatuor Quartom et Alexandre Sylvestre), et Nikita Khrushchev (Colin Johnson). On voit également des personnages de l’époque d’Abraham Lincoln, tels Henry Rathbone (Sean Panikkar) et Clara Harris (Talise Trevigne), et un journaliste (Sebastian Haboczki). L’Orchestre symphonique de Montréal sera dirigé par Steven Osgood.

Comment le metteur en scène réussit-il à faire interagir tout ce monde, sur scène et dans un rêve?

 

Le rêve de JFK permet à divers personnages d’évoluer sur scène. (Crédit: Yves Renaud)
Le rêve de JFK permet à divers personnages d’évoluer sur scène. (Crédit: Yves Renaud)

« Vous devez venir et le voir, dit Thaddeus Strasberger. Si je pouvais l’expliquer facilement dans une courte entrevue, nous ne serions pas obligés de passer au travers cet énorme processus de répétition. C’est ce qui est le plus excitant avec l’opéra : c’est un art qui ne se réduit pas à une courte description de ce qui va se passer, parce que c’est magique avec tous les éléments qui vont ensemble. La réponse à cette question se situe dans la réaction du public devant ce qui va se passer. »

 

Le contexte du rêve permet à la même personne de cohabiter avec elle-même, à différents âges. Jacqueline Onassis et Jackie Kennedy. (Crédit: Yves Renaud)
Le contexte du rêve permet à la même personne de cohabiter avec elle-même, à différents âges. Jacqueline Onassis et Jackie Kennedy. (Crédit: Yves Renaud)

La musique

De ce que nous avons entendu, la partition de David B. Little est très riche et intéressante sur le plan musical. Les arias de Jackie Kennedy (Daniela Mack) sont émouvants. Nous avons pu entendre un trio féminin poignant et magnifique, entre Jackie Kennedy, elle-même en Jacqueline Onassis (Katharine Goeldner) et Clara Harris (Talise Trevigne).

 

Julien Patenaude, Gaetan Sauvageau, Philippe Martel, Benoit Le Blanc, Alexandre Sylvestre. (Photo: page Facebook de Quartom)
Julien Patenaude, Gaetan Sauvageau, Philippe Martel, Benoit Le Blanc, Alexandre Sylvestre. (Photo: page Facebook de Quartom)

Les politiciens texans

Qui ne voudrait pas voir nos chers amis de Quartom (Julien Patenaude, Gaetan Sauvageau, Philippe Martel et Benoit Le Blanc) déguisés en cowboys multicolores? Le baryton Alexandre Sylvestre complète ce groupe de politiciens texans. Dans la scène que nous avons vue, ils interagissaient avec un Lyndon B. Johnson sur les stéroïdes. Ce qu’ils chantaient est difficile à décrire, mais nous a fait l’effet d’un mélange d’influences gospel, de chansons de Stephen Foster et de la comédie musicale Oklahoma, le tout dans une sauce contemporaine. Tout est permis, après tout, c’est un rêve.

Conclusion

Finalement, il est difficile de décrire à quoi s’attendre à propos de cet opéra, mais pourquoi ne pas prendre un risque avec JFK et découvrir une œuvre sans savoir exactement ce qui va se passer?

« Le plus important avec JFK est que vous n’avez pas besoin d’être préparé à ce que VOUS pensez que c’est, vous avez besoin d’être préparé pour ce que ce sera. Souvent, avec l’opéra, on se prépare en lisant l’histoire, parce que l’intrigue est complexe et que l’on ne veut pas être largué. »

« Venez voir JFK avec un cœur et un esprit ouvert, et j’espère que ce que ce sera, pour vous, ne sera pas la même chose pour tout le monde. C’est une expérience enrichissante qui devrait être significative pour chaque personne, à sa façon, et nous faire réfléchir sur le rôle des politiciens et diplomates du passé et à ce qu’il devrait être aujourd’hui. » – Thaddeus Strasberger

« Il y a énormément de désillusion présentement au sujet de la politique, et le fait d’amener ces idées sur l’espoir, et sur ce qui est bien, montre que ce sont des valeurs qui méritent que l’on continue de les défendre. »

Complément

JFK et Jackie Kennedy ont passé leur dernière nuit ensemble à l’Hôtel Texas, à Fort Worth. Pour la venue du président, on avait décoré la chambre avec des œuvres d’art de grand prix, incluant quelques Picasso. On peut voir des photos fascinantes des lieux dans cet article du magazine Politico. (Remerciements à Earl Arthur Love pour le tuyau).

JFK, à l’Opéra de Montréal, 27 et 30 janvier, 19 h 30, 1er et 3 février, 19 h 30, salle Wilfrid-Pelletier.

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