De nouvelles allégations accablantes sont tombées sur Charles Dutoit aujourd’hui, de la part de six femmes, incluant un viol qui serait survenu en 1988. Pauline Vaillancourt, la directrice artistique de Chants Libres, fait partie des six nouvelles femmes qui ont parlé.
Selon CTV News, ces nouvelles victimes ont décidé de parler parce qu’elles ont été choquées par le déni complet du chef d’orchestre concernant les allégations des quatre premières femmes rapportées par l’Associated Press juste avant Noël. En effet, Charles Dutoit a tout nié, déclarant que ces accusations étaient fausses et qu’il comptait se défendre.
Cela n’a pas empêché de nombreux orchestres qu’il devait diriger dans la prochaine année de couper leurs liens avec lui. De plus, il a quitté son poste à l’Orchestre Philharmonique Royal de Londres, apprenait-on hier.
Les nouvelles femmes ayant sorti de l’ombre ont aussi décidé de parler pour démontrer que les méfaits du chef d’orchestre s’étendaient sur plusieurs décennies, et ce, impunément. Parmi les nouveaux cas dévoilés, il y aurait un viol survenu en 1988. Ce viol serait survenu dans une ville de la côte est américaine. L’Associated Press n’a pas révélé le nom de cette victime pour protéger son identité. L’instrument joué par cette musicienne n’a pas été dévoilé non plus.
Cette femme raconte qu’ils résidaient au même hôtel et qu’ils sont montés aux étages dans le même ascenseur. Une fois arrivée dans sa chambre, le téléphone a sonné:
« C’était maestro Dutoit »
Il a ensuite utilisé une ruse pour l’attirer dans sa chambre en lui demandant de lui apporter un outil qu’elle avait pour réparer un instrument de musique. Même si elle avait déjà entendu des rumeurs à son sujet, sur le coup, elle n’a pas du tout pensé qu’il pourrait lui vouloir du mal, et elle est donc allée le voir. C’est alors que le viol est survenu, selon le récit de cette musicienne.
Le témoignage d’une des six femmes rend également compte du fait que, selon elle, le Boston Symphony était au courant des agissements du chef d’orchestre, mais que l’administration avait préféré « regarder ailleurs ».
Le témoignage de Pauline Vaillancourt
Pauline Vaillancourt, fondatrice et directrice artistique de la compagnie Chants libres, fait partie des six femmes. Elle a raconté que Charles Dutoit avait tenté de profiter d’elle après l’avoir invitée pour une discussion, suivant un concert de l’OSM où elle chantait comme soliste. Les événements sont survenus dans une voiture. Le chef d’orchestre a stationné l’auto dans un endroit sombre et il lui a tripotté les seins et les jambes, en lui disant qu’elle devrait monter dans sa chambre. La soprano a repoussé ses avances et lui a dit de la reconduire chez elle.
« Il m’a dit: j’ai besoin de ça après un concert. J’ai besoin d’une femme qui vient avec moi. Comme si je l’avais privé de ce dont il avait besoin » – Pauline Vaillancourt.
Les détails sordides de ces affreux événements sont racontés dans cet article de l’Associated Press.
Maintenant que les faits sont rendus publics et que le nombre des victimes clôt fait voler en éclats les doutes, une réaction ferme de l’OSM est attendue, au-delà de l’enquête lancée le 23 décembre. Pour l’instant, on ignore si la victime qui a porté plainte à l’OSM en décembre est Pauline Vaillancourt, ou s’il s’agit d’un cas différent.
Compte tenu de la longue durée du mandat de Charles Dutoit à l’OSM (de 1977 à 2002), il ne serait pas étonnant que l’on apprenne de nouveaux cas dans les prochaines semaines.
Les personnes qui souhaitent nous fournir des informations à ce sujet peuvent le faire en écrivant à caroline@ludwig-van.com
Les citations contenues dans cet article sont traduites de l’article de l’Associated Press.
MISE à JOUR: L’Orchestre symphonique de Montréal nous a fait parvenir aujourd’hui (12 janvier) la déclaration suivante:
« Nous avons pris connaissance des bouleversantes allégations révélées par l’Associated Press hier. Tel qu’annoncé dans le communiqué de presse du 23 décembre dernier, l’OSM a maintenant mandaté une enquêteure externe indépendante relativement au harcèlement sexuel au travail qui est appelée à agir dans le plein respect et la protection des droits de toute personne concernée. Il s’agit d’une enquêteure externe indépendante qui est reconnue pour son professionnalisme, son objectivité et son expérience en matière de harcèlement sexuel au travail. L’enquêteure
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