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L'AVANT-CONCERT | Nicandro e Fileno: une nouvelle première mondiale

Par Caroline Rodgers le 22 novembre 2017

Francis Colpron et Marie-Nathalie Lacoursière, artisans de la production Nicandro e Fileno, présentée ce jeudi au Monument-National. (Crédit: Hugo B. Lefort)
Francis Colpron et Marie-Nathalie Lacoursière, artisans de la production Nicandro e Fileno, présentée le 23 novembre au Monument-National. (Crédit: Hugo B. Lefort)

De la cour de Louis XIV en 1681 au Monument-National en 2017, l’opéra pastoral  en trois actes Nicandro e Fileno, de Paolo Lorenzani, est demeuré bien sage dans les bibliothèques, jusqu’à ce qu’une bande de passionnés décident de s’en emparer pour en faire une nouvelle production scénique, la première depuis sa création.

L’idée est née d’une envie de travailler ensemble qu’avaient les Boréades et le Nouvel Opéra, une compagnie fondée et co-dirigée par Suzie LeBlanc et Marie-Nathalie Lacoursière.

Suzie LeBlanc, qui collectionne les partitions d’oeuvres anciennes qu’elle déniche un peu partout dans les bibliothèques, avait celle de Nicandro e Fileno depuis longtemps.

« Il y a 25 ans, je lisais un livre sur l’opéra français et je suis tombée sur une citation d’un très bel air, que j’ai joué au clavecin et chanté, dit Suzie LeBlanc. Je trouvais cela tellement beau. C’était indiqué que ça venait d’une pastorale intitulée Nicandro e Fileno, que j’ai voulu retrouver. J’ai appelé au Centre de musique baroque de Versailles, où l’on fait beaucoup d’éditions de la musique de cette époque. Quelqu’un en avait justement fait l’édition, et c’était un musicologue canadien. J’ai voulu monter cet opéra plusieurs fois, mais ça n’a jamais fonctionné avant. »

 

 

Avec leur amie Marie-Nathalie Lacoursière, spécialisée en danse baroque et qui a travaillé sur de nombreux opéras, ils ont décidé de s’y mettre. Il fallait notamment réinventer les intermèdes théâtraux à jouer entre les actes, une coutume de l’époque, mais ils n’avaient aucun canevas pour le faire.

« Cela m’intéresse beaucoup de travailler sur des productions qui mélangent musique et théâtre, dit Francis Colpron, directeur artistique des Boréades. Nous avons demandé à l’auteur Joël da Silva d’écrire des intermèdes théâtraux contemporains, axés sur l’actualité. On en a trois, entre les actes, qui apportent énormément d’humour et parlent des petits travers de la société québécoise. Ça donne un spectacle tout de même assez contemporain. »

Il y a une douzaine d’années, Nicandro e Fileno avait été refait en version concert, à Versailles, mais jamais il n’a été remonté en version scénique. Question de graver ce projet unique et d’éviter que l’oeuvre sombre à nouveau dans l’oubli, les artistes ont lancé une campagne de sociofinancement sur Indiegogo dans le but d’enregistrer l’opéra sous étiquette ATMA Classique.

L’histoire

Nicandro e Fileno raconte l’histoire de deux pères qui ont l’idée, un jour, de se donner mutuellement leurs filles respectives en mariage. La première, Filli, apprenant la nouvelle, annonce qu’elle n’est pas intéressée car elle s’est dédiée au culte de Diane, alors qu’en réalité, elle est amoureuse de Lidio, un homme frivole du village. L’autre fille, Clori, est amoureuse du même.

« Il y a toutes sortes de chassés-croisés amoureux et de drames humains, jusqu’à ce que finalement, les deux pères se rendent à la raison », raconte Francis Colpron.

On a ajouté un personnage qui ne chante ni ne parle, mais danse sur scène: Cupidon.

« Cupidon était une figure mythologique très importante à l’époque, dit Francis Colpron. Comme si les gens n’étaient pas responsables de ce qui leur arrivait. Ils pouvaient dire: « j’ai reçu une flèche de Cupidon, je n’y peux rien. »

La présence de Cupidon justifie, en quelque sorte, les revirements sentimentaux des personnages, qui peuvent parfois sembler inexplicables aux spectateurs d’aujourd’hui.

Les membres de la distribution portent des costumes assez intemporels, avec des références à leurs personnages d’époque. La mise en scène est assurée par Marie-Nathalie Lacoursière.

La distribution de Nicandro e Fileno est composée de Pascale Beaudin, soprano, Suzie LeBlanc, soprano, Nils Brown et Philippe Gagné (ténors), Dominic Côté et Jean-Marc Salzman (barytons), et de Stéphanie Brochard, comédienne. Francis Colpron, en plus de diriger Les Boréades, participera aussi aux intermèdes.

Le projet a été réalisé, entre autres, grâce au programme Nouveau Chapitre du Conseil des arts du Canada.

Nicandro e Fileno, 23 novembre, 19 h 30, Monument-National. 

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