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CRITIQUE | Orchestre Métropolitain, Imaginer l'Espagne: une vraie partie de plaisir

Par Caroline Rodgers le 21 octobre 2017

José Evangelista, compositeur, Julien Bélanger, marimbiste et Alain Trudel, chef d'orchestre, lors du concert Imaginer l'Espagne, à l'Orchestre Métropolitain, le 20 octobre 2017. (Crédit: François Goupil).
José Evangelista, compositeur, Julien Bélanger, marimbiste et Alain Trudel, chef d’orchestre, lors du concert Imaginer l’Espagne, à l’Orchestre Métropolitain, le 20 octobre 2017. (Crédit: François Goupil).

Il y a de ces concerts joyeux où l’on peut tout simplement écouter et profiter de la musique sans se casser la tête. C’était le cas, hier, avec l’Orchestre Métropolitain et son programme Imaginer l’Espagne, sous la direction d’Alain Trudel, à la Maison symphonique. Tant les œuvres que les interprètes nous ont permis de passer une soirée presque parfaite.

Le tout débute avec la Danse espagnole de La Vida Breve, de Manuel de Falla. Comme il le fait aussi lorsqu’il dirige à l’Orchestre symphonique de Laval, Alain Trudel prend d’abord le micro pour accueillir le public et dire quelques mots sur les œuvres au programme. Il parle sur le ton d’une conversation entre amis.

Cette première exécution, enlevante, annonce les couleurs d’une soirée éclatante et animée. « L’Espagne est assez facile à imaginer avec cette pièce », dira Alain Trudel, juste après. Il a raison.

Julien Bélanger, timbalier solo de l’OM, était soliste pour cette création du Concerto pour marimba et orchestre de José Evangelista, démontrant doigté et musicalité. (Crédit: François Goupil)
Julien Bélanger, timbalier solo de l’OM, était soliste pour cette création du Concerto pour marimba et orchestre de José Evangelista, démontrant doigté et musicalité. (Crédit: François Goupil)

José Evangelista

Ceux qui râlent chaque fois qu’une œuvre contemporaine figure au programme d’un concert en disant qu’ils n’y comprennent rien auraient dû être là pour écouter le Concerto pour marimba et orchestre de José Evangelista. S’il existe une œuvre récente accessible et appréciable dès sa première audition, c’est certainement celle-là, bien qu’il s’y passe une foule de choses. Julien Bélanger, timbalier solo de l’OM, était soliste pour cette création, démontrant doigté et musicalité.

Une douce introduction, séduisante pour l’oreille avec un je-ne-sais-quoi rappelant le thème d’une berceuse, cède la place à un passage inquiétant. Les vents s’échangent un joli motif, les cordes jouent par moment en ostinato et la pièce dégage quelque chose de bon enfant et d’heureux tandis que la délicate sonorité du marimba pointille une ambiance mystérieuse. Au troisième mouvement, la mélodie est souvent doublée entre marimba et trompette, ou d’autres combinaisons. Une cadence nous permet d’admirer la dextérité du soliste. Il y a, dans tout cela, une grande maîtrise compositionnelle et une totale absence de prétention. Des influences minimalistes flottent ici et là, enrichies d’un surplus d’imagination. Que du bon.

La soliste, Marjorie Maltais, mezzo-soprano, chante sa partie des balcons avant, à gauche du chœur. (Crédit: François Goupil)
La soliste, Marjorie Maltais, mezzo-soprano, chante sa partie des balcons avant, à gauche du chœur. (Crédit: François Goupil)

Le Tricorne

Avec ses castagnettes, ses grincements de poulie, son appel sans modération aux timbales, au picolo et au basson, Le Tricorne, de Manuel de Falla, est un triomphe de l’humour en musique. Un collage naïf d’épisodes burlesques qui n’est pas sans rappeler le Petrouchka de Stravinsky, les deux ballets ayant d’ailleurs été créés à moins de dix ans d’intervalle par les Ballets russes de Sergei Diaghilev. Il est dommage que l’on n’entende pas plus souvent tout Le Tricorne. Chapeau à Michel Bettez, au basson.

La soliste, Marjorie Maltais, mezzo-soprano, chante sa partie des balcons avant, à gauche du chœur. Son timbre quelque peu métallique n’est peut-être pas l’idéal pour ce répertoire, dans lequel elle ne semble pas 100% à l’aise, mais elle fait tout de même bonne figure.

C’est le texte qui guide Alain Trudel, un chef qui laisse parler la musique en jouant de sa grande habileté à faire sonner les différentes sections de l’orchestre selon le dosage qui convient le mieux au style et à la composition. La sonorité générale de l’OM, hier soir, était si claire et transparente qu’on avait l’impression que l’acoustique de la salle était différente. De tous les chefs invités régulièrement à l’Orchestre Métropolitain en l’absence de son directeur musical, c’est décidément Alain Trudel qui sait comment en tirer le meilleur parti.

***

Le concert Imaginer l’Espagne sera de nouveau présenté demain, le 22 octobre, 14 h, à la Maison de la culture Mercier, dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

Par la suite, le prochain concert de l’OM, L’Accent français, aura lieu le 22 novembre, 19 h 30, à la Maison symphonique, sous la direction de Yannick Nézet-Séguin. L’orchestre présentera la majeure partie du programme de sa grande tournée européenne de sept concerts dans six villes, qui aura lieu du 26 novembre au 3 décembre. Pour en savoir plus, lisez Ludwig van Montréal, qui suivra l’orchestre pendant toute sa tournée.

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Alain Trudel: Laval, Toledo, Ottawa, Montréal.

Yannick Nézet-Séguin: « La réussite actuelle de l’OM vient du travail et de la confiance en soi ».

 

 

 

 

 

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