
Ce jeudi 8 mai, les Petits Chanteurs du Mont-Royal présentent leur concert-bénéfice annuel, qui porte cette année le titre Horizons. Le directeur musical Andrew Gray nous parle du programme, de l’ouverture sur le monde et de son attachement à ces cohortes de jeunes qui lui sont confiées d’année en année
Le programme du concert Horizons transporte le public dans la vie des Petits Chanteurs vue comme une grande aventure, de leur quotidien jusqu’aux horizons qui s’ouvrent devant eux à la graduation. Le répertoire sélectionné comporte des histoires en lien avec la nature, des descriptions, des découvertes, des émotions comme le mal du pays.
Symboliquement, le tout s’ouvre par un Kyrie, puisque c’est avec ce type d’œuvre que chaque Petit Chanteur entame son parcours, le reprenant à chaque début de chaque messe chantée à l’Oratoire Saint-Joseph. Un petit détour par le Japon nous plonge dans le brouhaha de la fin d’une journée scolaire. De retour sur notre continent, deux très beaux morceaux décrivent la lumière du Grand Nord et les paysages propres à cette région.
Pour assembler ce programme, Andrew Gray a puisé dans le répertoire du Québec et des provinces maritimes : on y retrouve entre autres Vigneault et Charlebois.
« Moi, je suis le Britannique qui est arrivé ici et qui ne connaissait presque aucune chanson populaire du Québec – mais il y a tellement de monde qui écrit bien ici, il y a tellement de bonnes chansons, que c’en est difficile de choisir! On pourrait passer une vie entière à faire des concerts comme ça. »
De cette abondance, Gray a arrêté son choix entre autres sur Écris-moi du Vent du Nord, dont les paroles Écris-moi souvent, écris tous les jours s’appliquent bien au sentiment des parents regardant leurs jeunes quitter le nid pour poursuivre leur aventure ailleurs.
Gray a aussi eu un coup de cœur pour la chanson Fare Thee Well du groupe néo-écossais The Rankin Family, une chanson d’au revoir avant de partir un voyage dans le style des ballades irlandaises. La version chantée par les PCMR est un arrangement de Gray lui-même pour une centaine de voix ténor et basse avec petit orchestre de chambre.
« Ce n’est pas toujours évident d’arranger la musique populaire pour plusieurs voix harmonisées. Gilles Vigneault, quand il chante en solo, il fait ça de façon libre – la difficulté est de trouver une façon de transférer ça à la structure d’un chœur tout en conservant l’expression du sentiment. »
Pour ce concert-ci, Gray a cherché à pousser plus loin la recherche de sonorités et les variétés de textures, passant de passages a cappella aux passages accompagnés par le petit groupe instrumental mené par le violoniste Antoine Bareil.
Le contact avec le comédien Rémy Girard, qui animera la soirée, a été établi par l’entremise d’un parent : « Après près de 70 ans et avec presque 1000 anciens membres qui continuent de rester en contact, plus les parents d’élèves qui sont actifs dans toutes sortes de milieux, on ne manque pas d’idées qui viennent de la part de toutes ces personnes-là! »
La force de cet esprit de communauté et de cet attachement continue de susciter l’émerveillement chez le chef, et ce, même si lui-même a vécu les bienfaits de ce type d’environnement dans sa jeunesse en tant que membre d’une manécanterie. Plus tard, cela l’a mené à faire partie d’ensembles vocaux professionnels avec qui il a tourné à travers le monde.
La cohorte qui gradue cette année est la première qu’Andrew Gray a formée du début jusqu’à la fin de leur parcours : les aspirants chanteurs ont commencé en même temps qu’il entrait en poste il y a neuf ans. C’est donc avec un sentiment encore plus intense qu’il imagine le moment où il leur serrera la main pour la dernière fois en tant que professeur et élève.
« On a une formule gagnante ici. Tout le monde se connaît par son nom, les plus grands deviennent des héros pour les plus jeunes, toutes les catégories d’âge sont mélangées quand ils jouent ensemble. »
À notre question au sujet de la montée du conservatisme et du machisme chez les jeunes hommes, Andrew Gray répond : « Je ne vois rien de ça chez les PCMR. Ils respectent tout le monde, ils sont très ouverts, acceptent toutes les cliques. C’est sûr qu’il y a des sous-groupes qui se forment, mais quand ils se rassemblent pour chanter, ils deviennent une seule gang. Il n’y a pas de jugement entre eux. »
« Notre but, ce n’est pas de former des musiciens professionnels, mais de bons adultes, conscients de la place qu’ils occupent dans le monde. »
Concert bénéfice
Billets en vente sur le site de la Place des Arts
- Concert : 21,50 $ à 62,50 $
- Cocktail + Concert : 200 $ (45 $ pour les moins de 17 ans)
LE 8 MAI, 19 H 30, THÉÂTRE MAISONNEUVE