Après un été mouvementé au cours duquel son conseil d’administration a rompu la collaboration prometteuse qui le liait au chef Jacques Lacombe, l’Orchestre classique de Montréal remet les concerts de sa 85e saison, axée sur le chant lyrique, entre les mains de huit chef·fe·s invité·e·s.

Le premier concert sera dirigé par Simon Rivard, qui a déjà fait ses preuves auprès de l’OCM, le plus récemment en dirigeant l’orchestre et les chanteurs·euses de l’Institut canadien d’art vocal dans La chauve-souris au salon Richmond. Le 8 octobre, ce sont deux opéras de chambre qui seront confiés à celui qui est également directeur musical d’Opera Edmonton, La Serva Padrona de Pergolesi et The Medium de Menotti. Les solistes de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal fouleront la scène de la salle Pierre-Mercure dans une mise en scène de François Racine, dont c’est la première collaboration avec l’OCM.

La saison se poursuivra avec Impressions françaises, mettant de l’avant le soliste Jean-François Lapointe, baryton québécois spécialisé en musique française. Le 20 novembre, Lapointe chantera des mélodies de Fauré (Après un rêve, Poème d’un jour et Au bord de l’eau) et de Ravel (Chansons de Don Quichotte à Dulcinée), arrangées pour l’OCM par François Vallières. Le chef invité Andrei Feher dirigera l’orchestre dans une version du quatuor à cordes de Ravel arrangé par Rudolf Barshaï et renommé Petite symphonie à cordes, ainsi que dans une pièce d’Alexander Brott, fondateur de l’OCM.

Le 12 décembre, l’OCM reprendra sa traditionnelle exécution du Messie de Haendel dans la crypte de l’Oratoire Saint-Joseph. Pour ce faire, il aura à sa tête Roï Azoulay, un chef possédant des liens bien établis avec l’OCM, qu’il a dirigé lors de concerts à grand déploiement à la congrégation Shaar Hashomayim. Les solistes Magali Simard-Galdès, Stéphanie Pothier, Angelo Moretti et Phillip Addis seront appuyés par les chœurs de Les Filles de l’Île et Les Chantres musiciens

L’OCM marquera le Mois de l’histoire des Noir·e·s en mettant à l’honneur des compositeurs afrodescendants, en particulier en présentant la création du cycle de chansons Le Deuil des roses qui s’effeuillent du compositeur canado-haïtien David Bontemps, sur des texte du poète haïtien Jacques Roumain. La soprano canado-camerounaise Suzanne Taffot est la soliste invitée et la cheffe d’orchestre panaméenne-américaine Kalena Bovell fera ses débuts montréalais.

En février, l’OCM et le chef Adam Johnson transporteront le public dans le monde du jazz avec un concert détendu Jazz ‘n Jeans. Le premier trompettiste de l’OSM Paul Merkelo se mesurera au virtuose Concerto pour trompette de Harry James.

Au début avril, l’OCM fera une deuxième plongée dans le monde de l’opéra, cette fois en co-production avec les Jeunesses musicales Canada. Les deux organismes reprendront L’aventure gourmande d’Hansel et Gretel, un spectacle offert précédemment aux classes scolaires présenté cette fois au grand public en formule concert-famille. D’une durée de 50 minutes, ce spectacle bien ficelé propose une initiation aux d’airs d’opéra, chantés par Charlotte Gagnon et Andréanne Brisson-Paquin, auxquelles se joint le comédien Guillaume Rodrigue pour la portion histoire. L’OCM sera placé sous la direction de la cheffe Véronique Lussier.

Le concert du 2 mai, placé sous la direction de Mélanie Léonard, sera entièrement dédié à la musique de Leonard Bernstein. Le violon solo de l’OCM Mark Djokic interprétera Serenade, une œuvre pour violon solo, cordes et percussion en cinq mouvements inspirée du Banquet de Platon. La mezzo-soprano Rose Naggar-Tremblay et le baryton James Westman chanteront Arias and Barcarolles, et seront rejoints par la soprano Sharon Azrieli pour des extraits de West Side Story et de Candide.

La saison se terminera en grande avec la célébrissime Neuvième symphonie de Beethoven, présentée en collaboration avec le Chœur St-Laurent et dirigée par le directeur musical de celui-ci, Philippe Bourque. Le quatuor de solistes sera formé d’Elizabeth Polese, Florence Bourget, Éric Laporte et David John Pike. En prélude à la Neuvième seront présentées deux pièces : Memengwenyig de la compositrice anichinabée Barbara Assiginaak évoque l’envol d’un papillon qui s’éveille. L’optimisme suscité par le papillon trouve écho dans la Cantate pour une joie de Pierre Mercure.

Suivi

À nos questions sur la séparation surprise d’avec Jacques Lacombe après seulement un an, le directeur général Taras Kulish répète simplement qu’il « souhaite le meilleur » au chef d’orchestre. « On regarde vers l’avant. On a une belle brochette de choix de chef·fe·s intéressé·e·s à s’impliquer et à collaborer avec nous, » a-t-il poursuivi. « Le travail avec Jacques Lacombe était génial musicalement, les musicien·ne·s l’aimaient beaucoup. Mais il s’agit de choses gérées à l’interne que je ne commenterai pas. »

Inscrivez-vous à notre infolettre! La musique classique et l’opéra en 5 minutes, chaque jour ICI

• À propos
• Articles récents

Béatrice Cadrin

Passionnée par l’orchestre symphonique et par la médiation de la musique, Béatrice est formée en interprétation musicale (alto et direction d’orchestre) au Conservatoire de musique de Québec, à l'Université Laval et à l'École supérieure de musique et de théâtre de Hanovre (Allemagne). Elle détient aussi une maîtrise en musicologie de l’Université de Montréal. Elle est régulièrement sollicitée comme conseillère musicale et assistante réalisatrice pour des transmissions et captations de concerts des plus grands ensembles à Montréal et au Festival international de Lanaudière.

Les derniers articles par Béatrice Cadrin (tout voir)

• CRITIQUE | Chaconne et chocolat des Idées heureuses : une délectation dans les tons mineurs - 10 octobre 2024
• CRITIQUE | Humour léger et tragédie surnaturelle avec l’OCM et l’Atelier lyrique - 9 octobre 2024
• ENTRETIEN | Leland Ko et le Concours OSM : « Jouer avec l’OSM nous pousse à être meilleur » - 8 octobre 2024