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ENTREVUE | Lorraine Desmarais et l'OSL célèbrent le 100e anniversaire de Rhapsody in Blue

Par Béatrice Cadrin le 16 avril 2024

Lorraine Desmarais
Lorraine Desmarais. (Photo : courtoisie)

Demain soir, 17 avril, à la salle André-Mathieu, l’Orchestre symphonique de Laval et la cheffe invitée Naomi Woo accueilleront la pianiste jazz Lorraine Desmarais pour interpréter ensemble la célèbre Rhapsody in Blue de George Gershwin, dont on célèbre cette année le 100e anniversaire de création.

Rhapsody in Blue

Gershwin a composé Rhapsody in Blue en quelques semaines, ayant appris dans les journaux qu’une création de sa part était annoncée pour le grand concert « What is American Music? » prévu le 12 février 1924. C’est Paul Whiteman, directeur d’ensemble jazz et organisateur du concert, qui s’était avancé ainsi en son nom. George et son frère Ira étaient alors connus en tant que créateurs de chansons à succès, mais George ne s’était encore jamais attaqué à une composition de forme plus longue.

C’est lors d’un voyage en train que Gershwin a trouvé l’inspiration :

« Ce sont les rythmes métalliques et les secousses bruyantes du train qui sont si souvent stimulantes pour un compositeur… j’entends fréquemment de la musique au sein du bruit. Et tout d’un coup j’ai entendu – et même vu sur papier – la construction complète de la rhapsodie, du début jusqu’à la fin. (…)  Je percevais cette composition comme une sorte de kaléidoscope musical des États-Unis, de notre vaste pot-pourri, de notre optimisme national unique, de notre folie métropolitaine. En arrivant à Boston, j’avais conçu la trame complète de la pièce, si pas sa substance précise. » (ma traduction)

Même avec l’aide de l’orchestrateur Ferde Grofé, Gershwin sentait le temps lui filer entre les doigts. Afin de compléter l’oeuvre à temps, il a laissé les passages solistes du piano en blanc. Le soir venu, il a simplement dit au chef d’attendre son hochement de tête avant de faire rentrer l’orchestre après les passages solos, et a improvisé. Il n’a noté ces passages qu’après la création, ce qui veut dire en fait qu’on ne sait pas exactement ce qui a été joué ce soir-là : on ne peut être certains que ce qu’il a noté corresponde exactement à ce qu’il a improvisé.

Lorraine Desmarais

Lorraine Desmarais recrée l’esprit de la première en se libérant du texte écrit et en improvisant elle aussi, comme Gershwin ce fameux soir, les solos de piano. Bien sûr, elle respecte l’harmonie et le matériau musical, mais les traite différemment de fois en fois. Elle se souvient des hésitations que cela peut susciter chez l’orchestre : en 2002, alors qu’elle était accompagnée par l’OSM dirigé par Simon Leclerc au Festival international de jazz de Montréal, les violonistes se préparaient à entrer beaucoup trop tôt! Heureusement, le chef est intervenu pour leur faire signe d’attendre encore.

Pour elle, la série de « portraits musicaux » – c’est comme ça qu’elle perçoit la Rhapsody – imaginés par Gershwin annonce le développement de la musique de film qui suivra. Le « kaléidoscope musical » conçu par le compositeur lors de son voyage en train ne correspond pas à la forme traditionnelle d’un concerto, soulevant dans les années suivant sa création un certain dédain de la part de l’intelligentsia musicale. Leonard Bernstein, pourtant un grand admirateur de Gershwin ayant lui-même souvent tenu la partie soliste de la Rhapsody, aurait dit qu’il s’agissait de « paragraphes reliés entre eux par un peu de farine et d’eau ». Pour Desmarais, l’oeuvre a une forme, mais n’est pas formelle : c’est une musique qui assume sa part d’imprévu sans perdre de vue la direction à prendre.

Street Beat Suite

Desmarais a passé un hiver et un printemps chargés à promouvoir son plus récent album Street Beat Suite, enregistré avec le Lorraine Desmarais Jazz Trio formé avec Alec Walkington et de Camil Bélisle. Après cet interlude consacré à la Rhapsody in Blue à l’OSL, l’infatigable créatrice reprend d’ailleurs la route avec ses comparses.

Le concert

En plus de la Rhapsody, l’Orchestre symphonique de Laval et la cheffe Naomi Woo interpréteront des oeuvres des compositrices Jocelyn Morlock et Gabriela Lena Frank et la célébrissime Symphonie du Nouveau monde de Dvorak.

LE 17 AVRIL, 19 H 30, SALLE ANDRÉ-MATHIEU DÉTAILS ET BILLETS

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Béatrice Cadrin
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