Le ministre de la culture de la République de Tchétchénie Musa Dadayev a annoncé le vendredi 5 avril « la décision finale, prise en accord avec les directives de la tête de la République de Tchtchénie Ramzan Akhmatovich Kadyrov, que dorénavant, toutes les oeuvres musicales, vocales et chorégraphiques doivent correspondre à un tempo de 80 à 116 battements par minute », selon l’agence de nouvelles russe TASS.

L’objectif de la mesure répressive est supposément de promouvoir l’héritage culturel du peuple tchétchène, dont, est-on mené à supposer, l’entièreté du répertoire se contente de cette fourchette de tempo. Par cette mesure, le gouvernement totalitaire de Kadyrov entend s’assurer que les créations musicales et chorégraphiques tchétchènes « respectent la mentalité et le rythme musical du pays » … et inversement, que les musiques étrangères comme la musique house ou techno, dont les tempos caractéristiques dépassent la limite établie, ne puissent se répandre.

Les artistes ont jusqu’au 1e juin pour adapter les musiques non conformes, sous peine de quoi ils ne pourront plus se produire en public, selon ce que rapporte le quotidien indépendant Moscow Times.

Ironiquement, l’enregistrement officiel de l’hymne national russe, qui à 76 BPM se trouve tout juste en-deçà de la limite permise, devrait être banni selon cette mesure, a fait remarquer le media Meduza. Kadyrov a longtemps été considéré un proche allié de Vladimir Poutine, bien que les relations entre les deux pays se soient refroidies depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Chez nous, on déplore que le gouvernement ne se préoccupe pas assez de culture – mais il y a clairement des endroits où le gouvernement s’en occupe trop.

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Béatrice Cadrin

Passionnée par l’orchestre symphonique et par la médiation de la musique, Béatrice est formée en interprétation musicale (alto et direction d’orchestre) au Conservatoire de musique de Québec, à l'Université Laval et à l'École supérieure de musique et de théâtre de Hanovre (Allemagne). Elle détient aussi une maîtrise en musicologie de l’Université de Montréal. Elle est régulièrement sollicitée comme conseillère musicale et assistante réalisatrice pour des transmissions et captations de concerts des plus grands ensembles à Montréal et au Festival international de Lanaudière.

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