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CRITIQUE | Mozart à l'UdeM avec La Flûte enchantée

Par Béatrice Cadrin le 1 mars 2024

Les chanteurs et l'orchestre de l'Atelier lyrique de l'Université de Montréal sous la direction de Jean-François Rivest lors de la première représentation de La Flûte enchantée. (Photo : Dominick Gravel)
Les chanteurs et l’orchestre de l’Atelier lyrique de l’Université de Montréal sous la direction de Jean-François Rivest lors de la première représentation de La Flûte enchantée. (Photo : Dominick Gravel)

L’Atelier lyrique de la Faculté de musique de l’Université de Montréal présentait hier soir la première de deux représentations de La Flûte enchantée dans une mise en scène de Patrick R. Lacharité, dirigée par Jean-François Rivest.

La distribution de jeudi soir – presque entièrement différente de celle de samedi – a présenté un spectacle apprécié du public qui a souvent soulevé les rires, surtout par la poltronnerie de Papageno (Justin Domenicone). Tamino (Emmanuel Raymond) a surmonté les épreuves pour mériter l’amour de sa Pamina (Maud Lewden), malgré les manigances de la Reine de la nuit (Marion Germain). Les profondeurs atteintes par la voix de Sarastro de Brendan Friesen n’avaient d’égale que sa connaissance de la noblesse de l’âme humaine bien trempée. Kevisha Williams en Papagena a séduit son Papageno en un tour de main par des « Pa! Papa! Pa! Papa! » enjôleurs, tandis que Monostatos (Andoni Iturriria-Machinandiarena) n’a pas encore compris que la menace ne lui gagnera pas les faveurs de Pamina. Les trois dames (Daphnée Brideau, Maïlys Arbaoui-Westphal, Julie Boutrais) rivalisaient d’ardeur pour attirer le regard de Tamino et les rôles des trois garçons ont été confiés à trois jeunes femmes (Salomé Karam, Cloée Morissette, Serina Itri) parfaitement naïves en culottes courtes et capuches bleues.

 

Les poltronneries de Papageno (Justin Domenicone), qui se jette dans les bras de Tamino (Emmanuel Raymond), ont fait rire le public de la salle Claude-Champage. (Photo : Dominick Gravel)
Les poltronneries de Papageno (Justin Domenicone), qui se jette dans les bras de Tamino (Emmanuel Raymond), ont fait rire le public de la salle Claude-Champage. (Photo : Dominick Gravel)

L’orchestre avait adopté une approche historiquement informée : les cordes tenaient l’archet plus haut (pas possible de déterminer de nos places s’il s’agissait d’archets baroques, classiques ou modernes) et les cuivres jouaient sur des instruments à l’ancienne, ce qui n’est pas pour leur simplifier la tâche : il fallait voir toute la panoplie de tuyaux que les cornistes devaient changer au gré des tonalités! Dans le cas des instruments à cordes, le vibrato était adéquatement dosé et les phrasés, adaptés.

Du côté du choeur aussi, dosage dans le vibrato, ce qui n’est pas donné d’emblée dans un choeur d’étudiants en opéra. Le fondu des voix était également réussi.

Le plus gros problème était un flou récurrent entre les tempos sur scène et dans l’orchestre. Il faut dire que Rivest favorise des tempos rapides qui ont leurs vertus, mais qui ne sont peut-être pas les plus indiqués pour cette production-ci. C’est du moins la conclusion qu’on aurait tendance à tirer des nombreux flottements.

Il était bon d’assister à une mise en scène respectueuse du fait que les protagonistes devaient d’abord et avant tout chanter. Le dispositif scénique permettant de créer des niveaux variés était utilisé à bon escient et créait suffisamment de variété pour palier au manque de réels décors. En lieu et place de ceux-ci se dressaient sur la scène trois colonnes – une des rares références à la symbolique du chiffre trois à être maintenue – sur lesquelles sont projetées des animations vidéos, un stratagème de plus en plus employé dans les maisons professionnelles. Gabriela Hébert, la conceptrice des animations, arrivera donc sur le marché du travail avec une longueur d’avance dans le domaine.

Dans le contexte d’un spectacle présenté devant un public non spécialiste, l’idée de traduire et d’adapter les dialogues en français tout en gardant les passages chantés en allemand était le meilleur compromis. Imposer des dialogues en allemand à un public qui n’en a cure ne ferait qu’alourdir le déroulement de l’histoire, et inversement, faire apprendre les textes chantés dans une version traduite aux chanteurs serait mal les préparer à l’usage sur le marché professionnel, ce qui serait contraire à la mission d’une institution de formation universitaire. Les productions de comédies musicales traduites font souvent la même chose.

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Béatrice Cadrin
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