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CRITIQUE | Élisabeth Pion et l'OM nous laissent sur notre faim

Par Béatrice Cadrin le 22 janvier 2024

La pianiste Élisabeth Pion et l'Orchestre métropolitain dans le Concerto pour piano de Lucija Garuta. (Photo : François Goupil - Orchestre métropolitain)
La pianiste Élisabeth Pion et l’Orchestre Métropolitain dans le Concerto pour piano de Lucija Garuta. (Photo : François Goupil – Orchestre métropolitain)

L’Orchestre Métropolitain concluait hier après-midi une série de trois concerts par une prestation devant une Maison symphonique bien remplie. L’orchestre, dirigé par Kensho Watanabe, a joué L’Apprenti sorcier de Paul Dukas, le Concerto pour piano de la compositrice lettone Lūcija Garūta interprété par la soliste Élisabeth Pion, et la Cinquième symphonie de Prokofiev.

Le Concerto pour piano servait de point d’ancrage à tout le programme, puisque Garūta a étudié la composition auprès de Paul Dukas et que ses racines russes la rapprochent de Prokofiev. L’oeuvre est agréable sans être mémorable, remplie de bonnes intentions, sans que les moyens ne soient tout à fait à la hauteur. Le deuxième mouvement, un Grave empreint de pathos, est le plus convaincant. Il est construit comme une passacaille en rondeau, avec un motif en ostinato faisant son chemin à travers plusieurs voix de l’orchestre et au piano, intercalé d’épisodes mélodiques. La rupture de ton entre le choral majestueux ouvrant le troisième mouvement et les ponctuations espiègles du piano soliste constitue un moment d’inventivité se démarquant à travers des passages qui sentent par moment la recette appliquée.

Élisabeth Pion, pianiste invitée de l'Orchestre métropolitain dans le programme Tout feu tout flamme. (Photo : François Goupil)
Élisabeth Pion en solo avec l’Orchestre Métropolitain, sous la baguette de Kensho Watanabe. (Photo : François Goupil – Orchestre Métropolitain)

Une pianiste à suivre

Je venais pour entendre la pianiste originaire de Saint-Hyacinthe Élisabeth Pion, récipiendaire d’un troisième prix au Festival international de piano de Rio de Janeiro en octobre dernier.  L’entendre exigeait malheureusement un effort soutenu, car le piano était souvent couvert par un orchestre trop fort. Heureusement, l’effort en valait la chandelle, car le jeu est élégant et maîtrisé. On sent une personnalité musicale en mûrissement, qu’il sera intéressant de suivre jusqu’à maturité.

Prokofiev puissant, mais manquant de structure

Élégance également chez Kensho Watanabe, efficace dans l’Apprenti sorcier offert en ouverture de concert. Sauf que Prokofiev exige plus que de la simple élégance, même dans ses passages lyriques. Ce n’est pas pour dire que le chef manquait de force, bien au contraire : la finale impressionnante du dernier mouvement a atteint des sommets éclatants qui ont soulevé l’enthousiasme du public. Mais il manquait une compréhension de la forme, un modelage quelconque du discours pour en faire plus qu’une orgie de son et d’intensité. Pour foncer à toute allure, vaut mieux bien connaître le parcours, avoir établi ses repères et prévu des moments pour souffler. Sinon, ce n’est qu’une fuite vers l’avant sans rime ni raison. Watanabe possède de grandes qualités – une présence assurée sur le podium, une gestuelle fluide -, mais sa vision de cette symphonie doit encore évoluer.

Deux artistes donc à réentendre dans d’autres contextes les mettant mieux en valeur.

 

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Béatrice Cadrin
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