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CRITIQUE | Du charme et de la fougue avec Anthony Marwood et les Violons du Roy

Par Béatrice Cadrin le 21 octobre 2023

Anthony Marwood (crédit : Walter van Dyck)
Anthony Marwood (crédit : Walter van Dyck)

D’Elgar à Enesco en passant par un jeune Mendelssohn, les Violons du Roy et Anthony Marwood font preuve de charme innocent et de fougue mordante.

C’est devant un public attentif – personne n’a applaudi entre les mouvements! – que l’orchestre de chambre et son soliste invité ont interprété un programme d’œuvres ayant en commun d’appartenir aux jeunes périodes créatrices de leur compositeur.

Ce concert rappelait sous au moins deux rapports celui que l’ensemble a donné, la saison dernière, avec l’altiste Antoine Tamestit. D’une part, le soliste invité, agissant également comme chef, savait moduler son autorité naturelle pour briller dans le concerto et s’intégrer de façon harmonieuse dans ce groupe finement accordé. D’autre part, la deuxième partie du concert était constitué d’une pièce de résistance, dans les deux cas une transcription d’une pièce de musique de chambre (le Huitième quatuor de Chostakovitch avec Antoine Tamestit, l’Octuor d’Enesco avec Anthony Marwood), qui frappait l’auditeur de plein fouet sans faire de quartiers.

L’Octuor d’Enesco

L’Octuor d’Enesco (dans une transcription pour orchestre à cordes d’Anthony Marwood) constituait une réelle découverte. Il s’agit d’une œuvre étonnante et touffue, composée au tournant du XXe siècle par un jeune Enesco de 19 ans. Les notes de programme de Pierre Grondines annoncent une œuvre « en phase avec les avant-gardes de son époque », rappelant par moment Strauss ou Mahler. Le deuxième mouvement, entre autres, contient un thème à l’ambitus éclaté joué à tour de rôle par des instruments solistes. À propos de soliste, soulignons d’emblée le travail du premier altiste Isaac Chalk, qui a tenu avec aplomb une partie exigeante et souvent exposée.

Charme naïf et innocent en première partie

La Sérénade d’Elgar avait ouvert le concert dans une atmosphère de charme naïf et innocent. Cependant, elle portait déjà les qualités qui allaient éclater à l’avant-plan avec Enesco: un phrasé vivant, dynamique, et une intelligence du discours où rien n’est laissé pour compte. Même les figures d’accompagnement répétitives des voix intérieures sont modelées avec un soin de chaque instant. Rien de taxant pour l’auditeur dans cette pièce, la première dont Elgar fut satisfait, et pourtant, dans l’interprétation d’Anthony Marwood et des Violons du Roy, elle constituait une mise en bouche adaptée pour l’ouragan sonore qu’allait s’avérer l’Octuor.

Suivait le Concerto pour violon en mineur de Mendelssohn, qui prédate son célèbre Concerto en mi mineur de plus de vingt ans. L’influence de Mozart s’y fait entendre dans les tournures mélodiques, mais l’esprit de la pièce se rapproche des concertos hérités de l’école française. La sonorité du soliste s’y révèle un peu plus mince qu’espérée, ou alors c’est son instrument qui relève d’une approche esthétique différente dans la sonorité. Cela n’enlève rien au raffinement de son jeu et à la perfection de sa main gauche. Même sans chef – ou plutôt avec un chef occupé à jouer du violon -, l’orchestre l’accompagne avec cohésion et souplesse.

Un authentique orchestre de chambre

Au-delà de l’aisance avec laquelle chaque joueur négocie les exigences techniques de sa partie, c’est dans les passages posant des défis d’ensemble que Les Violons du Roy brillent particulièrement, ces grands unissons où l’orchestre devient réellement plus que la somme de ses parties, où l’auditeur se redresse sur son siège, emporté par une sonorité ample et un phrasé unifié. Avec les Violons du Roy, le terme orchestre de chambre devient plus qu’une nomenclature de formation, il devient un concept. D’orchestre, le groupe a le souffle et la vision d’ensemble. De musique de chambre, ses membres ont l’implication maximale, la présence individuelle et la communication de proximité.

Prochain concert des Violons du Roy

Les Violons du Roy reviennent à la Salle Bourgie le 3 novembre, dans un programme de musique baroque italienne mettant en vedette le remarquable violoniste Kerson Leong, sous la direction de Nicolas Ellis, dans sa première saison en tant que premier chef invité. DÉTAILS ET BILLETS

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Béatrice Cadrin
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