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CRITIQUE | Panorama musical de l'Ukraine offert par Jacques Lacombe et l'OCM

Par Béatrice Cadrin le 18 octobre 2023

La soprano ukrainienne Anna Pompeieva en solo avec l'Orchestre classique de Montréal sous la direction de son nouveau directeur artistique Jacques Lacombe (crédit : Tam Photography).
La soprano ukrainienne Anna Pompeieva en solo avec l’Orchestre classique de Montréal sous la direction de son nouveau directeur artistique Jacques Lacombe (crédit : Tam Photography).

Hier soir avait lieu à la Salle Pierre-Mercure le concert inaugural de la 84e saison de l’Orchestre classique de Montréal, la première sous la direction artistique de Jacques Lacombe. Intitulé Slava Ukraïni, le concert offrait un panorama d’oeuvres ukrainiennes de genres et d’époques variés.

Le programme permettait également de découvrir plusieurs solistes ukrainiens, dont quelques uns sont établis à Montréal, que ce soit le maintenant bien connu et toujours impressionnant Serhiy Salov au piano, ou les voix de Anna Pompeieva (soprano), Martina Myskohlid (mezzo-soprano), Yuriy Konevych (ténor) et Ihor Mostovoi (baryton-basse).

L’OCM compte dans ses rangs certains des meilleurs cordistes actifs à Montréal. La combinaison formée par la direction sophistiquée de Jacques Lacombe et ces effectifs de haut calibre laisse entrevoir de grandes choses. Ce potentiel était palpable hier soir, même si la fusion des éléments n’avait pas encore atteint son niveau optimal.

Pour l’Ukraine

La vedette de la soirée était l’Ukraine, sa culture musicale, les talents d’interprètes que le pays produit, et son combat pour son identité nationale et culturelle. Ce dernier aspect ne pouvait être illustré de façon plus frappante que par l’histoire tragique derrière La chanson de Bobby de la compositrice ukraino-canadienne Joanna Estelle Storoschuk, titre faisant référence à son oncle mort très jeune, victime d’un geste de vengeance dirigé contre son grand-père nationaliste militant.

Le pianiste Serhiy Salov dans le Concerto pour piano no 4 de Kapustin, accompagné par l'OCM et Jacques Lacombe
Le pianiste Serhiy Salov dans le Concerto pour piano no 4 de Kapustin, accompagné par l’OCM et Jacques Lacombe (crédit : Tam Photography).

Parmi les grands talents musicaux ukrainiens admirés du public montréalais, le flamboyant pianiste Serhiy Salov tient une place de choix. Comme à son habitude, il s’est déjoué aisément des difficultés posées par le Quatrième concerto pour piano no 4 de Kapustin, une oeuvre enlevante dans un idiome jazzé, dont l’accompagnement inclut une partie de batterie, d’ailleurs un peu trop enthousiaste. Il s’agissait de retrouvailles pour le chef et le soliste, puisque c’est Jacques Lacombe qui dirigeait lors de l’édition de 2004 du CMIM, remportée par Serhiy Salov. En rappel, le pianiste a livré une interprétation lisztienne de l’hymne national ukrainien, à laquelle le public, debout, s’est joint en partie en chantant. L’OCM avait d’ailleurs, en collaboration avec quelques organismes d’accueil des immigrants, invité une quarantaine de nouveaux arrivants ukrainiens au concert.

La seconde partie du concert faisait la part belle aux oeuvres vocales. Le choeur Les Rugissants a d’abord offert trois pièces a cappella sous l’habile direction de son chef Xavier Brossard-Ménard. La plus émouvante était certainement Zasvichu Svichu (J’allumerai une bougie) de la compositrice Hanna Habryletz, admirablement livrée par le choeur et la mezzo-soprano Martina Myskohlid, qui y a fait entendre son timbre sonore et un excellent contrôle du vibrato.

Venaient ensuite cinq extraits de l’opéra Zaporozhets za Dunayem (Le cosaque au-delà du Danube) de Hulak-Artemovsky, une oeuvre phare du répertoire lyrique ukrainien. La soprano Anna Pompeieva s’y est démarquée par sa présence vocale et scénique, au léger désavantage des deux chanteurs masculins. Le langage expansif de l’opéra a enfin permis à la direction de Jacques Lacombe de se déployer plus à l’aise, contrairement à la Suite sur des thèmes ukrainiens qui avait ouvert le concert, une musique de salon un peu doucereuse qui le maintenait à l’étroit.

Cet exhaustif tour d’horizon de la musique classique ukrainienne se concluait par Byut Porohy (Les rapides battent), une cantate pour solistes, choeur et orchestre. Les rapides du titre se font entendre dès le début, dans un déferlement d’arpèges dignes des rapides de la Moldau de Smetana, voix chorales en plus.

Nouveau Départ

Cette saison de l’OCM porte le slogan « Nouveau départ », soulignant l’arrivée de Jacques Lacombe à la tête de sa destinée musicale suite au décès tragique de son chef précédent Boris Brott. Souhaitons que ce « nouveau départ » puisse rapidement s’appliquer à l’Ukraine même et que les pages de son histoire nationale et musicale continuent de s’écrire.

Prochains concerts

En novembre, l’OCM présente une version concert de Maria de Buenos Aires, opéra-tango pour trois chanteurs d’Astor Piazzolla et en décembre, ce sera au tour du traditionnel Messie de Haendel. DÉTAILS ET BILLETS

 

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Béatrice Cadrin
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