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DOSSIER | Une journée dans la vie de Ludwig van Beethoven: le quotidien d'un génie

Par Anya Wassenberg le 19 juillet 2023

Peinture: Beethoven marchant dans la nature, par Julius Schmid (1854-1935), Musée de Vienne, domaine public
Peinture: Beethoven, par Julius Schmid (1854-1935), Musée de Vienne, domaine public

À quoi ressemblait la vie quotidienne de notre compositeur emblématique? Les historiens nous révèlent quelques détails de ses journées. 

Les détails entourant la naissance de Ludwig Van Beethoven sont quelque peu obscurs, même pour le compositeur lui-même, de son vivant. Dans ses lettres personnelles, il admettait ne pas savoir son âge exact, mais les historiens connaissent une quantité surprenante de détails sur sa vie quotidienne.

Ludwig van Beethoven est probablement né à Bonn, en Allemagne, le 16 décembre 1770. Heureusement pour les historiens et ses admirateurs des siècles plus tard, Beethoven est devenu célèbre à son époque.

De nombreuses peintures et illustrations de lui existent encore, et beaucoup d’entre elles le montrent dans les activités de sa vie quotidienne, en particulier au cours des dernières années de sa vie. Ludwig a également pris de nombreuses notes, sous forme de carnets de croquis, de lettres, de journaux et autres documents divers.

Ses parents étaient Johann et Maria Magdalena van Beethoven. Le père, Johann, est Kappellmeister (maître de chapelle) de l’archevêque-électeur de Cologne. Malgré une période de stabilité après la mort du grand-père de Ludwig, Johann sombre progressivement dans l’alcoolisme, et la fortune de la famille s’amenuise. À 11 ans, Ludwig quitte l’école et devient le soutien de sa famille à 18 ans.

Il est probable que ces responsabilités précoces inculquent au jeune Ludwig un sens de la discipline. Dans les dernières années de sa vie, en particulier, il est reconnu pour avoir un emploi du temps régulier et très productif.

Une journée dans la vie de Ludwig van Beethoven

Notre compositeur bien-aimé est un lève-tôt qui s’avère généralement ponctuel. La plupart du temps, Beethoven se lève à l’aube. Méticuleux en ce qui concerne son café, il le prépare lui-même chaque jour avec exactement 60 grains.

Après le café, il se met à composer jusqu’en l’après-midi, avec au moins une pause pour se promener au cours d’une journée normale.

Après la composition, Beethoven s’occupe de ses affaires courantes. En général, il s’agit de correspondre avec des clients et des éditeurs de musique. Des documents existants font état, par exemple, d’un paiement de 212 florins à la maison d’édition Artaria pour la gravure de ses Trios op. 1.

Vers midi, il prend souvent son repas en compagnie d’invités. Ce repas du midi est le plus copieux de la journée, accompagné de vin.

Plus tard, dans l’après-midi, le compositeur fait de longues promenades. Il a, dans ses poches, du papier ou des carnets de croquis et des crayons. Il note les idées musicales que lui inspirent ces promenades.

Pendant de nombreuses années, de mai à octobre, il passe du temps près de Vienne, dans un petit village. Ses promenades à la campagne sont consignées dans ses carnets de croquis, dont certains subsistent, ponctués d’illustrations. De son vivant déjà, la campagne fait partie de sa légende.

Outre les détails de sa vie quotidienne, les carnets de croquis de Beethoven en disent long sur sa méthode de travail. S’il commence  souvent à partir d’inspiration brute, celles-ci sont soigneusement élaborées et polies pour devenir les compositions que nous connaissons aujourd’hui. Beethoven travaille souvent sur plusieurs morceaux simultanément, dans un processus qui prend des mois, voire des années. Les premières notes de la célèbre Cinquième Symphonie, par exemple, sont datées de 1804, soit quatre ans avant la publication de l’œuvre finale.

Remplies de révisions et de modifications, ses partitions témoignent de son sens du perfectionnisme et de la productivité de son processus.

Souvent, après ses promenades, il se rend à la taverne ou à l’auberge pour lire un journal et rencontrer des amis. Beethoven dispose d’un réseau d’amis tissé serré, dont plusieurs entretiennent des relations étroites pendant des décennies. Parfois, ce sont d’ailleurs ses amis, comme Eduard Klosson, un fonctionnaire qu’il fréquentait à Vienne, qui le dessinent en train de prendre un verre à l’auberge.

Après le souper, un repas généralement moins copieux que celui du midi en Allemagne, Beethoven prend une bière et fume sa pipe. Créature d’habitudes, il fréquente semaine après semaine les mêmes auberges, restaurants et cafés.

 

Fac-similé du Testament d'Heiligenstadt (domaine public)
Fac-similé du Testament de Heiligenstadt (domaine public)

L’art sauveur

En plus de la perte de son audition, Beethoven a souffert toute sa vie de problèmes digestifs qui lui rendaient la vie difficile.

En octobre 1802, alors qu’il se trouve dans le village de Heiligenstadt, le compositeur écrit une lettre à ses frères Carl et Johann, surnommée depuis le « Testament de Heiligenstadt« . Dans cette lettre, il parle de la perte inéluctable de ses capacités auditives.

« Quelquefois, poussé par mon besoin de compagnie, je me laissais tout de même tenter ; mais quelle humiliation quand quelqu’un, à côté de moi, entendait une flûte, et que moi je n’entendais rien ; ou que quelqu’un entendait chanter le berger et que je n’entendais rien non plus. De tels incidents me portaient presque au désespoir et il s’en fallut de peu que je ne misse fin à ma vie, mais seul, lui, l’art m’en retint« , écrit-il.

[…]

« Alors, ce serait fini, joyeux, je cours à la rencontre de la mort. Si elle vient avant que je n’aie eu l’occasion de développer toutes mes capacités artistiques, elle viendra trop tôt, malgré mon triste sort et, j’aimerais bien qu’elle vienne plus tard. Mais alors je serai aussi content ; ne me libérera-t-elle pas d’un état de souffrances sans fin ? Viens quand tu voudras, je vais à ta rencontre avec courage. Adieu, ne m’oubliez pas après ma mort, je ne l’ai pas mérité ayant dans ma vie souvent pensé à vous rendre heureux, soyez-le. »

Heureusement, sa discipline personnelle et la capacité que celle-ci lui procure de poursuivre ses efforts malgré sa condition permettront au monde de profiter de 25 années supplémentaires de son œuvre, qui atteindra des sommets inégalés de maturité et de génie.

Cet article a été traduit et adapté en français par Caroline Rodgers à partir de l’original d’Anya Wessenberg publié dans notre infolettre internationale Ludwig Van.

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