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CRITIQUE | Virée classique: triomphe de Bruce Liu à la Maison symphonique

Par Caroline Rodgers le 14 août 2022

Critique de Bruce Liu à l’Orchestre symphonique de Montréal

Bruce Liu interprétait la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov avec l’Orchestre symphonique de Montréal, le 13 août 2022, sous la direction de Rafael Payare. (Photo: Antoine Saito)

La 9e Virée classique de l’Orchestre symphonique de Montréal se déroule cette fin de semaine et la plus grosse part des concerts avait lieu hier, le samedi 13 août. Une folle journée couronnée par un concert de l’OSM à la Maison symphonique avec Bruce Liu, qui jouait pour la première fois avec l’orchestre depuis sa victoire au Concours Chopin en 2021.

Pour ce retour triomphal, il a démontré son immense talent devant une salle comble avec la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov.

Avant d’accueillir le pianiste, l’OSM, interprétait Scorpius, de feu Murray Schafer, une pièce impressionnante, rapide, vibrante, très percussive et franchement géniale, rendue avec virtuosité sous la direction habile de Rafael Payare.

J’avais été fort emballée par le premier récital de Bruce Liu au Québec quatre mois après sa victoire au Concours Chopin, à la Chapelle historique du Bon-Pasteur, en février dernier. Afin d’alimenter ma réflexion de ce lendemain de concert, au petit matin, je relis ma critique d’alors, intitulée « La révélation d’un grand artiste à la fois sage et lumineux ». 

Je soulignais alors ses qualités, l’engagement musical, la fluidité du jeu, sa clarté, sa maturité et cette virtuosité sans effets superflus, des atouts qui se sont encore révélés hier soir. Avec la Rhapsodie sur un thème de Paganini, on peut également parler d’inspiration et d’un sens poétique qui s’expriment avec naturel, d’une sonorité dosée à la perfection, d’un apport personnel qu’il insuffle à son interprétation avec aplomb mais sans le besoin d’y ajouter quoi que ce soit de théâtral, d’une authenticité artistique qui émeut, et bref, de la beauté et de l’émotion qu’il nous transmet sans filtres. Un artiste sincère et convaincant, sans prétention, que l’on ne se lasse pas d’entendre et de voir jouer, car il sait maintenir notre intérêt du début à la fin.

Cette prestation pour ainsi dire parfaite lui a valu une ovation monstre, laquelle imposait un rappel. Il a joué l’Étude op. 10 no 5 de Chopin, dite « sur les touches noires » avec la dextérité d’un magicien, la légèreté d’un papillon.

Le concert s’est terminé avec les Bachianas brasileiras no 7, d’Heitor Villa-Lobos, pour retourner dans le thème de cette 9e édition: la musique des Amériques. Le Prélude s’avère lourd avec cette imposante masse orchestrale, mais que de plaisir d’avoir sous nos yeux le développement de la majestueuse Fuga.

 

Hao Zhou (violon) et Philip Chiu (piano) ont formé un duo pour la Virée classique. (Photo: Antoine Saito)
Hao Zhou (violon) et Philip Chiu (piano) ont formé un duo pour la Virée classique. (Photo: Antoine Saito)

Violon et piano: Hao Zhou et Philip Chiu

Avant Bruce Liu et l’OSM, j’ai assisté à deux récitals. Le premier était celui d’Hao Zhou, violoniste et lauréat du Concours musical international de Montréal 2019, en compagnie de l’excellent pianiste Philip Chiu. Un récital fort sympathique au programme bien choisi.

Dans un festival, on aime à la fois entendre du répertoire méconnu et des « hits » tels que Libertango, de Piazzolla, qu’ils nous ont servi dans un arrangement imaginatif, échevelé et virtuose signé Zhou, le genre de démonstration faite pour épater la galerie qui serait idéale pour un rappel.

Côté répertoire méconnu, on a entendu une Suite pour violon et piano du compositeur américain William Grand Still, légère et agréable, remplie de mélodies typiquement sudistes, avec un second mouvement tendre et émouvant et une finale en boogie. Le jeu de Hao Zhou est inspiré, communicatif, élégant, doté d’une sonorité magnifique et d’une intonation impeccable. Philip Chiu est fidèle à lui-même: un pianiste qui ne déçoit jamais, car il sait apporter de bonnes idées et donner des couleurs et une touche orchestrale à tout ce qu’il joue.

 

Jonathan Goldman au bandonéon. (Photo: Antoine Saito)
Jonathan Goldman au bandonéon. (Photo: Antoine Saito)

Moment de bonheur avec Piazzolla

Un quintette ad hoc formé de Jonathan Goldman (bandonéon), Sergio Tiempo (piano), James Ehnes (violon), Pablo Bonacina (guitare électrique) et Pablo Seib (contrebasse) nous a permis de vivre un autre moment de bonheur avec la musique d’Astor Piazzolla au Théâtre Duceppe. Un couple de danseurs de tango (Faye Lavin et Bryant Lopez) s’est joint à eux le temps de deux pièces. Comme l’a mentionné Jonathan Goldman, tout ce que nous avons entendu était présenté dans les arrangements originaux du compositeur.

Il est à la fois étonnant et pas étonnant de constater à quel point James Ehnes est à l’aise dans cette musique, étonnant parce qu’on l’associe davantage au classicisme « pur » mais pas étonnant parce qu’il est tellement talentueux qu’il peut jouer n’importe quel répertoire de façon convaincante et émouvante. On a droit à de beaux moments et les échanges entre les musiciens de cet ensemble spontané sont beaux à voir. Ils interprètent notamment la Milonga del Angel, tellement touchante, Soledad, et Adios Nonino. Le public est conquis et on en ressort plus que satisfait.

ll faut toutefois se précipiter pour le concert suivant et les publics de la Maison symphonique et de la salle Wilfrid-Pelletier, (qui fait attendre inutilement les spectateurs de Notre-Dame de Paris à l’extérieur), se heurtent et forment une foule compacte et trop nombreuse entre les salles. Petite pensée craintive pour la Covid-19 avant de replonger dans la musique…

Il ne reste plus qu’un concert à cette Virée: à 13 h, au Théâtre Maisonneuve, Rafael Payare dirigera l’Ensemble de la Virée formé d’une quinzaine de musiciens, dont les solistes invités principaux de cette 9e édition, dans un programme varié incluant la création d’une pièce du Québécois Gilles Bellemarre en conclusion : Trois reels pour orchestre à cordes. DÉTAILS ET BILLETS

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