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DOSSIER | Cinq compositrices baroques remarquables que vous devriez connaître

Par Anya Wassenberg le 9 août 2022

Des compositrices baroques remarquables à découvrir

Leonora Duarte (image sous licence CCOC 4.0 International); Elisabeth Jacquet de la Guerre (image domaine public); Barbara Strozzi (image domaine public)
Leonora Duarte (image sous licence CCOC 4.0 International); Elisabeth Jacquet de la Guerre (image domaine public); Barbara Strozzi (image domaine public)

S’il faut se fier à leur représentation dans les programmes de concerts actuels, on pourrait penser, à tort, qu’il n’y avait pas de compositrices à l’époque baroque, soit de 1600 à 1750. 

Bien que la société européenne de cette époque n’ait pas encouragé les femmes à être autre chose que des épouses et des mères, un nombre tout de même surprenant d’entre elles ont réussi à se tailler une place comme compositrices et musiciennes.

À une époque où il n’y avait aucune opportunité pour les femmes, de riches mécènes les ont parfois soutenues pour qu’elles composent, et même, parfois, publient leurs œuvres.

Malheureusement, l’argent n’a pas suffit à empêcher leur travail de tomber dans l’oubli, parfois durant des siècles, après leur mort. Comme ce fut le cas pour Joseph de Bologne et d’autres compositeurs noirs, la musique écrite par ces femmes a été négligée et s’est plus ou moins perdue avec le temps.

Voici cinq compositrices baroques remarquables que vous devriez connaître:

Francesca Caccini (1587-1640)

 

 

Fille du compositeur de la Renaissance Giulio Caccini, Francesca Caccini fut influente à son époque, mais peu de ses œuvres ont survécu jusqu’à aujourd’hui. Elle composait dans un style innovateur pour son temps, et à aidé à propulser la musique de la Renaissance vers les débuts du Baroque. On lui attribue d’avoir été la première femme à composer un opéra entier, intitulé La liberazione di Ruggiero dall’isola d’Alcina. Il a été présenté pour des visiteurs royaux en 1625. On lui attribue également l’écriture de plus de 15 ouvrages de scène, et « la Cecchina » comme on l’appelait, était aussi une chanteuse accomplie, jouait du luth, enseignait, et était poète. Elle a travaillé pour la famille des Médicis à Florence, et à un certain point, était devenue la musicienne la mieux payée à la cour du grand duc.

 

Leonora Duarte (1610-1678 approx)

 

En 1641, l’écrivain anglais John Evelyn visitait le domicile de la famille Duarte, à Antwerp. Il écrit « En soirée, j’ai été invitée par Signor Duerts, de nationalité portugaise…et ses trois filles nous ont diverti avec de la musique rare, tant vocale qu’instrumentale. » La voix de Leonora, en particulier, a été remarquée. Les Duarte étaient des juifs portugais convertis au catholicisme pour éviter d’être persécutés, et le père de Leonora était un marchand de diamant ainsi qu’un musicien amateur. Leur maison familiale devint un centre important pour les musiciens et les artistes de la ville. Leonora a composé de la musique pour les visiteurs importants, comme William Cavendish, Duc de Newcastle. Parmi ses œuvres, une série de Sinfonia a survécu jusqu’à nos jours.

 

Barbara Strozzi (1619-1677)

Au milieu des années 1600, on dit que Barbara Strozzi était la compositrice la plus prolifique de musique vocale profane imprimée à Venise. Avec ses œuvres sacrées, sa musique profane forme un corpus principalement écrit pour la voix. Barbara elle-même était considérée comme une chanteuse de grand talent, et venait d’une famille créative. Son père adoptif était le poète Giulio Strozzi, et elle avait régulièrement l’occasion de rencontrer des artistes, des auteurs, et des musiciens. Le compositeur vénitien Nicolò Fontei la surnommait la virtuossima cantatrice. Née en dehors du mariage, elle ne s’est jamais mariée. Après la mort de son père, elle est devenue compositrice professionnelle et ses pièces totalisent huit volumes. L’un de ses petits caprises était de souvent inclure un jeu de mot sur son propre nom dans ses cantates et ses arias.

 

Isabella Leonarda (1620-1704)

Entrée au couvent à 16 ans, Isabella Leonarda ne l’a jamais quitté, consacrant sa vie à la composition et à l’enseignement. Elle a été l’une des rares compositrices de son temps à écrire de la musique tant instrumentale que vocale. Ses Sonates, op. 16 sont la première publication de sonates instrumentales par une femme en 1693. En plus de devenir abbesse, elle est l’une des compositrices les plus prolifiques de son temps. On lui attribue plus de 200 compositions. Elle a également enseigné la musique au Collegio di Sant’Orsola, un couvent de Novare où elle a aussi été Mère Supérieure. Figure publique imminente de son temps, son nom fait même partie d’un bottin des « VIP » de Novare.

 

Élisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729)

Née au sein d’une famille de facteurs de clavecin et d’organistes, Élisabeth (ou Lisbeth) Jacquet a déjà une expérience appréciable comme instrumentiste lorsqu’elle joue, à cinq ans, à la cour de Louis XIV. En 1684, elle épouse l’organiste reconnu Marin de la Guerre, et devient musicienne, professeur et compositrice à Paris. Élisabeth compose des suites pour clavecin, et devient la première femme française à composer un opéra complet. Elle croit que les mots sont aussi importants que la musique. En 1715, dans la préface d’un recueil de ses Cantatas françoises, elle écrit « Je suis convaincue que la musique vocale qui n’exprime pas ce qui est chanté ne gagnera pas la faveur de ceux dont le goût et la compréhension vont main dans la main. » À son époque, on dit qu’elle n’arrive qu’après Jean-Baptiste Lully, compositeur de la cour.

Cet article a d’abord été publié en anglais sur Ludwig van Toronto. Il a été traduit et adapté par Caroline Rodgers. Pour lire la version originale, cliquez ici. 

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