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CRITIQUE | Festival Classica: une création de Denis Plante dont on se souviendra

Par Caroline Rodgers le 13 juin 2021

Stéphane Tétreault participait à la création des Six pièces originales inspirées des suites pour violoncelle de J.S Bach, de Denis Plante, le 12 juin 2021 au Festival Classica. (Photo: Patrick Boucher)

Par un beau samedi soir, le 12 juin, à Saint-Lambert, quelque 130 personnes s’étaient réunies à l’église de la paroisse pour assister à la création d’une œuvre nouvelle: les Six pièces originales inspirées des suites pour violoncelle de J.S Bach, pour bandonéon et violoncelle de Denis Plante, interprétées par lui-même et Stéphane Tétreault, dans le cadre du Festival Classica.

Comme j’ai régulièrement suivi la carrière de ces deux artistes depuis des années à travers leurs disques et leurs concerts  – et dans le cas de Plante, à son « opéra tango » La bibliothèque interdite – sans compter que j’adore le bandonéon et Piazzolla, il allait de soi que je serais attirée par cette proposition.

Avant d’aller plus loin, un mot sur l’organisation, forte d’un véritable bataillon d’aimables bénévoles. Toutes les mesures sanitaires sont respectées, la distanciation entre les spectateurs est adéquate, et l’arrivée comme la sortie se font avec fluidité. En plus, le stationnement est facile et la petite église est située dans un quartier agréable et idéal pour une promenade avant le concert. N’étant pas sortie souvent au cours de la dernière année, je suis émue de replonger dans un moment de vie normale.

 

Denis Plante, bandonéoniste, compositeur et dramaturge. (Photo: Patrick Boucher)
Denis Plante, bandonéoniste, compositeur et dramaturge. (Photo: Patrick Boucher)

Les six pièces de Denis Plante

L’idée originale de ces pièces inspirées à la fois de Bach et du tango a germé dans la tête de Marc Boucher, directeur artistique et général du Festival Classica, qui en a passé la commande à Denis Plante, explique d’emblée Stéphane Tétreault en s’adressant à l’auditoire. Une excellente idée, il faut le dire, d’autant plus que l’on souligne cette année le centenaire d’Astor Piazzolla.

Connaissant l’imagination fertile de Denis Plante, je me disais que le résultat serait sans doute intéressant. Cette attente a été largement dépassée. C’était plutôt passionnant. La richesse et la diversité des idées musicales, la complexité du langage utilisé, l’exploitation des possibilités des deux instruments, leur incroyable interaction, la merveilleuse combinaison de leur timbre respectif et de leurs couleurs: à mon avis, ce nouveau cycle surpasse tout ce que Denis Plante a composé auparavant.

J’ai particulièrement apprécié, entre autres, qu’il nous conduise à tout moment sur des chemins inattendus. Chaque fois que l’on anticipe la répétition d’une idée, que l’on essaie de prévoir la direction que la musique prendra, le compositeur amorce un virage imprévu, introduit un changement, ajoute une idée nouvelle. Sa musique est imprévisible tout en restant compréhensible, originale et personnelle sans être prétentieuse, et nous transporte dans un monde mystérieux et sensible.

Au-delà d’un simple dialogue, les deux instruments semblent engagés dans une relation intense et dramatique allant de la danse au récit poétique, explorant les frontières de cette amitié nouvelle. Les deux interprètes jouent avec une grande complicité, comme s’ils se connaissaient depuis toujours.

Avec son style de jeu passionné, Stéphane Tétreault excelle dans ce genre musical qui le fait sortir de son répertoire habituel, mais dont il comprend les codes instinctivement. Quand au bandonéon maîtrisé mais libre de Denis Plante, il est évidemment la porte d’entrée vers une ivresse entraînant des risques de dépendance à cette sonorité magique qui fait rêver de belles histoires et d’Argentine.

On ne sera pas étonné de lire que le concert ait enthousiasmé le public présent, qui applaudit chaleureusement et se mérite, en rappel, un arrangement de la célèbre chanson Por una cabeza de Carlos Gardel.

Au terme de cette soirée, une conclusion s’impose: ces Six pièces originales inspirées des suites pour violoncelle de J.S Bach doivent impérativement être immortalisées sur disque, pour que l’on puisse les écouter et les réécouter en découvrant chaque fois leurs mille subtilités.

Le Festival Classica se poursuit jusqu’au 22 juin. EN SAVOIR PLUS. 

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