C’était la seconde édition de l‘Envolée classique, activité-bénéfice de l’Orchestre symphonique de Montréal, hier soir, à l’aéroport Montréal-Trudeau. Une soirée sympathique en mode « ciné-parc » malgré la pluie, alors que les 400 places disponibles pour des voitures et leurs passagers mélomanes étaient toutes occupées.
La soirée était animée par le champion de ski acrobatique, Mikaël Kingsbury, et le concert dirigé par Dina Gilbert, qui ont échangé moult propos et comparaisons entre le sport et la musique.
Alors que, l’an dernier, l’OSM avait révélé avoir récolté 165 000 $ avec sa première édition, cette année, on ne connaît pas encore les résultats au moment d’écrire ces lignes. On peut toutefois dire que ce fut agréable.
Certes, les avions qui décollent font un bruit fou qui couvre momentanément la musique, mais ils n’étaient pas si nombreux. Toutefois, au moins trois sont passés alors que Timothy Chooi (deuxième prix au Concours Reine Elisabeth en 2019) interprétait le premier mouvement du Concerto pour violon de Sibelius, mais il n’a pas perdu pour autant sa concentration. On aimerait bien l’entendre jouer dans des circonstances optimales, car il a de toute évidence un immense talent.
Le programme était bien choisi, commençant avec une brève pièce de Maxime Goulet sur le thème du sport, Citius, Altius, Fortius, tout à fait dans l’esprit glorieux des Jeux olympiques, suivie des Noces de Figaro de Mozart. Chaque pièce était saluée par des klaxons en guise d’applaudissement et l’atmosphère était plutôt à la détente.
J’aurais toutefois préféré entendre la Symphonie no 9 « Nouveau Monde » en entier, au lieu d’un seul mouvement, et on aurait pu se passer des Danses de Galanta, de Kodaly.
Comme ce fut le cas l’an dernier, ce texte n’est pas une critique, parce que dans ces conditions, avec le son transmis à la radio, on peut difficilement évaluer la prestation de l’orchestre et du soliste invité, surtout avec les avions qui passent. Les commentaires peuvent surtout porter sur l’efficacité de l’organisation, avec une entrée et une sortie assez rapide pour la plupart des véhicules, une bonne visibilité grâce aux trois écrans géants disposés sur le site, et la présence d’un camion-cuisine Le Baluchon, où nous avons pu acheter d’excellents brownies et tartelettes au citron.
En relisant mon compte-rendu de l’an dernier, je ne peux m’empêcher de penser que ces deux concerts sont en quelque sorte aux extrémités de la pandémie. Que de chemin parcouru entre les deux! Alors que celui de l’an dernier était l’un des rares concerts « live » extérieurs qu’on a pu entendre l’été dernier, celui d’hier soir marquait le début de la fin, si l’on puis dire, de cette ère désagréable.
Cet été, nous aurons des festivals et des concerts en salle, et peut-être dans les parcs. Même si nous serons distancés et masqués, ce sera une véritable bouffée d’air frais après plus de 15 mois de pandémie. Souhaitons-nous que cette Envolée classique soit la dernière, et je ne dis pas cela dans un esprit malveillant, mais bien parce que je préfère de loin entendre le merveilleux son de notre orchestre ailleurs que dans une auto. Pas besoin d’en faire une tradition.
Profitons de l’occasion pour mentionner que l’OSM a remporté un prix Juno pour l’album de l’année, catégorie classique, grands ensembles, vendredi, pour son enregistrement Ginastera-Bernstein-Moussa, et qu’il s’agit de son 18e.