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COMPTE-RENDU | L'OSM à l'aéroport: un succès et 165 000 $ pour l'Envolée classique

Par Caroline Rodgers le 6 août 2020

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L’OSM a offert le concert-bénéfice l’Envolée classique à l’aéroport de Montréal, le 5 août 2020, année de la COVID-19. (Photo: Antoine Saito)

 

Le concert-bénéfice l‘Envolée classique, présenté hier soir à l’aéroport Montréal-Trudeau par l’Orchestre symphonique de Montréal, affichait presque complet et a permis de récolter 165 000 $. Ce fut également une soirée agréable et conviviale dans ce contexte étrange de pandémie qui oblige le monde musical à faire preuve de résilience, de débrouillardise et d’imagination.

En tout, quelques 520 véhicules étaient présents sur le stationnement de l’aéroport, sur une possibilité de 550. Avions qui décollent au milieu de la musique, préposée affublés de masques et même de visières, klaxons en guise d’applaudissements et popcorn étaient au rendez-vous. Dans un autre contexte on aurait pu dire « salle comble », ici, c’était « stationnement comble ». Bravo aux organisateurs, puisque l’entrée s’est déroulée sans complications ni attente.

Un gros sac cadeau rempli de délicieuses gâteries fut distribué aux spectateurs des deux catégories de billets les plus chers. On y a retrouvé des produits pour la plupart québécois, tels que du café Barista, du thé Camellia Sinensis, du chocolat Côte d’Or, du popcorn « Bad Monkey », de la confiture Andrea Jourdan et de l’épicerie la Grande boutique, de l’huile d’olive Maxime, des petits pastilles de sucre colorées fondantes pour le thé « Belle de Sucre » et une bouteille d’eau pétillante Eska. On nous avait même donné des petites bouteilles de désinfectant pour les mains avec une étiquette de la BMO, commanditaire de la soirée. Ne manque plus que le petit arc-en-ciel du « ça va bien aller ». Dans mes articles, je ne mentionne habituellement pas les produits, les commanditaires et les marques, mais je pense que dans ce contexte d’encouragement de l’économie locale, l’exception est de mise.

 

Beethoven à l’aéroport

Présenté par l’animateur Philippe Fehmiu, l’OSM, installé sur sa scène extérieure habituelle, était dirigé par Jacques Lacombe. Filmé, le concert était aussi projeté sur des écrans géants, et nos voitures étaient stationnées de manière à ce que celles devant nous n’obstruent pas notre vision. Pour entendre la musique, il fallait régler notre radio sur une fréquence donnée, comme au cinéparc. Trois ou quatre avions ont décollé et nous ont survolé pendant le concert, ce qui nous a rappelé avec force bruit l’ambiance de ce lieu étrange pour un concert. Seule dans mon auto, je me suis dit que nous vivions à une époque décidément bizarre. J’ai même cru apercevoir un drone qui se promenait au-dessus de nous.

Le programme était composé d’extraits de Die Zauberflöte (La flûte enchantée) de Mozart, avec les excellents Jean-François Lapointe (baryton) et Hélène Guilmette (soprano). On a également entendu Le tombeau de Couperin, de Ravel, et la Symphonie no 5 de Beethoven. Malgré la séparation physique de l’orchestre et des spectateurs bien installés dans leur véhicule, on avait l’impression d’être ensemble, et le son transmis par nos radios d’autos ne donnait pas l’impression d’un enregistrement, mais bien d’un concert vivant.

Cet article porte le surtitre de « compte-rendu » et non de critique. Ce n’est pas par hasard, mais pour une bonne raison: je n’ai pas envie de critiquer une prestation de l’OSM dans un contexte aussi inhabituel. Les conditions d’écoute ne sont pas « normales » ni optimales et ne permettent pas d’évaluer les choses avec justesse sur le plan artistique. Il n’est même pas important de le faire. On savait déjà qu’ils allaient bien jouer et que les solistes allaient bien chanter. Ce sont de grands artistes. Ce qui est important, c’est de souligner l’originalité et l’inventivité de l’Envolée classique, un événement unique. C’était une belle soirée, bizarre dans le bon sens du terme. On s’en souviendra pour son côté insolite inspiré par un virus.

Je ne sais pas ce qu’auraient pensé Mozart et Beethoven d’entendre leur musique dans un stationnement d’aéroport, eux qui ont vécu dans un monde sans avions, mais on peut certainement se dire qu’ils auraient été heureux que leur musique continue d’être jouée et aimée dans un monde à la fois ultra-sécuritaire et ultra-dangereux, alors que l’art et la musique deviennent, plus que jamais, des bouées de sauvetage pour notre survie en tant qu’humains sensibles au milieu de cette folie qui nous dépasse. J’espère que Beethoven sera toujours avec nous, quoiqu’il arrive.

 

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