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DISQUES | Trois compositeurs, trois disques passionnants

Par Christophe Rodriguez le 31 mars 2021

 

Cette semaine, notre chroniqueur a choisi trois albums entièrement dédiés à des compositeurs: Ravel, Hindemith et Friedrich Gulda, qui fut bien sûr pianiste classique, mais aussi compositeur de jazz. Bonne écoute!

 

Jean-Philippe Sylvestre, Ravel, ATMA Classique

Nous ne contredirons pas l’auteur et homme de radio Georges Nicholson, qui écrit en ouverture du livret très documenté :

«  Il ne viendrait à personne l’idée de remettre en question la place centrale qu’occupe la musique de Ravel au niveau hexagonal ou international pas plus que d’imaginer une saison d’orchestre, de récitals ou de musique de chambre sans Ravel à l’affiche. Debussy, Ravel, Messiaen, Boulez, voilà les incontournables du XXe siècle français ».

Nous ajouterons que Ravel exerce encore une fascination quasi hypnotique, et le jeune pianiste montréalais Jean-Philippe Sylvestre vise juste. Lauréat du prix Virginia-Parker en 2008, il a travaillé sous la direction de Yannick Nézet-Séguin, Alain Trudel, Fabien Gabel, tout en cultivant des enregistrements réguliers, comme ses disques consacrés à : Jacques Hétu, André Mathieu, et Rachmaninov.

Avec ce Ravel, qui comprend tout ce que nous pouvons espérer soit le cycle Miroirs, Le tombeau de Couperin et bien entendu, Pavane pour une infante défunte, il trouve le ton juste, avec élégance, une petite dose de fantaisie et beaucoup de finesse.

Servi par une prise de son rapprochée qui apporte beaucoup de chaleur, son jeu se trouve à mi-chemin entre ce qui fit Jean-Philippe Collard et l’incontournable Samson François. Sa Pavane, joliment poétique, cherche les coloris ainsi que la lumière intrinsèque du compositeur. Dans le corpus Miroirs, nous retrouvons la même attention, avec juste ce qu’il faut de généreux et de sensuel. Le tombeau de Couperin, immense cheval de bataille, se redécouvre à travers une lecture respectueuse qui oscille entre la poésie et la volupté. Le tout, joué sur un piano Érard de 1854, à la sonorité unique. Bravo !

 

 

Louis-Philippe Marsolais, cor, David Jalbert, piano, Pentaèdre, ATMA Classique

Soyons honnêtes, je connais relativement peu l’œuvre du compositeur Paul Hindemith (1895-1963), et encore moins le fait qu’il fut corniste à ses heures. Par contre, le travail de Louis-Philippe Marsolais est loin de m’être inconnu. Musicien de premier plan, infatigable travailleur multipliant les projets et les disques, j’ai eu la chance de l’entendre plusieurs fois avec l’Orchestre Métropolitain, dont il est cor solo.

Le cor n’est pas souvent à l’avant-scène, mais cette nouveauté fera, sans contredit, le bonheur de ceux et celles qui aiment son travail, toujours finement ciselé. Louis-Philippe Marsolais a réuni l’ensemble Pentaèdre, le pianiste David Jalbert ainsi que des amis cornistes pour cet album. Nous naviguons dans certaines atmosphères plutôt néoclassiques, souvent analytiques comme vous pourrez le constater avec les Sonates pour cor, cor alto et piano, ainsi que la sonate pour quatre cors.

Parce que l’articulation est expressive, toujours juste, ces leçons de style nous font découvrir une fois de plus, un très grand instrumentiste, entouré d’une solide équipe. La petite musique de musique de chambre pour cinq instruments à vent, qui flirte avec des accents de modernisme farouche, relève en quelque sorte du tour de force. Sans jamais être sévère, avec des accents tranchants, la limpidité des instrumentistes demande, un étonnant engament physique, du moins, nous le supposons.

 

Oliver Mascarenhas, Gulda, Kapustin, NDR/ Naxos

Oh que voilà un disque surprenant ! Peu connu ici, le violoncelliste Olivier Mascarenhas, de mère indienne et de père allemand, nous offre tout un hommage au pianiste classique/homme de jazz : Friedrich Gulda (1930-2000).

En laissant tomber les frontières entre les genres, je peux aisément croire que ce violoncelliste pourrait se retrouver au Festival de jazz ou à la Maison symphonique. Il nous fait donc découvrir une composition de Gulda : Concerto pour violoncelle et orchestre, écrit en 1980. Attention, c’est du lourd, avec un grand orchestre, qui apporte tout le dynamisme possible à l’interprète au jeu électrifiant qui évoque autant l’univers de Frank Zappa que celui du regretté trompettiste/chef d’orchestre : Don Ellis (Turkish Bath).

Entre les versants classiques et des dominantes jazz/rock, Gulda avait donc écrit un concerto étonnant. Pianiste classique, Nikolai Kapustin(1937-2020) fut aussi tenté par le jazz, comme nous le fit découvrir le pianiste Marc-André Hamelin avec :In State of jazz (Hypérion). Certes, les trois pièces ci-présentes : Nearly Waltz, Elegie et Burlesque sonnent classique, mais avec un tempérament swing, qui aurait fait le bonheur d’une phalange ellingtonienne ou du regretté contrebassiste Major Holley. Et pour bien conclure cette réjouissante aubaine, pas de violoncelle, mais bien Friedrich Gulda tout en jazz et en trio avec quatre standards : A Night in Tunisia, Delaunay’s dilemma, Blue’ n’ Boogie et Doin’ The Thing. À défaut de festival, cette nouveauté nous fait rêver !

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