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DISQUES | Piazzolla, trompette et compagnie : quatre albums sous la loupe

Par Christophe Rodriguez le 2 mars 2021

Trompette, quintette à vent, violoncelle et violon forment notre sélection d’albums à découvrir cette semaine. Bonne écoute!

Lucienne Renaudin Vary : Piazzola Stories, Orchestre Philarmonique de Monte-Carlo, direction de Sascha  Goetzel, Quatuor Philarmonique de Monte-Carlo et invités : Richard Galliano, accordéon, Thibaut Garcia, guitare, Warner

Elles sont rares, les femmes trompettistes. La jeune Lucienne Renaudin Vary (22 ans) est en train de se tailler une place enviable, mais pas toujours pour les bonnes raisons. Son seul passage à Montréal en 2019 avec I Musici nous avait laissé une impression plus qu’étrange. Si la sonorité était juste, l’articulation était très moyenne et pour ainsi dire, elle ne dépassait pas la moyenne d’un bon étudiant de conservatoire. Si nous la comparons à l’Écossaise Allison Balsom (classique) ou à la Canadienne Bria Skonberg (jazz), elle a encore beaucoup de chemin à parcourir, pour atteindre un certain niveau d’excellence. Mais voilà que le génie du marketing a décidé de «  pousser » cette interprète par le biais de vidéos léchées et de photos promotionnelles tape-à-l’œil, qui vont attirer le tout-venant, pour citer un dialogue de Michel Audiard.   Avec cette nouveauté grand public et particulièrement consistante, elle a sorti l’artillerie lourde. En plus du Quatuor philharmonique de Monte-Carlo, brillant, et redoutable de précision, nous retrouvons comme invités : Richard Galliano, père de la nouvelle musette avec :  Tango pour Claude, le guitariste Thibaut Garcia et pour envelopper le tout : l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, rien de moins. Ayant quand même un sentiment de déjà-vu, cet univers Piazzolla que vous allez entendre est poli, léché jusque dans les moindres détails. Après deux écoutes serrées, il faut convenir que c’est du travail bien fait, mais sans états d’âme. Malgré la venue de Richard Galliano, immense musicien que nous avons entendu maintes fois lors du Festival de jazz de Montréal, tout semble trop parfait, sans aspérités. Oublions le dynamisme, la chaleur humaine, le trait incisif qui nous ferait bondir de notre siège. Il aurait fallu de l’éloquence, un sentiment de grandeur totalement absent de cette production pour le moins ambitieuse.

 

 

Ventus Machina, Roots, Leaf Music/Factor

Jeune quintette à vent basé au Nouveau-Brunswick, Ventus Machina explore différents genres musicaux, comme le démontre Root. Tout en respectant les racines classiques, vous découvrirez aussi la richesse des arrangements originaux, reliés à leur histoire ainsi que leur coin de pays. Plus qu’un disque, c’est un passeport pour le voyage, comme dans Circle Game de Joni Mitchell qui met en vedette le quintette à cordes Atlantic ainsi que le joueur de marimba Joël Cormier, soutenu par un chœur d’enfants. Avec cette nouveauté prête pour l’aventure, quoi de mieux qu’une gigue d’inspiration irlandaise : Four Strong Winds ou Bird On The Wire du regretté Leonard Cohen, qui met en vedette le saxophoniste James Kalyn. Quand le mélange des genres est une jolie réussite !

 

 

Isang Enders, Vox Humana, Debussy, Stravinsky, Marais, Messiaen, Berlin Classics, Naxos

Jeune violoncelliste à l’avenir très prometteur, Isang Enders offre avec Vox Humana, sa vision du monde et de la musique. Passant d’une époque à une autre, ses relectures de Marin Marais, Igor Stravinsky Claude Debussy, Olivier Messiaen et Nadia Boulanger (trois pièces pour violoncelle et piano) sont de la plus belle eau. Tout en souplesse et finesse, cette nouveauté vous remontera le moral. Et souhaitons un jour voir ce jeune homme à Montréal, quand la pandémie sera derrière nous.

 

 

Arthur Grumiaux Live, vol 2, Mozart, Doremi/ Naxos

Si cette chronique s’est surtout attardée aux musiciens de la relève, il est aussi important de réécouter ces grands maîtres comme le violoniste belge Arthur Grumiaux (1921-1986). À moins de trente ans, il donna son premier concert sous la direction de Charles Münch et après la guerre, il enregistrera beaucoup avec l’Orchestre de la BBC, ainsi qu’avec sa fidèle complice, la pianiste Clara Haskil (Sonates de Mozart et de Beethoven). Nous retrouvons aussi sur cet album des sonates pour violon et piano de Beethoven (1954) et de Brahms (1952) avec le pianiste Hans Altmann. Styliste à la sonorité très pure, Arthur Grumiaux offre une construction intelligente, toute satinée, avec ce souci évident du classicisme. Tout est naturel, équilibré, poétique, avec un sentiment d’intemporalité qui sied si bien aux grands interprètes.

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