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INSTRUMENT | Les ondes Martenot expliquées par Estelle Lemire dans votre salon

Par Caroline Rodgers le 20 février 2021

Instrument qui intrigue et fascine, les ondes Martenot dévoilent quelques secrets ce week-end à l’occasion d’un concert-conférence par son éminente spécialiste québécoise, Estelle Lemire. Un événement capté en direct à la salle Bourgie.

En préparation de cet événement, nous avons posé quelques questions à l’ondiste Estelle Lemire.

« Ce sera moitié-moitié: présentation et démonstrations musicales, avec un bref historique, dit-elle. J’ai choisi de courtes pièces pour illustrer différentes esthétiques musicales et stylistiques du 20e siècle, et pour montrer les timbres et les différents modes de jeu. »

L’un des premiers instruments électroniques à voir le jour, en 1928, les ondes Martenot sont dotées d’un clavier monodique, c’est-à-dire qui ne joue qu’un son à la fois.

« Le clavier est installé sur une suspension, et il bouge, dit Estelle Lemire. On peut donc vibrer sur le clavier, faire du vibrato. Comme le disait Martenot, c’est un clavier expressif. Par ailleurs, il y a aussi le jeu à la bague, ou jeu au ruban. On met l’index de la main droite là-dedans et cela agit comme une longue corde. Cela sonne entre la voix et l’instrument à corde. Le répertoire de ma démonstration est choisi pour démontrer ces deux types de jeu. »

 

Ondes Martenot: le jeu à la bague. (Photo: courtoisie de la salle Bourgie)

En entendant les ondes Martenot, on pense évidemment tout de suite au thérémine, dont la sonorité lui ressemble. Celui-ci a été inventé plus tôt, soit en 1920.

« On pourrait dire que le thérémine n’a que le ruban des ondes, ce n’est pas le même type de jeu, explique Estelle Lemire. On part de la même idée, le son électrique, avec l’expression qui est vraiment au cœur des deux instruments, mais le Martenot s’est développé davantage, avec le clavier. C’est un instrument qui a une tessiture de sept octaves, et on lui a ajouté une série de timbres différents. S’y ajoutent aussi des diffuseurs acoustiques. Le Martenot a développé ses résonateurs, que l’on appelle diffuseurs, auquel s’ajoutent les diffuseurs à résonance, dont la palme, un objet de lutherie magnifique. »

Concert-conférence sur les ondes Martenot

Pour le concert-conférence « Les ondes Martenot: la petite histoire d’une grande invention« , Estelle Lemire a choisi parmi le vaste répertoire disponible. En effet, plus de 1500 pièces ont été composées pour l’instrument.

« Martenot était très en contact avec les compositeurs de son époque et il a réussi à obtenir des commandes d’œuvres par une foule de compositeurs. C’est une autre grande différence avec le thérémine: le répertoire est beaucoup plus développé. Les compositeurs ont vraiment adopté l’instrument et l’ont intégré dans des œuvres majeures, par exemple la Turangalîla-symphonie, de Messiaen, Jeanne d’Arc au bûcher, d’Honegger, et au Québec, le Concerto pour ondes Martenot, de Jacques Hétu. »

D’abord flûtiste, Estelle Lemire a dû changer d’instrument dans la vingtaine, pour des raisons de santé, car elle avait des problèmes de mâchoire. Alors que les ondes Martenot devaient initialement être son deuxième instrument, elle en a fait son instrument principal, dans la classe de Jean Laurendeau.

Il n’y a pas énormément d’ondistes au Québec, et la plupart ont été formés par Martenot lui-même, Jeanne Loriot, en France, et Jean Laurendeau, qui a instauré une classe d’ondes Martenot au Conservatoire de musique et d’arts dramatique du Québec.

« En 2015, j’ai pris la relève et nous avons réouvert la classe d’ondes Martenot, qui était fermée depuis 18 ans. »

 

Estelle Lemire, ondiste, présente un concert-conférence sur les ondes Martenot à la salle Bourgie, disponible en webdiffusion du 20 février au 6 mars 2021. (Photo: courtoisie de la salle Bourgie)

L’ondéa prend la relève des ondes Martenot

Aujourd’hui, malheureusement, plus aucune compagnie ne fabrique d’ondes Martenot. C’est Estelle Lemire qui a acheté le dernier instrument, en 1987. Toutefois, un nouvel instrument, l’ondéa, fabriqué ici au Canada, a pris la relève. Il s’agit d’une version modernisée des ondes Martenot, dotée d’une technologie plus avancée. C’est d’ailleurs sur cet instrument qu’Estelle Lemire donne son concert-conférence d’aujourd’hui.

Plusieurs compositeurs québécois ont écrit pour les ondes Martenot, dont Jean Lesage, Serge Arcuri, Marc Hyland, Bruce Mather, Claude Vivier, Gilles Tremblay, Michel Gonneville, Marie Bernard.

« Il y a une importante filiation au Québec, pour les ondes Martenot, parce qu’à une époque, les musiciens allaient beaucoup se perfectionner à Paris, au Conservatoire. Toute la filière Messiaen et Martenot était là, et les liens se sont créés avec le Québec. Le développement d’une classe de Martenot ici, par Jean Laurendeau, a poursuivi la tradition. Gilles Tremblay avait un instrument, et avait donné la première de la Turangalîla-symphonie à Toronto. Il en était très fier.  »

Les ondes Martenot sont régulièrement utilisées dans la musique de film et par des artistes populaires. On demande parfois à Estelle Lemire de jouer pour des trames sonores.

« Il y avait des ondes Martenot dans la série 422, de Télé-Québec, et dans le film Paul à Québec, entre autres. »

Le concert-conférence d’Estelle Lemire, Les ondes Martenot: La petite histoire d’une grande invention est présenté en direct aujourd’hui, le 20 février, 14 h 30, et sera disponible en ligne jusqu’au 6 mars.

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