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ENTRETIEN | Les Barocudas: peste, musique ancienne, coïncidences et pandémies

Par Caroline Rodgers le 15 octobre 2020

Les Barocudas. (Photo: Huei Lin)

Quand on s’appelle Les Barocudas, on ne peut pas se contenter de faire les choses comme tout le monde. Avec La Peste, son premier album sur ATMA Classique, le petit ensemble baroque montréalais propose un cadre historique précis pour sa musique : celui de la maladie qui a ravagé l’Europe à plusieurs reprises et fait des millions de morts, y compris chez les compositeurs. Cette sortie d’album, en pleine pandémie, résonne particulièrement avec le contexte que nous vivons.

Marie Nadeau-Tremblay, violoniste du trio, tient d’emblée à le préciser : ce n’est pas la COVID-19 qui leur a inspiré le thème de cet album, puisque sa conception était déjà entamée des mois avant le début de la pandémie.

« C’est important de le souligner car on ne veut pas avoir l’air d’opportunistes qui essaient de miser sur la pandémie, dit-elle. J’ai été contactée par ATMA en septembre 2019 et on nous avait proposé de trouver un thème. Celui de la peste m’intéressait depuis longtemps, et ils ont accepté. Coïncidence étrange : cet album est le dernier à avoir été enregistré par ATMA juste avant le confinement. C’est comme si on avait pressenti ce qui allait se passer, bien avant. »

Même si la situation que nous vivons aujourd’hui n’est en aucun cas comparable avec celle de la peste à une époque où la médecine et les précautions sanitaires étaient peu développées, on ne peut évidemment s’empêcher de tracer des parallèles.

« Nos recherches pour l’album nous ont mieux fait comprendre ce que les gens vivaient à l’époque. La peste allait et venait, il y avait toujours un endroit ou un autre en Europe qui était affecté. »

 

Les Barocudas: Nathan Mondry. Marie Nadeau-Tremblay et Ryan Gallagher. (Photo: Huei Lin)
Les Barocudas: Nathan Mondry. Marie Nadeau-Tremblay et Ryan Gallagher. (Photo: Huei Lin)

 

Les Barocudas

L’ensemble Les Barocudas est né en 2015, alors que ses trois membres étaient étudiants en musique ancienne à McGill. Il s’agit de Marie Nadeau-Tremblay (violon), Nathan Mondry (clavecin et orgue) et Ryan Gallagher (violoncelle, viole de gambe et basse de violon). Sur cet album, ce dernier joue sur une basse de violon qu’il a en partie construit lui-même en Espagne lors d’un stage avec un luthier pendant son doctorat, et qui a été ensuite acquis par la faculté de musique de McGill.

Marie Nadeau-Tremblay joue sur un violon qui date de 1760, soit d’un siècle après le répertoire joué sur l’album. Pour certaines pièces, elle joue cependant sur un modèle plus ancien qui utilise quatre cordes de boyau nu.

« C’est assez rare, et cela donne nom très guttural, rauque, plus instable et plus proche de la voix humaine », dit-elle.

En tout, l’album comprend de la musique de sept compositeurs plutôt méconnus : Johann Heinrich Schmelzer (1623-1680), Dario Castello (1590-1631), Giovanni Battista Fontana (1589-1630), Giovanni Antonio Pandolfi Mealli (1624-1670), Salomone Rossi (1570-1630), Michelangelo Rossi (1601-1656), Carlo Farina (1600-1639).

« Ce sont des compositeurs qui étaient aussi violonistes au 17e siècle, et la plupart d’entre eux sont morts de la peste. Comme ce n’était pas rare, à l’époque, il n’a pas été difficile de matériel musical pour l’album. Nous avons eu un peu plus de mal à trouver du matériel biographique sur eux. On n’est pas certains que Carlo Farina est mort de la peste, mais nous avons quand même choisi sa sonate, La Desperata, parce que c’est très approprié au thème. C’est de la musique typique du 17e siècle, c’est très contrasté, il y a beaucoup d’exploration de nouvelles techniques par les compositeurs. C’est une époque ou la créativité, en musique, explose, surtout pour le violon qui est un instrument dont on découvre alors la virtuosité. »

Évidemment, une foule de concerts étaient prévus à la sortie de l’album. Tous ces beaux projets sont malheureusement sur la glace en raison de la COVID-19. En attendant d’assister à un concert des Barocudas, on peut écouter ce beau CD de musique ancienne tout en feuilletant le livret qui suit une trame narrative à saveur historique, pour accompagner notre confinement…

POUR SE PROCURER L’ALBUM

 

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