Cet automne, le Festival Montréal Baroque a concocté Les Baroqueries, une chouette collection de vidéos qui nous font découvrir la musique et ceux qui la font sous des angles originaux. Nous nous sommes entretenus brièvement avec Susie Napper, directrice de Montréal Baroque, sur l’impact de la COVID-19 sur le festival, et sur les idées qui ont surgi du confinement.
LvM: « Comme bien d’autres événements, cette année, le Festival Montréal Baroque n’a pas véritablement eu lieu, peut-on parler d’une année ratée?
SN: « Je dirais plutôt que c’est une année différente, inattendue. Nous avons voulu nous lancer dans le virtuel, comme tout le monde, mais pas seulement avec des concerts en ligne. Pendant le Festival, nous avons présenté de nombreuses vidéos, entre autres, un cours de danse avec Marie-Nathalie Lacoursière. Et cet automne, on fait Les Baroqueries. Ce sont huit capsules avec des musiciens montréalais qui parlent de leur passion. Il y a un musicien, Karim Nasr, qui parle des biscuits, avec une recette du 17e siècle, qui a évolué avec le temps. »
LvM: « La pandémie a durement frappé le milieu musical. Est-ce que cela vous a portée à réfléchir sur vos façons de faire, pour l’avenir? »
SN: « Je crois que sous certains aspects, c’est positif car à l’avenir, on va faire les choses différemment. C’est certain que maintenant que nous avons acquis un peu d’expérience, on fera plus de choses en ligne. J’aime l’idée que l’on puisse parler aux gens partout dans le monde. Nous avons fait des sondages et vu ce que les gens aiment regarder sur leur ordinateur. Ils aiment plutôt les choses courtes. Les Baroqueries durent moins de cinq minutes et ça fonctionne bien. Nous en avons une sur la peste en Europe, la musique composée pendant cette période, et bien sûr, il y a des rats, dans la vidéo! Alors la réponse est oui: pour l’avenir, nous allons faire plus de choses sur le web, et pour un public plus large. D’autre part, pour les concerts, on en a toujours fait à l’extérieur, et on en fera encore plus. »
LvM: « Sur le plan personnel, avez-vous profité du confinement pour faire de nouveaux projets? »
SN: « Comme plein de gens, j’ai fait du pain! J’ai aussi acheté une machine à coudre et j’ai fait plein de masques, mais aussi, je commence à penser faire mes propres vêtements, je trouver cela très intéressant. Musicalement, j’ai travaillé des pièces que j’avais toujours voulu jouer. Pour moi, entre mars et juin, j’aurais dû aller au Mexique, aux États-Unis, dans l’Ouest canadien, en France, au Danemark, et au lieu de faire ça je suis restée à la maison. Dans le fond, j’étais contente. C’était comme des vacances forcées. Au début, on pensait que cela durerait quelques mois et nous voilà, cinq mois plus tard et on ne sait pas quand cela va s’arrêter. J’ai des concerts prévus en décembre mais je m’attends à ce que ce soit annulé. On parle du festival 2021 et on commence à penser à ce que nous allons faire si les gens de l’extérieur ne peuvent pas venir. »
Les Baroqueries
Au total, huit capsules vidéos à saveur plutôt historique sont prévues dans le cadre des Baroqueries. Chacune d’entre elle dévoilera une facette de l’art baroque, des biscuits en passant par les mystérieuses embouchures baroques, nous dit-on.
Comme toujours, Montréal Baroque et ses artisans ne manquent pas d’imagination!
Pour visionner Les Baroqueries
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