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COMPTE-RENDU | Ouverture de la salle Bourgie: quatuor pour la fin d'un confinement...ou pas?

Par Caroline Rodgers le 17 septembre 2020

Jonathan Crow et Andrew Wan, du Nouveau Quatuor Orford, 16 septembre 2020, salle Bourgie. (Photo: Tam photography)

 

Alors que la salle Bourgie lançait sa saison modifiée avec un très beau concert du Nouveau Quatuor Orford, hier soir, le Québec franchissait le cap peu glorieux des 300 nouveaux cas de COVID-19 et La Presse titrait « Québec se prépare à un reconfinement partiel ». C’est donc sous la menace de nuages noirs à l’horizon que nous avons eu le bonheur d’entendre la musique de Jacques Hétu et de Beethoven. Sans écran, sans internet, mais enfin, en vrai: quatre excellents musiciens sur scène, masqués mais totalement engagés dans leur art. Mieux vaut en profiter pendant que ça passe.

Isolde Lagacé, directrice d’Arte Musica, était émue lorsqu’elle est venue saluer le public, avant le concert.

« J’ai espéré et imaginé ce moment tellement souvent, au cours des derniers mois », disait-elle. Elle n’était pas la seule. Le public était au rendez-vous. On ne peut évidemment dire « salle comble » en mode de distanciation, mais on sait que tous les billets disponibles étaient vendus.

Le Quatuor no 2 de Jacques Hétu, dont on fête cette année le 10e anniversaire du décès, est une merveille. Avec ses longues phrases inquiétantes, interrogatives, le premier mouvement dégage une sorte de tristesse calme et sans drame, bien appropriée aux temps que nous vivons. Une forme de résignation devant le malheur. Le deuxième mouvement, pour sa part, évoque plutôt le refus, la fuite, la peur et même la panique, d’autres émotions humaines bien familières par les temps qui courent, et nous tiennent en haleine. Au troisième, on a l’impression d’être arrivé quelque part, dans une zone plus harmonieuse tout de même traversée d’inquiétudes. Ou n’est-ce que moi qui transpose le récit des six derniers mois dans la musique que j’entends? Toujours est-il que c’est magnifique et émouvant.

Il n’y a pas d’entracte. Quelques minutes d’applaudissements, et nous voilà catapultés dans un autre univers, chez Beethoven, avec le Quatuor op. 59 no 3. Comment Andrew Wan, Jonathan Crow, Douglas McNabney (remplaçant Eric Nowlin, retenu aux États-Unis) et Brian Manker font-ils pour jouer quelque chose d’aussi difficile avec des couvre-visages? Parce qu’ils sont des professionnels et de grands musiciens. Je l’ai déjà écrit plusieurs fois: à mes yeux, Andrew Wan est un musicien d’exception. Sa virtuosité m’éblouit encore ce soir, mais à vrai dire, ses partenaires de quatuor sont aussi excellents. La fluidité de leurs échanges, la fusion des sonorités, l’harmonie générale qui se dégage de leur exécution rendent cette musique encore plus belle.

Le tout aura duré une heure, tout au plus. Quand pourrons-nous y retourner? La semaine prochaine, espérons-le, pour entendre le duo Cheng2, avec l’excellent violoncelliste Bryan Cheng, lauréat du Grand Prix du Concours de l’OSM en 2019, avec sa soeur Silvie Cheng au piano. Si Dieu le veut.

 

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