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CRITIQUE | Street Scene de Kurt Weill par Opéra McGill : tout simplement bravo!

Par Michel Joanny-Furtin le 1 février 2020

Street Scene est présenté au Monument-National du 31 janvier au 2 février 2020. (Photo: Tam Photography)

Ce sera bien la première fois que je ne trouve rien à critiquer dans une proposition d’opéra! Non, j’ai beau chercher… rien! L’intelligence de la mise en scène sans effets appuyés ou inutiles, l’intelligence du décor et des costumes et leur sobriété, la distribution impeccable et les voix admirables, le jeu efficace et sensible des comédiens chanteurs, l’ensemble se tient avec talent pour Street Scene, dont la première avait lieu hier soir au Monument-National.

Avec une prouesse en plus : une distribution de 40 personnages qui se complètent sans se marcher sur les pieds et un équilibre judicieux entre les chants des uns, les parties complémentaires des autres, les jeux d’acteurs des troisièmes.

Aucun artifice de mise en scène, un décor fixe mais éloquent : la façade d’un immeuble populaire, dans une rue d’un quartier multiculturel de New York, pendant deux jours de canicule en juin 1946.

Beaucoup de choses se trament sur le perron et sur le trottoir devant cet immeuble. Des femmes cancanent, des enfants jouent, des garçons taquinent les filles qui se défendent bien, les hommes parlent politique en buvant des bières, les voisins s’apprécient et se respectent malgré quelques préjugés et commérages.

Kurt Weill dépeint cette humanité qui s’équilibre malgré les différences et cherche l’espoir d’une vie meilleure. Directeur artistique d’Opéra McGill, le metteur en scène Patrick Hansen a bien compris cette approche et nous la transmet très simplement, utilisant efficacement le décor bien pensé de Vincent Lefèvre lors d’une succession de tableaux aussi variée que cette galerie de personnages attachants malgré leurs souffrances individuelles.

Street Scene est un classique inspiré d’une pièce d’Elmer Rice de 1929, lauréate d’un Pulitzer. Composée par Kurt Weill avec des paroles de Langston Hugues, cette œuvre réunit les deux genres du théâtre musical et de l’opéra américains. Les airs sont parfois ponctués de récitatifs parlés qui enrichissent le jeu des comédiens et le propos des scènes. On passe sans soucis de l’un à l’autre. Et la tragédie se noue peu à peu.

Dans cette narration s’entremêlent une histoire d’amour entre deux jeunes voisins amoureux, et le drame conjugal d’un mari violent qui tuera sa femme et l’amant de celle-ci. Passées les émotions fortes, la banalité du quotidien reprendra le dessus et ses droits…

 

Street Scene est présenté au Monument-National du 31 janvier au 2 février 2020. (Photo: Tam Photography)

Une distribution qui a du chien!

Une autre distribution prendra l’affiche samedi soir, mais la distribution entendue ce vendredi soir devrait être la même dimanche après-midi. On y aura remarqué les voix d’Avery Lafrentz, Léo McKenna, Jessica Toupin, Joé Lampron-Dandonneau, Sarah Dufresne et Jonathan Gagné.

Mais il y en aurait tant d’autres à citer… Mêmes les seconds rôles, voire les silhouettes comme on dit dans le jargon, étaient pertinents et justes du point de vue dramatique. Dans ce sens je donnerais une mention spéciale pour les chanteuses assumant les rôles des enfants. Un salut aussi à Mary Corsaro dont les chorégraphies des enfants et des amoureux ont apporté un sourire bienvenu et sans excès dans cette œuvre. Merci pour le clin d’œil très bref à Gene Kelly (Chantons sous la pluie) induit par le réverbère du décor.

Et n’oublions pas le chien, un bon vieux labrador, qui a tout de suite emporté la sympathie et l’adhésion du public, mais que les applaudissements de l’ovation finale ont un peu effrayé. Une vedette un peu timide, sans doute…

Bravo également à l’Orchestre symphonique de McGill sous la direction de Brian de Maris qui a su mettre en valeur avec une judicieuse alternance les moments plus heureux de l’histoire ou de certains personnages versus la trame musicale dramatique très riche qui illustrait, nourrissait même les atermoiements de l’âme des personnages principaux. Comme quoi sous un soleil caniculaire, les psychologies restent parfois sombres…

Information complémentaires

Une causerie de Patrick Hansen précède chaque représentation, une heure avant le spectacle, au bar de la salle Ludger-Duvernay.

Le livret comprend des textes chantés et des interventions parlées rédigés par Elmer Rice et Langston Hughes en anglais. Si les chants sont surtitrés et bilingues, les dialogues ne le seront pas. Mais le programme imprimé résumera les détails de l’intrigue dans les deux langues.

Vous voulez y aller?

Samedi 1er février, 19 h 30; Dimanche 2 février, 14 h, Monument-National. DÉTAILS ET BILLETS

 

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