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CRITIQUE | L'Orchestre Métropolitain à Chicago : mémorables débuts dans la ville des vents

Par Caroline Rodgers le 20 novembre 2019

L'Orchestre Métropolitain au Chicago Symphony Hall. (Photo: François Goupil)
L’Orchestre Métropolitain au Chicago Symphony Hall. (Photo : François Goupil)

Le premier concert de la tournée de l’Orchestre Métropolitain marquait les débuts de la formation montréalaise aux États-Unis, hier soir, à Chicago. Un concert mémorable où l’OM a livré une prestation magnifique lui valant une longue et chaleureuse ovation.

Arrivés la veille, les musiciens ont eu le temps, plus tôt dans la journée, d’aller tester le son de la grande salle du Symphony Hall de Chicago, maison du Chicago Symphony Orchestra et de son redoutable directeur musical, le seul et unique Riccardo Muti.

Construite en 1904, c’est une belle salle aux murs crème embellis de moulures, à l’acoustique précise mais sèche et sans la moindre réverbération une fois que le public y a pris place.

Pour Mozart, c’est un avantage. On perçoit encore mieux les détails du travail minutieux que le chef et les musiciens ont apporté aux phrasés et aux nuances subtils bien choisis pour le style et le compositeur.

La prestation de Joyce DiDonato dans Mozart est tout aussi spectaculaire que dimanche soir à la Maison symphonique. Lors de son rappel,  Voi che sapete, elle et Yannick s’amusent à échanger des gestes et des mimiques de complicité qui nous font rire et sourire. Le tout est d’un charme irrésistible.

Bruckner : on ne s’en lasse pas

Ce qu’il y a de plus fantastique avec les symphonies de Bruckner, en particulier cette Quatrième, dite « Romantique », c’est qu’elles sont une source infinie de découverte et que l’on y remarque de nouvelles choses à chaque audition, dans chaque interprétation.

Après l’entracte, c’est devant un public déjà conquis et très attentif que les musiciens replongent dans cette partition aux multiples dimensions, et nous avec.

Des contrebasses à la flûte traversière en passant par les cordes, on peut dire que tous excellent et donnent le meilleur d’eux-mêmes, nous permettant de qualifier cette prestation de plusieurs façons : impeccable, grandiose, et surtout, en accord avec le surnom de l’oeuvre, romantique. Elle l’est dans l’approche du chef, dont l’interprétation exacerbe les contrastes entre deux forces antagonistes se côtoyant dans l’œuvre de Bruckner.

D’un côté, la puissance sauvage et déchaînée, de l’autre, la civilisation qui dompte ses instincts dans le raffinement et la culture. Il y a là tout le portrait d’une Europe et d’une époque qui ont permis la création de tels chef-d’œuvres, un continent qui fut capable du meilleur et du pire.

Ces deux pôles s’alternent et s’entremêlent, l’orchestre exprimant tantôt cette force conquérante avec une ardeur et une fougue qui emportent tout, tantôt les passages plus élégants ou pastoraux avec lyrisme.

Yannick Nézet-Séguin n’a pas son pareil pour faire chanter des phrases complexes avec une forme d’amour contagieuse qui ouvre la musique, l’éclaire et nous la rend limpide. C’est cela que l’on attend d’un chef, qu’il soit un éclaireur, et que cette compréhension qu’il a du texte, en même temps que sa vision, se transmettent de lui aux musiciens, à nous. Ce n’est pas de la magie, mais un processus rendu possible uniquement lorsque l’intelligence et la passion (bref, le talent) sont réunis.

La chaleureuse réception du public est à la hauteur de ce que l’on vient d’entendre et amènera le Poème de Violet Archer en rappel. Nous serons sur la route, aujourd’hui, long trajet en autobus vers Ann Arbor, un nom que tous prononcent avec un point d’interrogation dans la voix.

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