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CRITIQUE | Les Vêpres de Rachmaninov aux chandelles : intériorité au cœur du centre-ville

Par Béatrice Cadrin le 27 octobre 2019

Le Choeur de l'église St. Andrew et St. Paul présentait les Vêpres de Rachmaninov à la lueur des chandelles. (Photo : Noémie Tremblay-Lamontagne)
Le Choeur de l’église St. Andrew et St. Paul présentait les Vêpres de Rachmaninov à la lueur des chandelles, 26 octobre 2019. (Photo : Noémie Tremblay-Lamontagne)

Le Chœur de St. Andrew et St. Paul donnait samedi soir les Vêpres de Rachmaninov dans une atmosphère de recueillement à la lueur des chandelles. Tandis que quelques rues au sud sur Sainte-Catherine, l’atmosphère enivrante d’une veillée de samedi soir se répandait, à l’intérieur de l’église, un public nombreux était venu apprécier un moment de beauté et d’intériorité.

L’œuvre d’un langage plutôt conservateur est l’une des deux seules pièces de musique sacrée laissées par le compositeur russe, avec sa Liturgie pour Saint-Jean-Chrysostome. Entièrement a cappella, elle est formée de quinze hymnes et psaumes de la vigile de la résurrection. Dans la liturgie orthodoxe russe, cette vigile est chanté tous les samedis soirs dans une cérémonie d’une durée de 3 heures combinant vêpres, matines et laudes.

De ce fait, le titre employé usuellement en français pour désigner l’œuvre de Rachmaninov n’est pas exact, ce que l’affiche de l’événement d’hier soir s’employait à rectifier. En effet, on pouvait y lire « Vigiles Nocturnes ».

Sans durer trois heures, la soirée rendait à cette musique sa fonction première en intercalant en son sein des lectures de passages bibliques en lien avec les textes chantés.

Sous la direction sentie de Jean-Sébastien Vallée, le Chœur de St. Andrew et St. Paul en a donné une exécution réfléchie, dans laquelle étaient aussi bien perceptibles la conscience du tout que l’attention portée aux numéros individuels.

Le fondu des voix et une calibration de l’équilibre sonore adaptée selon les exigences spécifiques de chaque passage comptent certainement parmi les grandes qualités de ce chœur.  Il maîtrise l’art de faire gonfler le son jusqu’à un paroxysme vibrant, aidé en cela par l‘acoustique réverbérante de l’église néogothique en pierre.

Cette même acoustique aurait cependant requis une prononciation plus incisive pour combattre le flou qu’elle suscite facilement, impression confirmée par ma compagne de la soirée qui, contrairement à moi, connait le russe.

Toujours en ce qui concerne la sonorité, j’ai trouvé impossible d’oublier la filiation du chœur avec la tradition chorale britannique. Il aurait été souhaitable que le son éthéré favorisé dans cette esthétique fasse place à une production sonore plus ancrée et plus riche. Heureusement, le chœur possède une section de basses enviable, capable d’atteindre les profondeurs prescrites, évocatrices de cette sonorité russe si caractéristique.

 

St. Andrew et St. Paul, Jean-Sébastien Vallée, concert à la lueur des chandelles
Les Vêpres de Rachmaninov par le Choeur de St. Andrew et St. Paul, samedi soir, sous la direction de Jean-Sébastien Vallée. (Photo : Noémie Tremblay-Lamontagne)

Saluons aussi la prestation solide du ténor soliste Emmanuel Hassler. Les interventions de sa voix coffrée étaient toujours bienvenues.  Le solo de soprano du deuxième mouvement a également été bien rendu par Annamarie Popescu et une basse non nommée partageait l’invocation initiale avec Hassler.

Prochain concert de St. Andrew et St. Paul

La saison musicale de St Andrew et St Paul se poursuit le 22 novembre prochain avec son concert bénéfice annuel au profit de la Maison du Parc, l’un des derniers centres d’accueil à Montréal pour les personnes atteintes du VIH.  Le chœur et l’Association des musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal y présenteront la première canadienne d’une nouvelle version du Requiem de Mozart.

On sait que Mozart est décédé avant d’avoir entièrement achevé son Requiem et que celui-ci a depuis été complété par différents compositeurs. La version la plus largement connue et aimée est celle de Süssmayr. La version de l’Américain Gregory Spears se distingue des tentatives précédentes en ce qu’il se dégage consciemment du legs de Mozart et intègre trois nouvelles mises en musique de son cru. Les personnes curieuses de découvrir cette vision révolutionnaire peuvent se procurer des billets à l’église ou à la porte au coût de 35 $ ou de 100 $. DÉTAILS

 

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Béatrice Cadrin
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