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CRITIQUE | L'Orchestre Métropolitain au mont Royal: 35 000 personnes et une tonne de bonheur

Par Caroline Rodgers le 26 juillet 2019

Yannick Nézet-Séguin dirigeant l'OM au pied du mont Royal, 25 juillet 2019. (Photo: Marc-André Donato)
Yannick Nézet-Séguin dirigeant l’OM au pied du mont Royal, 25 juillet 2019. (Photo: Marc-André Donato)

Le concert de l’Orchestre Métropolitain au pied du mont Royal, hier soir, a été une réussite totale, tant sur le plan musical que logistique.

Alors que l’action se déroulait au pied de la montagne au lieu de prendre place au sommet, ce nouveau site plus facile d’accès a permis à l’événement de se dérouler dans le calme et d’attirer une foule record pour l’OM de 35 000 spectateurs.

Ceux qui ont déjà assisté aux concerts de l’OM au sommet du mont Royal se souviennent à quel point il était ardu d’arriver sur place à l’heure. La STM ne fournissait jamais assez de navettes et la configuration des lieux limitait le nombre de personnes admises sur place. Plusieurs, déçus, devaient rebrousser chemin.

En tenant le concert sur l’immense parc du pied de la montagne, le long de l’avenue du Parc, au nord de l’avenue des Pins, on a résolu la question de l’espace et de l’accès. En arrivant à pied du métro Place des arts, il suffisait de marcher une quinzaine de minutes pour s’y rendre.

De plus, la police avait bloqué l’accès à l’avenue du Parc aux automobiles, ce qui a permis d’éviter tout bruit de circulation. Brillante idée: on avait l’impression d’être à la campagne.

 

L'Orchestre Métropolitain a attiré 35 000 personnes au pied du mont Royal, le 25 juillet 2019. (Photo: Marc-André Donato)
L’Orchestre Métropolitain a attiré 35 000 personnes au pied du mont Royal, le 25 juillet 2019. (Photo: Marc-André Donato)

L’OM prenait place sous un grand chapiteau blanc similaire à celui que l’OSM utilise habituellement pour ses concerts extérieurs. On avait ajouté des écrans géants et un système de sonorisation puissant et précis qui ne causait pas de distorsion comme c’est parfois le cas dans ces circonstances. Une seule petite défaillance a pu être entendue de ce côté, au tout début du concert.

Musique

Après une introduction de l’animatrice Pénélope McQuade, le concert a commencé avec deux extraits célèbres de la Suite no 2 Peer Gynt, de Grieg, soit Au matin et Dans l’antre du roi de la montagne, des pièces fréquemment choisies par les orchestres pour les concerts extérieurs. Autour de nous, le public est calme et attentif.

Yannick Nézet-Séguin, tout habillé de blanc, apparaît dans une forme splendide et de très bonne humeur. Il prendra la parole à quelques reprises, expliquant, entre autres, qu’il souhaitait faire vivre aux spectateurs une expérience musicale et une émotion aussi forte que s’ils assistaient à un concert en salle pendant la saison régulière. Avec la Symphonie no 5 de Tchaïkovski, pièce de résistance du concert, on peut dire qu’il a atteint son objectif.

Avant d’expliquer brièvement chaque mouvement, il mentionne que cette symphonie est l’une de ses préférées. Il est facile de comprendre pourquoi il l’aime tant, car, à l’image du chef, elle transmet des émotions claires, intenses et sans compromis.

C’est une oeuvre que l’OM a jouée souvent et maîtrise parfaitement. La sonorité de l’orchestre est équilibrée, pleine, ronde, chaleureuse et dégage une maturité impressionnante. L’interprétation est franche et engagée.

Le second mouvement, avec son sublime solo de cor joué à la perfection par Louis-Philippe Marsolais, est d’une douceur enveloppante, et le quatrième, triomphal. Le chef aura aussi l’intelligence d’enchaîner les mouvements pour éviter d’irritants applaudissements inutiles entre chacun d’eux.

 

Yannick Nézet-Séguin, 25 juillet 2019, parc du Mont-Royal. (Photo: Marc-André Donato)
Yannick Nézet-Séguin, 25 juillet 2019, parc du Mont-Royal. (Photo: Marc-André Donato)

Je ne sais pas si la petite entrevue style « talk-show » de Yannick par Pénélope McQuade entre la Symphonie et le Boléro de Ravel était absolument nécessaire après une musique qui se passe de mots. Ce fut au moins l’occasion d’entendre quelques bonnes blagues.

Parlons du Boléro. De mémoire, c’est la première fois que j’entends l’OM jouer cette pièce tellement emblématique de notre autre cher orchestre montréalais. C’est assez subtil, mais le tempo était très légèrement plus rapide que ce que l’on a l’habitude d’entendre.

L’exécution est assez réussie, mais clairement moins aboutie que l’interprétation de la Symphonie no 5. Si chaque soliste s’acquitte de sa tâche avec justesse, on sent un besoin de mûrir encore le tout pour l’orchestre, de polir l’équilibre des plans sonores et la gradation de l’intensité du début à la fin, car on ne ressent pas suffisamment cette tension contenue et intrinsèque à l’écriture, cette montée progressive vers l’explosion finale.

Après des applaudissements nourris mais sans s’éterniser, la foule quittera les lieux tranquillement, comme elle est venue. On pourra inscrire ce concert dans les annales de ce bonheur estival que procurent les grands concerts de musique classique.

Merci, et chapeau.

 

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