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IN MEMORIAM | Anne-Marie Trahan, juge retraitée et bienfaitrice de l'opéra, n'est plus

Par Caroline Rodgers le 13 juillet 2019

Anne-Marie Trahan, décédée le 12 juillet 2019. (Photo: Kevin Calixte)

 

C’est avec surprise et tristesse que nous avons appris hier soir le décès de l’ancienne juge de la Cour supérieure Anne-Marie Trahan, grande mélomane, amoureuse d’opéra et généreuse philanthrope. Elle a succombé à un cancer foudroyant qui l’a emportée en très peu de temps.

Il y a environ un mois, Anne-Marie Trahan apprenait de ses médecins qu’elle souffrait d’un cancer du foie et du pancréas à un stade avancé dont l’issue fatale était irrémédiable. Elle qui avait de nombreux projets en cours et se préparait à une année chargée, a eu peu de temps pour se préparer à cette fin de vie abrupte.

Elle avait récemment été nommée par l’Archevêché de Montréal à la tête de l’équipe en charge de l’audit sur les abus sexuels par les prêtres des diocèses de Montréal, Saint-Jérôme, Valleyfield, Saint-Jean-Longueuil et Joliette, une enquête qui devait s’étaler sur une à deux années.

Le metteur en scène d’opéra Oriol Tomas a bien connu Anne-Marie Trahan, avec qui il s’est lié d’amitié alors qu’il faisait son stage à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal.

« Elle été très impliquée auprès des jeunes artistes, raconte-t-il. Quand elle aimait des artistes, elle suivait leur carrière de près et dans mon cas, cette rencontre a été le début d’une grande amitié. Elle venait voir toutes les mises en scène que je faisais, partout dans le monde. Elle est même venue en Islande, en mars dernier, voir ma Traviata. Elle organisait même des concerts privés à sa résidence, pour soutenir des jeunes chanteurs, invitant ses amis et leur demandant de contribuer pour aider ces artistes à aller passer des auditions en Europe. »

En mai dernier, Anne-Marie Trahan recevait du Barreau du Québec le prix Mérite Christine-Tourigny, soulignant « l’excellence tout au long de sa carrière au service de la justice et de l’égalité sociale. »

Le Barreau résume ici sa brillante carrière (extrait) :

« Diplômée en droit de l’Université de Montréal en 1967, admise au Barreau en 1968, Anne-Marie Trahan a débuté sa pratique dans un grand cabinet montréalais avant d’être retenue comme juriste au Service du droit commercial international du Bureau des affaires juridiques des Nations Unies à Vienne, en 1979. Nommée commissaire à la Commission canadienne des transports en 1981, présidente du Comité des transports par eau en 1985, elle est affectée de 1986 à 1994, au poste de sous-ministre déléguée, droit civil et services législatifs, au ministère de la Justice du Canada. Saisissant l’opportunité de l’adoption du nouveau Code civiI du Québec, madame Trahan a alors mis en place un projet d’harmonisation de la législation fédérale avec le droit civil québécois, contribuant ainsi au progrès de la coexistence des traditions de droit civil et de la common law au Canada. Anne-Marie Trahan a été nommée juge à la Cour supérieure du Québec en 1994, où elle a siégé jusqu’en 2010 avant de prendre sa retraite. »

L’opéra

Amoureuse d’art lyrique et de musique classique, Anne-Marie Trahan aimait se rendre à New York à des représentations du Metropolitan Opera et donnait généreusement aux artistes et à des organismes musicaux. Elle a aidé, entre autres, ambassadrice du Festival Stella Musica, et membre du conseil d’administration de l’Opéra de Québec. Elle avait également été productrice du spectacle lyrique et théâtral Jeanne Mance, présenté en 2017, à travers une société de production qui portait son nom, avec les lettres inversées: Nahart-Ma.

« Je suis heureuse de m’être embarquée dans cet immense projet. Jeanne Mance le mérite. Sans elle, Ville-Marie ne serait pas devenue Montréal », me confiait-elle.

« À l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, c’était important pour elle de souligner le fait que la ville n’avait pas été fondée seulement par un homme, Maisonneuve, mais qu’une femme, Jeanne Mance, avait aussi joué un rôle extrêmement important », souligne Oriol Tomas.

Reconnue pour sa bonne humeur, sa joie de vivre, Anne-Marie Trahan aimait s’habiller de rouge et on la croisait immanquablement aux premières d’opéra. Récemment, elle avait donné une conférence sur les liens entre le droit et l’opéra, à l’Université de Montréal.  Bien connue de tous les chanteurs québécois, son départ subit, survenu le même jour que celui de Joseph Rouleau, a donné lieu à de nombreux témoignages.

Sur Facebook, la soprano Caroline Bleau a bien résumé la personnalité attachante d’Anne-Marie Trahan:

« Ton rire si distinctif restera gravé dans ma mémoire à jamais, tout comme nos discussions enflammées lors de nos rencontres à l’opéra. La vie musicale montréalaise ne sera plus pareille sans toi. »

Toutes nos condoléances aux proches d’Anne-Marie Trahan. 

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