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CRITIQUE | OSM : une fabuleuse prestation juste avant la tournée

Par Caroline Rodgers le 7 mars 2019

Ce test ultime avant le grand départ avait de quoi impressionner, avec 105 musiciens, un Kent Nagano dans une forme splendide et un soliste, Jean-Yves Thibaudet, en pleine possession de ses moyens
Ce test ultime avant le grand départ avait de quoi impressionner, avec 105 musiciens, un Kent Nagano dans une forme splendide et un soliste, Jean-Yves Thibaudet, en pleine possession de ses moyens. (Photo: Antoine Saito)

La Maison symphonique était bien remplie, hier soir, pour le dernier concert de l’OSM avant sa tournée européenne de neuf villes incluant Vienne, Berlin, Bruxelles et Paris, du 11 au 25 mars. Ce test ultime avant le grand départ avait de quoi impressionner, avec 105 musiciens, un Kent Nagano dans une forme splendide et un soliste, Jean-Yves Thibaudet, en pleine possession de ses moyens.

Après les quelques discours d’usage, le concert commence avec Alborada del gracioso, de Ravel, un grand classique de l’OSM qui figure sur le même disque Decca que le mythique Boléro. La lecture du chef est dynamique et détaillée.

Seul reproche : dans certains passages où les cordes ont la ligne mélodique principale, ce sont plutôt les vents qui dominent au plan sonore. Ce simple déséquilibre de volume peut se régler facilement. Le chef, trop collé sur l’orchestre, ne peut pas entendre le résultat produit dans la salle, et c’est le travail de ceux qui l’assistent de lui signaler ce genre de choses.

 

La pièce au programme était le Concerto no 5 dit « Égyptien » de Camille Saint-Saëns, une œuvre séduisante où les idées explosent dans tous les sens. (Photo: Antoine Saito)
La pièce au programme était le Concerto no 5 dit « Égyptien » de Camille Saint-Saëns, une œuvre séduisante où les idées explosent dans tous les sens. (Photo: Antoine Saito)

Thibaudet : la maîtrise du piano

Le pianiste Jean-Yves Thibaudet n’a pas joué souvent à Montréal dans les dernières années. Ce concert démontre qu’il était judicieux de l’avoir choisi comme soliste. Son expérience est évidente, et sa capacité à s’intégrer facilement à l’orchestre – on croirait qu’ils jouent ensemble tous les jours – inspire une grande confiance. Sans oublier, évidemment, ses qualités techniques et musicales.

La pièce au programme est le Concerto no 5 op. 103 dit « Égyptien » de Camille Saint-Saëns, une œuvre séduisante où les idées explosent dans tous les sens. On apprécie la capacité du pianiste à timbrer le son pour créer une multitude d’effets, et le fait qu’il apporte des idées nouvelles chaque fois que des passages ou motifs similaires se succèdent.

Une progression toujours audible et de subtiles variations dans les nuances nous tiennent constamment en haleine. Cela fait tellement de bien d’entendre un virtuose dont l’intérêt du jeu ne repose pas sur la virtuosité, mais sur la volonté de produire du beau à chaque instant. Ce fut d’ailleurs un succès.

 

Avec son souci du détail, Kent Nagano amène l’orchestre ailleurs dans cette lecture de Pétrouchka. (Photo: Antoine Saito)
Avec son souci du détail, Kent Nagano amène l’orchestre ailleurs dans cette lecture de Pétrouchka. (Photo: Antoine Saito)

Pétrouchka : que du bonheur

Comme le Sacre du printemps, Pétrouchka figure parmi les piliers du répertoire de l’OSM depuis des décennies. La version de 1947 est présentée.

Fresque géniale qui émerveille inévitablement l’auditeur, elle permet de faire une démonstration éloquente du savoir-faire de l’OSM et du niveau de classe mondiale de ses musiciens. Ces derniers semblent d’ailleurs s’en donner à cœur joie en racontant musicalement les aventures du pantin, de sa ballerine et du sinistre Maure. Cela se voit, entre autres, dans le visage souriant du violoncelliste Brian Manker.

Sur le plan de l’exécution instrumentale, on est ébahi par les prouesses techniques de plusieurs membres de l’orchestre, à commencer bien sûr, par Paul Merkelo, qui se surpasse à la trompette, mais il faudrait presque tous les nommer tellement ils excellent. Dans l’ensemble, la sonorité produite hier soir était colossale, tout en gardant ce raffinement qui a fait la célébrité de l’orchestre.

Avec son souci du détail, Kent Nagano amène l’orchestre ailleurs dans cette lecture de Pétrouchka, que l’on a mieux connu, en ce qui concerne l’OSM, grâce à la version gravée et en concert de Charles Dutoit. La lecture de Nagano, peut-être moins jubilatoire mais plus sophistiquée et plus profonde, témoigne de l’évolution de l’OSM sous sa gouverne. Un orchestre ne peut pas sonner de la même façon jusqu’à la fin des temps. Parions que le public européen sera conquis.

POUR PLUS DE DÉTAILS SUR LA TOURNÉE EUROPÉENNE DE L’OSM

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