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NOUVELLE | Le violoncelliste Elie Boissinot grand gagnant du Violon d’or

Par Béatrice Cadrin le 29 octobre 2018

Elie Boissinot
Elie Boissinot, violoncelliste et lauréat du Violon d’or. (Photo: Tam Lan Truong)

Hier après-midi, à la salle Pollack, avait lieu la finale de la compétition Le Violon d’or, ouverte aux étudiants en cordes inscrits à l’École de musique Schulich de l’Université McGill. C’est le violoncelliste Elie Boissinot qui a remporté le premier prix.

En plus de recevoir la généreuse bourse de 25 000$, le gagnant se produira en concert à la Chapelle historique du Bon Pasteur en mars prochain, ainsi qu’à l’Amphithéâtre Richard Bradshaw à Toronto.

« Les deux critères de sélection pour atteindre la finale étaient le talent ainsi que l’implication dans la communauté de l’école », a annoncé d’entrée de jeu la doyenne de l’École de musique Schulich Brenda Ravenscroft. Et c’est bel et bien le talent, qualité évanescente et pourtant immédiatement reconnaissable, qu’a récompensé le jury, en accordant le Violon d’or à Elie Boissinot.

Celui-ci, accompagné de Wei-Tang Huang au piano, a livré – entièrement par cœur – un programme varié avec une aisance désarmante. Après avoir fait ressortir l’élégance classique des Variations concertantes de Mendelssohn, il a déployé une sonorité riche et ample dans le premier mouvement de la Sonate pour violoncelle de Prokofiev.

Sa prestation s’est conclue par les deux mouvements de la Sonate pour violoncelle seul de Ligeti, dont le second, un Capriccio marqué Presto con slancio (avec enthousiasme), a permis de démontrer qu’il conserve sa désinvolture même dans les passages les plus exigeants.

 

Voilà bien d’ailleurs une des seules critiques qu’on pourrait lui faire : cette facilité presque trop grande crée l’impression d’une distance entre l’interprète et le contenu expressif des œuvres. Musicalement, une plus grande recherche au niveau des phrasés, en particulier dans les passages répétés, aurait enrichi le discours.

 

À mon avis, le choix final était à débattre entre Boissinot et la violoniste Alicia Choi. La situation et les forces de ces deux candidats étaient cependant si différents que cela dépendait réellement des critères du jury : le professionnalisme aguerri et la maturité artistique de la violoniste faisaient pendants au talent brut et à la jeunesse du violoncelliste. Un court mouvement des Impressions d’enfance d’Enescu, pour violon seul, a servi d’ouverture efficace à une prestation qui s’est poursuivie avec Beethoven, les très réussies Rhapsodic Musings extraites de 4 Lauds d’Elliot Carter et deux mouvements de la Sonate pour violon et piano de Richard Strauss, dans lesquels la candidate a fait ressortir le kitsch viennois avec un goût maitrisé.

L’altiste Justin Almazan s’est démarqué par des interprétations recherchées, témoignant d’une imagination musicale développée. Malheureusement, cela a mené à un manque de cohérence dans le mouvement de la Sonate pour violon de Schumann. Les jeux de couleur extrêmement intéressants de la Sonate opus 11 no 4 d’Hindemith étaient, eux, tout à fait convaincants, mais l’ensemble de son répertoire manquait d’éclat et n’était pas de nature à le favoriser.

Quant à la dernière candidate de l’après-midi, Elizabeth Skinner, on lui accorderait volontiers le prix de la meilleure interprétation d’une œuvre canadienne, si la compétition comportait une telle catégorie. Le contrôle, la vision et l’engagement démontrés dans la pièce Birdsong de Vivian Fung ne se sont pas démentis par la suite, ni dans le Blues extrait de la Sonate no 2 de Ravel, ni dans Who Let the Cat Out Last Night de Paul Schoenfield, un choix éclectique à saveur folklorique.

Les deux violonistes, Choi et Skinner, avaient inclus un mouvement de sonate de Beethoven dans leur programme : il est intéressant de noter qu’aucune des deux ne semblait entièrement à l’aise dans ce répertoire extrêmement courant, et n’a pu y donner la vraie mesure de ses capacités d’interprète. Toutes deux se sont mises à briller dans les pièces moins orthodoxes de leur prestation. Cela témoignerait-il d’une évolution dans le répertoire privilégié dans les institutions d’enseignement musical?

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Béatrice Cadrin
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