La musique classique a toujours été une source d’inspiration importante pour les écrivains, cinéastes et dramaturges. Nous vous présentons cinq romans où la musique joue un rôle essentiel.
1- Les Variations Goldberg de Nancy Huston
Comment définir l’univers de la prestation musicale ? Est-elle un objet social comme le prétend Theodor Adorno ? En 1981, Nancy Huston rédige son premier roman, Les Variations Goldberg. Liliane Kulainn a invité ses intimes le temps d’un concert où l’on joue les Variations Goldberg au clavecin. Tous ces invités connaissent intimement la claveciniste, allant du père de l’artiste à l’ex-conjoint en passant par les amours féminines anciennes de Liliane. Les chapitres distincts s’immiscent dans les pensées de chaque convive; c’est un journal intime sur les tensions, les souvenirs et les désirs inavoués ravivés par la musique de Bach. Suivant le courant du post-modernisme, la structure narrative de Huston s’éclate, jouant sur la basse continue, le dénominateur commun qu’est Liliane. À travers les chapitres, chaque voix s’entremêle indirectement avec celle des autres. Elles formeront ensemble une version en mots des Variations.
2- Prodige de Nancy Huston
En 1999 paraît Prodige de Nancy Huston. Native de Calgary, l’expatriée rédige en France un huitième roman rappelant sa passion pour le piano. Des bribes de réflexions à la première personne s’entrecroisent en un casse-tête de thèmes et sous-thèmes. On comprend alors le sous-titre Polyphonie. L’histoire dépeint la relation mère-fille, symbiotique à la folie, entre Lara et Maya. La mère, pianiste-enseignante, souffre autant de son infertilité que de ses limites musicales. Lorsque l’enfant naît prématurément, la précarité fragilise Lara. Dans l’angoisse de perdre Maya, Lara promet que le bébé deviendra prodige et qu’elle vivra la musique. Comment Lara abordera-t-elle la musique de la vie quand Maya surpassera sa mère et qu’elle se détachera d’elle?
3- Moderato Cantabile de Marguerite Duras
Écrit en 1958 par Marguerite Duras, Moderato Cantabile possède énormément de musicalité dans l’écriture. La musique y tient un rôle primordial. C’est à partir d’elle que la trame narrative se déroule et que le récit pourra exister. Même si l’on ne peut pas parler de personnage, la musique tisse un fil d’Ariane à travers le roman, comme pour réconforter le lecteur.
4- Le naufragé de Thomas Bernhard
Sous forme d’un monologue, Le naufragé, de Thomas Bernhard, se penche sur la question de la prestation musicale et celle de la place de l’artiste dans la société à travers Glenn Gould, Wertheimer et le narrateur. Écrasé par la notoriété de Gould, comment l’artiste peut-il survivre face à cette personnalité mystique et vénérée ?
5- Frère Sommeil de Robert Schneider
Dans l’univers claustrophobique et cruel d’un minuscule village des montagnes autrichiennes, au début du XIXe siècle, grandit Elias Alder, un enfant à l’ouïe si fine que les battements de cœur de sa cousine qui vient de naître provoquent chez lui un émoi intense. Tout, chez Elias, le distingue de ses concitoyens frustres et bornés : son talent musical brut, sa sensibilité et son amour passionné mais respectueux pour Elsbeth. Devenu l’organiste de la petite paroisse, il fait trembler l’assistance avec ses improvisations audacieuses. Mais la jalousie, la petitesse d’âme, l’incompréhension et finalement sa propre folie poussent inexorablement Elias vers un destin tragique.
Cet article a été rédigé par plusieurs collaboratrices de l’équipe de Ludwig van Montréal. Merci à Julie Vovan, Jeanne Hourez et Béatrice Cadrin.
LISZTS | 11 Canadian Novels That Classical Music Lovers Should Read
