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CRITIQUE | OSM: Susanna Mälkki, une force tranquille qui inspire confiance

Par Caroline Rodgers le 8 juillet 2018

Susanna Mälkki a dirigé l'OSM au Festival de Lanaudière, le 7 juillet 2018. (Crédit: Pure perception)
Susanna Mälkki a dirigé l’OSM au Festival de Lanaudière, le 7 juillet 2018. (Crédit: Pure perception)

 

L’Orchestre symphonique de Montréal donnait le concert inaugural de l’Amphithéâtre Fernand-Lindsay, hier soir, à Lanaudière, sous la direction de Susanna Mälkki. La chef d’orchestre finlandaise a fait très bonne impression, mais un seul concert ne suffit pas pour se prononcer quant à ses chances de succéder à Kent Nagano. On peut néanmoins considérer qu’elle demeure dans la course. Explications.

La soirée était idéale pour un concert extérieur avec une température douce comme du miel. À l’exception de quelques rangées, l’amphithéâtre était pratiquement plein et la section dans l’herbe assez bien garnie de spectateurs.

Après un trajet infernal de deux heures pour sortir de Montréal à travers les travaux routiers et nous rendre sur place, nous arrivons sur le site juste à temps pour entendre la première note de l’Ouverture Le Carnaval romain, de Berlioz, qui ouvre la soirée. Compte tenu de ces circonstances, difficile de nous concentrer sur l’écoute de cette première pièce, alors passons. La prochaine fois, nous partirons trois heures à l’avance…

Premières impressions

Susanna Mälkki dégage une belle assurance, une autorité naturelle et un charisme certain. Elle inspire la confiance et donne l’impression d’être en contrôle de la situation. Sa gestuelle assez sobre est claire et précise, bien ancrée physiquement dans la pulsation. Elle dégage une énergie stable du début à la fin, sans montrer de signes de fatigue. Aucune gesticulation superflue de sa part, car elle obtient ce qu’elle veut et communique avec les musiciens sans s’agiter inutilement. On observe que les musiciens la regardent attentivement et ce premier contact semble fructueux. Les écrans géants du festival nous permettent même de remarquer qu’elle communique beaucoup du regard. On a ici affaire à une chef expérimentée et solide, à la personnalité ferme mais cordiale. Une force tranquille.

Voilà pour nos premières impressions visuelles et intuitives. Maintenant, qu’avons-nous entendu? D’abord, un élégant Concerto pour violoncelle d’Elgar par l’Allemand Alban Gerhardt, qui joue avec raffinement et musicalité tout en donnant l’impression d’être relativement détaché de ce qu’il fait. Son jeu est plus aérien que physique et modéré quant au vibrato. La chef d’orchestre et lui communiquent bien. Dommage qu’ils aient été dérangés par les pétarades d’une moto.

 

Susanne Mälkki et l'OSM. (Crédit: Pure perception)
Susanna Mälkki et l’OSM. (Crédit: Pure perception)

 

Symphonie fantastique

La Fantastique de Berlioz a été jouée tellement de fois par l’OSM que l’on s’est habitués à un son, à un style. La version enregistrée avec Charles Dutoit en 1995 continue d’en teinter l’interprétation, même 23 ans plus tard et ce, quel que soit le chef. Kent Nagano l’a aussi abondamment dirigée avec l’orchestre et lui a apporté ses idées et une tournure plus fluide, moins viscérale. Jacques Lacombe, en 2016, en avait fait une lecture très rafraîchissante et plus personnelle, à la Maison symphonique.

Que dire de celle d’hier soir? Nous avons eu droit à une interprétation honorable et dans la tradition, qui, tout en étant relativement satisfaisante, ne nous a pas non plus transportés d’enthousiasme.

De cette soirée, retenons avant tout qu’il y a là un sérieux potentiel, si Susanna Mälkki pouvait approfondir sa relation avec l’orchestre, disposer de plus de répétitions pour développer ses idées et diriger plus de concerts. Retenons également que la présence d’un nombre élevé de surnuméraires, comme ce fut le cas hier, affecte toujours la cohésion de l’orchestre. Les cors et les trompettes ne furent pas infaillibles, entre autres.

Un concert extérieur, avec ses petits inconvénients, n’est pas le contexte idéal pour tester un ou une chef d’orchestre. Malgré tout, Susanna Mälkki impressionne par sa technique de direction, sa prestance et la confiance qu’elle dégage, de façon générale. À n’en pas douter, elle possède les ficelles de son métier et à 49 ans, sur le plan musical, le meilleur est devant elle. Possède-t-elle la vision, les idées et le leadership nécessaires? Un seul concert ne permet pas d’en juger, mais donne envie d’en savoir plus. Il faut qu’on la réinvite!

Est-ce un coup de foudre? Peut-être pas.

Mais les coups de foudre passent. Les relations solides, elles, se développent avec le temps, le travail et le cœur qu’on y met.

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