Des amours qui tournent en tragédie dans un magnifique écrin musical : à l’opéra, c’est souvent la règle, et Vénus et Adonis n’y fait pas exception. Ce rare opéra baroque de John Blow sera présenté samedi à Montréal. Nous avons parlé à l’instigateur de ce projet qui ne manque pas d’originalité, Luc Beauséjour, directeur artistique de Clavecin en concert.
Pour cette production présentée une seule fois, à la salle Bourgie, la soprano Nathalie Paulin tient le rôle de Vénus, le baryton Marc Boucher incarne Adonis, et la soprano Anna-Sophie Neher, Cupid.
Q-Quels ont été les liens entre John Blow et Purcell, et comment leurs oeuvres se comparent-elles?
Luc Beauséjour : Il a été son maître et ami. Quand on parle de l’opéra anglais de cette période, on pense toujours à Didon et Enée. En fait, Vénus et Adonis le précède de quelques années. Deux choses rapprochent ces opéras: ils ont le même format et la trame narrative a des points en commun. Dans les deux cas, on a une histoire d’amour qui tient d’abord du divertissement, mais qui, à un certain point, casse et se transforme en drame. Vénus et Adonis ne serait pas aussi beau s’il n’y avait pas un magnifique choeur, un chant funèbre à quatre voix. L’oeuvre de Purcell se termine aussi avec un choeur. Il y a donc de nombreuses similitudes, y compris dans le langage musical. »
Q- C’est une première production d’opéra pour Clavecin en concert?
Luc Beauséjour: Oui. J’ai toujours aimé la voix, et l’un des premiers enregistrements que j’ai faits était avec Karina Gauvin. La vie m’a amené à travailler avec les chanteurs, et depuis quelques années, je collabore aux opéras de l’Atelier d’opéra de la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Même chose au Conservatoire: on travaille des extraits d’opéra. Ça a toujours été intéressant pour moi. C’était donc un cheminement logique et j’espère qu’on pourra poursuivre et en faire d’autres. En prenant un opéra qui n’est pas trop long, qui a des dimensions plus modestes, on peut se le permettre. »
Q-Décrivez-nous la production en tant que tel
Luc Beauséjour: « Les trois actes vont s’enchaîner et des danses vont servir de transition. Nous avons des chorégraphies de Marie-Nathalie Lacoursière, qui fait aussi la mise en scène. Il y aura des costumes, et des dessins de Caroline Guilbault seront projetés sur une grande toile pour servir de décors. L’ensemble instrumental ne sera pas sur scène, mais au parterre, où des chaises seront enlevées. Il y aura un petit choeur au balcon. Je pense que tout cela va être assez charmant. Nous travaillons avec une très bonne édition de l’oeuvre, aussi, qui est basée sur la version originale. »
Vénus et Adonis, 10 mars, 20 h, salle Bourgie. ACHETER DES BILLETS
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