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ENTRETIEN | Yukari Cousineau: vingt ans à aimer l'Orchestre Métropolitain

Par Caroline Rodgers le 22 février 2018

L'Orchestre Métropolitain - Concert de l'année - Montréal. (Crédit: François Goupil)
Yukari Cousineau, violon-solo de l’Orchestre Métropolitain (Crédit: François Goupil)

Yukari Cousineau joue du violon depuis qu’elle a cinq ans, est membre de l’Orchestre Métropolitain depuis vingt ans, et elle y occupe le poste de violon-solo depuis huit ans. Portrait d’une passionnée qui sera soliste avec Marina Thibeault dans la Symphonie concertante pour violon, alto et orchestre de Mozart, ce soir à la Maison symphonique et demain, à Pierrefonds.

C’est peut-être cliché de le dire, mais il est vrai que Yukari Cousineau, fille de Jean Cousineau, fondateur des Petits Violons, est tombée dans la marmite musicale étant petite. Elle le dit elle-même: « Je suis une Obélix du violon ».

« En plus des Petits Violons, mon père faisait de la musique de films, de séries télévisées, il était souvent en studio. Il avait d’énormes machines à bobines, et le soir, il revenait des studios et s’installait dans la cuisine, et nous faisait écouter les pistes de sa journée de travail en nous racontant l’histoire. C’était passionnant. Il répétait aussi à la maison. Il y avait des pièces que je savais par coeur à cinq ans, à force de les entendre. Mon frère, ma soeur et moi, nous avons grandi dans un environnement extrêmement musical. Notre père n’était pas le genre à nous confiner dans notre chambre pour nous obliger à pratiquer, mais la musique était omniprésente. Ça faisait partie de notre vie. »

En plus de son père, le musicien classique de sa famille, ses oncles, Luc et François Cousineau, étaient des musiciens populaires. Les soirées du temps des fêtes étaient très animées!

L’évolution de l’OM

Musicienne au sein de l’Orchestre Métropolitain depuis vingt ans, Yukari a vu changer l’orchestre au fil du temps.

« Quand je suis arrivée, il y avait une certaine disparité entre les musiciens qui croyaient vraiment en l’orchestre et ceux qui voyaient cela comme un simple travail. Ces gens se retrouvaient sur la même scène à jouer ensemble, et le résultat n’était pas aussi homogène que maintenant, et ça jouait sur l’esprit d’équipe. Il ne fallait pas se laisser gagner par un esprit un peu négatif. »

Avec les années, la proportion de gens qui y croyaient vraiment a toujours augmenté et maintenant, je pense que tout le monde y croit. Ça change tout. La vibration de l’orchestre, en concert, n’est plus la même. Un peu comme dans un groupe de musique populaire, tous les membres doivent être sur la même longueur d’ondes, ils doivent être ensemble à 100%. Il y a un feu de concert qui arrive par l’esprit de groupe. C’est fantastique qu’on soit rendus à ce stade.

Évidemment, l’arrivée de Yannick Nézet-Séguin est un élément majeur de cette évolution.

« Ses qualités de chef sont indéniables, et il est très rassembleur. Il a eu énormément d’audace en nous poussant continuellement avec des défis, des oeuvres difficiles, moins connues, des situations avec de la pression, et une exigence de niveau d’excellence. Le fait de réussir à relever ces défis, un à un, a créé une accumulation d’expériences positives. C’est ce qui fait grandir un orchestre. L’autre élément qui est exceptionnel, à l’OM, c’est l’incroyable atmosphère de camaraderie entre collègues. Il n’y a pas de clans, on ne se juge pas les uns les autres, on n’est pas en compétition entre nous. Il y a une bonne humeur générale, c’est un orchestre qui fait vraiment un effort pour prendre les choses du bon côté, même quand il y a des inconvénients. »

Une tournée de bonheur

Pour la violoniste, la tournée de l’Orchestre Métropolitain en Europe a été une série de découvertes, de surprises et de bonheurs.

« J’avais décidé de ne pas trop regarder les détails de l’itinéraire et le déroulement de la tournée avant de partir, de ne pas regarder les hôtels, les transports, et de faire confiance à notre équipe. Je me suis dit que j’allais simplement m’occuper de jouer, c’est tout. Je suis partie de Montréal avec le moins d’idées préconçues possible. Bien que j’avais déjà fait des tournées et que j’avais une certaine idée de comment ça pourrait se passer, l’accueil que le public européen nous a réservés était au-delà de ce que j’imaginais. Quand nous avons joué la dernière note, à Dortmund, et que tout le monde s’est levé, qu’on a entendu des cris, j’étais agréablement surprise car on nous avait dit que le public allemand était plutôt réservé. Et à la fin de la tournée, à Paris, sur scène, je regardais Yannick, j’écoutais l’orchestre et je me dis c’est « c’est fou, on est vraiment rendus là. Wow. Quel bonheur! »

 

Yukari Cousineau. (Crédit: François Goupil)
Yukari Cousineau. (Crédit: François Goupil)

L’amour de l’alto

« Il n’y a pas énormément de concertos avec deux solistes, et ce qui est intéressant de celui-ci, c’est qu’il donne la part égale au violon et à l’alto. L’alto est souvent un mal-aimé, surtout à l’époque classique où il était plus considéré comme un instrument secondaire, mais Mozart a démontré une intention de mettre les deux égaux. Aussi, dans cette pièce, l’alto est accordé un demi-ton plus haut, et il est plus brillant. C’était un peu un pied de nez de Mozart qui, selon toute vraisemblance tenait lui-même la partie d’alto lors de l’exécution. Mozart a vraiment donné un coup d’envoi à l’alto, un peu comme s’il voulait dire aux gens « cet instrument est vraiment plus intéressant que ce que vous pensez ». On le constate dans toute sa musique de chambre. »

Yukari Cousineau, elle-même, joue aussi de l’alto en plus du violon. Elle a essayé l’alto pour la première fois à onze ans.

« La première fois que j’ai joué de l’alto, ça a été un coup de foudre total. Pendant une répétition, à la pause, quelqu’un avait laissé son alto dans la boîte ouverte et j’ai profité de l’occasion! Plus tard, je m’en suis acheté un et même si je joue plus de violon, je joue régulièrement de l’alto aussi. Avant d’être violon-solo à l’OM, j’ai été alto solo associée, pendant plusieurs années. Je vais d’ailleur jouer de l’alto en concert ce week-end avec les Petits Violons. »

Les autres pièces au programme du concert Passion Mozart sont l’Ouverture en hommage à Mozart, de Frank Martin, Mozartiana, de Tchaïkovsky, et la Symphonie no 35 « Haffner » du compositeur.

Passion Mozart, 22 février, 19 h 30, Maison symphonique, 23 février, église Sainte-Suzanne, Pierrefonds.

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