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MUSIQUE QUÉBÉCOISE | Quatre saisons (mais un seul soir) pour redécouvrir l'oeuvre d'André Gagnon

Par Caroline Rodgers le 30 novembre 2017

L'album Neiges, d'André Gagnon, a été vendu à 700 000 copies après sa sortie, en 1975. Le spectacle reprend la pièce titre dans de nouveaux arrangements réalisés par Stéphane Aubin.
L’album Neiges, d’André Gagnon, a été vendu à 700 000 copies après sa sortie, en 1975. Le spectacle reprend la pièce titre dans de nouveaux arrangements réalisés par Stéphane Aubin.

VERSION MISE À JOUR LE 2 juillet 2019 – Rares sont les Québécois de plus de 40 ans qui ne connaissent pas la musique d’André Gagnon. Si, pour certains, cela se résume à Wow, son tube disco de 1975, d’autres connaissent par cœur toutes les pièces de l’album Neiges, ou un autre des nombreux albums à succès du compositeur dont l’œuvre est peut-être regardée de haut par certains, mais admirée (parfois en secret) par plusieurs. Le spectacle Les Quatre Saisons d’André Gagnon, qui sera présenté dans le cadre de la série Concerts populaires de Montréal ce jeudi 4 juillet, rend hommage à celui qui s’avère le plaisir coupable de bien des musiciens et mélomanes.

Pour bien des gens dont les parents possédaient un album d’André Gagnon, ses pièces furent une porte d’entrée sur un autre monde, celui de la musique instrumentale ou symphonique. Ce n’était pas peut-être pas du « vrai » classique, mais il y avait bel et bien un lien de parenté! Ces pièces, notamment tirées des albums Neiges et Le Saint-Laurent, font partie de nos souvenirs musicaux et elles éveillent aujourd’hui en nous une douce nostalgie.

 

D’autres ont découvert ou redécouvert André Gagnon avec son opéra Nelligan, en 1990, oeuvre qui faisait même verser quelques larmes au réputé impitoyable critique de La Presse, Claude Gingras, à sa création par l’Opéra de Montréal. Le critique écrivait alors dans ce quotidien :

« Je vais décevoir bien du monde: j’ai plutôt aimé Nelligan. J’ai même pleuré deux ou trois bonnes fois. Et vous aussi, monsieur ou madame, cachés par l’obscurité de la salle, vous avez pleuré, avouez-le! »

Stéphane Aubin, pianiste, arrangeur et directeur musical du projet, caressait depuis des années le rêve de créer un spectacle hommage à André Gagnon, avec qui il a déjà collaboré à quelques projets. Ce rêve s’est finalement concrétisé après une rencontre avec Annick-Patricia Carrière, de l’agence Station Bleue, qui a décidé à ce moment-là de produire le spectacle et de l’amener à travers le Québec.

Stéphane Aubin, directeur musical du spectacle Les Quatre Saisons d'André Gagnon. (Crédit: Pascal Milette)
Stéphane Aubin, directeur musical du spectacle Les Quatre Saisons d’André Gagnon. (Crédit: Pascal Milette)

Classique et populaire

« J’ai voulu montrer les deux côtés d’André Gagnon, son côté populaire et son côté plus classique. Ce qui est difficile avec lui, c’est de tracer la frontière. J’aime à penser qu’il a les deux en même temps, et c’est ce qui fait son charme. Il a une espèce de rigueur d’écriture qui se rapproche beaucoup de la musique classique, et, en même temps, il a cette spontanéité que l’on retrouve dans la chanson. Ses pièces pour piano solo ont une structure qui se rapproche des chansons, mais l’orchestration qu’il y a derrière est une enveloppe assez classique. Souvent, aussi, ce sont les formes qu’il choisit qui sont classiques. André a été formé en musique classique au Conservatoire, mais il voulait faire des compositions accessibles au grand public. » – Stéphane Aubin

Les pièces choisies pour le spectacle puisent donc dans tout son répertoire pour illustrer une carrière qui s’est échelonnée sur 50 ans. On entendra notamment son fameux Petit concerto pour Carignan et orchestre.

« C’est une pièce typique de lui, dit Stéphane Aubin. C’est baroque au début, puis le reel embarque. L’idée de juxtaposer les deux dans une même œuvre, ça représente bien André Gagnon. »

La pièce a d’ailleurs déjà été jouée par nul autre que Yehudi Menuhin, en compagnie de Jean Carignan lui-même, en 1979, au Théâtre de Quat’Sous, dans le cadre d’une série de la CBC intitulée The Music of Man.

 

Plus récemment, André Gagnon composait la musique des Lettres de Mme Roy à sa fille Gabrielle, sur des paroles de Michel Tremblay. Le cycle de six chansons sur des lettres de la mère de Gabrielle Roy imaginées par Tremblay était créé par Marie-Nicole Lemieux avec l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières sous la direction de Jacques Lacombe, en 2012. Un concert bouleversant et une oeuvre émouvante, qui, par son thème de la séparation, fait pleurer la contralto chaque fois qu’elle la chante. Cette œuvre, qui requiert une voix lyrique, ne fait toutefois pas partie du spectacle.

« André Gagnon a reçu une formation classique au Conservatoire, mais j’ai l’impression que sa rencontre avec Claude Léveillé a dû le marquer, dit Stéphane Aubin. Léveillé était un autodidacte. Je pense que cette rencontre lui a fait découvrir un autre univers, celui de la musique que l’on joue à l’oreille, et cela l’a probablement amené vers la musique populaire, et le fait qu’il a accompagné Les Bozos. »

 

À l’image d’André Gagnon, Stéphane Aubin a une formation classique, mais s’est laissé aspirer par les musiques populaires. Il fait partie de l’ensemble Quartango, il a été directeur musical des Belles-sœurs et a participé à d’autres spectacles de théâtre musical.

« Comme André, j’ai été pendant longtemps un accompagnateur. Je me sens une parenté avec lui car on a des carrières qui se ressemblent », dit-il.

Une petite touche classique supplémentaire a été ajoutée au spectacle à travers les arrangements et des citations musicales.

« On voulait lui donner un vernis, faire un petit clin d’œil de plus au classique, ajoute Stéphane Aubin. J’ai ajouté des petites citations ici et là. Nous allons faire Neiges mais je lui ai donné la forme d’une petite symphonie. André adore ces choses-là. Ce sont des blagues de musicien et ça donne au spectacle un petit costume élégant. André est lui-même un homme élégant. »

La comédienne et chanteuse Kathleen Fortin, que l’on a vue dans nombre de pièces de théâtre (Demain matin, Montréal m’attend, Les Belles Soeurs) et à la télévision (Unité 9) chantera des extraits de l’opéra Nelligan, ainsi que quelques surprise. Elle connaît André Gagnon personnellement depuis des années.

« Il était venu me voir alors que je faisais un spectacle avec Louise Forestier, dit-elle. Il m’avait beaucoup aimée, et quelques années plus tard, il m’a invitée pour participer à Nelligan avec l’OSM en version concert. Cette œuvre me porte depuis que j’ai quinze ans. J’ai fait la Chanson de la mère plusieurs fois en audition, c’est presque ma carte de visite. Pour moi, la mère, dans Nelligan, est le personnage qui vient le plus me chercher. Il m’a offert ce rôle pour ce concert et nous avons beaucoup répété, chez lui, avec le piano. C’est là que j’ai appris à le connaître et à l’aimer. Il vient voir tous les spectacles que je fais. »

Elle chantera donc plusieurs chansons du spectacle mythique de Monique Leyrac. Son interprétation intense fera vivre de grandes émotions aux spectateurs.

« Ce que j’aime dans la musique d’André Gagnon, ce sont ses mélodies mélancoliques. Ça me prend au cœur. »

Et elle n’est pas la seule.

Les Quatre Saisons d’André Gagnon, 4 juillet 2019, Centre Pierre-Charbonneau, 19h30. 

 

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