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ENTRETIEN | Elisabeth Gallat-Morin et la découverte du Livre d'orgue de Montréal

Par Caroline Rodgers le 24 septembre 2017

Élisabeth Gallat-Morin, musicologue qui a découvert Le livre d'orgue de Montréal, participera à trois concerts des Moments Musicaux à titre de conférencière. (Crédit photo: Caroline Rodgers)
Élisabeth Gallat-Morin, musicologue qui a découvert Le livre d’orgue de Montréal, participera à trois concerts des Moments Musicaux à titre de conférencière, les 24 septembre, 1e octobre et 15 octobre à l’Église de la Visitation. (Crédit photo: Caroline Rodgers)

Pour souligner le 375e anniversaire de Montréal, les Moments Musicaux présentent la série de trois concerts « Autour du Livre d’orgue de Montréal » à compter d’aujourd’hui, à l’Église de la Visitation, dans le quartier Ahuntsic, avec les organistes Yves G. Préfontaine, Jean-François Gauthier, et Marc-André Doran. La musicologue Élisabeth Gallat-Morin, qui a découvert le Livre d’orgue de Montréal en 1978, y participera à titre de conférencière. Nous l’avons rencontrée pour qu’elle évoque avec nous les circonstances de cette découverte.

Un clavecin trône devant une grande tapisserie dans l’appartement de la musicologue, rempli d’antiquités. Élisabeth Gallat-Morin nous fait voir une copie du Livre d’orgue de Montréal, trouvaille qui allait changer sa vie.

« Ça a fait ma carrière, dit-elle. J’ai fait mes études universitaires sur le tard, quand mes enfants étaient à l’école. C’était un beau cadeau du ciel. Cette découverte a fait son tour du petit monde de l’orgue! »

En 1978, elle venait tout juste de terminer sa maîtrise en musicologie à l’Université de Montréal.

« On m’avait demandé de donner une conférence sur la musique de Nouvelle-France à la Société historique de Montréal, raconte-t-elle. Comme j’étais claveciniste, je me suis alors demandé ce qui pouvait bien être joué chez les particuliers, dans les salons, en Nouvelle-France, en dehors des chansons folkloriques. Et comme je suis d’origine française, je voulais aussi élargir mes connaissances de l’histoire du Québec. Je suis allée à la Fondation Lionel-Groulx, dans l’ancienne résidence du chanoine. Je savais qu’il y avait une bibliothèque historique. La nièce de Lionel Groulx m’a dit qu’ils avaient de la musique ancienne dans la voûte. »

C’est ainsi qu’elle a découvert, dans le fond du patriote Jean-Joseph Girouard (1794-1855), qui avait eu un petit orgue chez lui, cet imposant manuscrit de 540 pages contenant 398 courtes pièces, sans la moindre signature de compositeur. Les recherches ont permis d’établir qu’il fut apporté de France par le Sulpicien Jean Girard (1696-1765). Les pièces qu’il contient sont des versets d’orgue destinés à alterner avec le plain-chant pendant les offices religieux.

Les pièces du Livre d'orgue de Montréal sont des versets d’orgue destinés à alterner avec le plain-chant pendant les offices religieux. (Crédit photo: Caroline Rodgers)
Les pièces du Livre d’orgue de Montréal sont des versets d’orgue destinés à alterner avec le plain-chant pendant les offices religieux. (Crédit photo: Caroline Rodgers)

« C’est de la musique d’orgue française de la fin du XVIIe début XVIIIe, explique Mme Gallat-Morin. J’ai passé deux ans à faire le tour de tout le répertoire d’orgue français publié à cette époque et des manuscrits qui ont survécu, pour rechercher des concordances. J’ai trouvé seize pièces de l’organiste du roi Louis XIV, Nicolas Lebègue. J’ai trouvé des concordances et fait des comparaisons stylistiques avec les pièces du Livre d’orgue de Montréal. Ma thèse de doctorat porte sur ce sujet. J’ai passé des heures à classer des photocopies des pages du Livre d’orgue, pour comparer les différentes graphies. J’ai aussi cherché des documents écrits de la main de Lebègue, à Paris. Certaines pages du Livre d’orgue ressemblent à l’écriture de Lebègue. Alors au bout de 600 pages, je ne peux pas vous dire qui a composé cette musique, mais elle s’apparente de très près à celle de Nicolas Lebègue. »

Concerts

Le programme des trois concerts comportera également des extraits du Premier livre d’orgue de Guillaume-Gabriel Nivers, et des Motets pour les principales festes de l’année, de Nicolas Lebègue (1631-1702). Participeront également aux concerts Marie Magistry, soprano, Jean-Pierre Couturier, baryton, et Johanne Gauthier à la viole de gambe. Les interventions de la musicologue alterneront avec les pièces musicales. Les organistes seront Yves G. Préfontaine (24 septembre), Jean-François Gauthier (1er octobre) et Marc-André Doran (15 octobre).

Les Moments Musicaux, fondés en 2004 par Johanne Gauthier, présentent des concerts surtout dédiés à la musique de la Renaissance, du Moyen-âge et de la période baroque. Depuis 2013, ils ont lieu à l’église de la Visitation, l’une des plus anciennes églises de Montréal, à Ahuntsic.

Cet automne, on pourra aussi entendre les concerts Noël en Nouvelle-France, avec l’ensemble Claude-Gervaise, et D’Amour et d’ivresse, avec cinq chanteurs du Studio de musique ancienne de Montréal. Plus de détails sont disponibles sur la page-membre Ludwig van Montréal des Moments Musicaux.

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