C’est la fin de semaine d’ouverture du Festival de Lanaudière! C’est à l’OSM et Rafael Payare que reviennent l’honneur d’y jouer les premières notes de la saison. Ce soir, ils sont en compagnie du réputé pianiste Kirill Gerstein pour interpréter la Rhapsodie sur un thème de Paganini, suivie des célèbres Carmina Burana. Demain, l’orchestre et son chef seront de retour dans la monumentale Huitième symphonie de Bruckner.
Dimanche, ce sera au tour du chef Leonardo García-Alarcón et de son ensemble Cappella Mediterranea de monter sur la scène de l’Amphithéâtre Fernand-Lindsay. Ils interpréteront L’Incoronazione di Poppea de Monteverdi, prestation qu’ils répéteront ensuite en ouverture du festival Toronto Music Summer le 10 juillet. Anya Wassenberg a préparé cette présentation des interprètes et de l’œuvre :
Leonardo García-Alarcón
Né en Argentine en 1976, Leonardo García-Alarcón s’est installé en Europe en 1997. Il y a étudié la théorie musicale au Centre de musique ancienne de Genève, puis le clavecin au Conservatoire de musique de la même ville. Il a poursuivi sa formation en clavecin et orgue pendant plusieurs années auprès du spécialiste de la musique baroque Gabriel Garrido. À l’instar de Garrido, García-Alarcón concentre sa pratique musicale sur le baroque italien ainsi que sur la musique d’Amérique latine de cette époque.
García-Alarcón s’est vu décerner la médaille de citoyen d’honneur d’Ambronay. Il enseigne au Conservatoire de Genève et à la Haute École de Musique de Genève, et poursuit ses recherches sur l’interprétation du basso continuo au XVIIᵉ siècle.
Il s’est produit dans de prestigieux lieux à travers le monde, notamment aux opéras de Montpellier, Lyon, Nantes, Lille, au Teatro Colón de Buenos Aires, au Concertgebouw d’Amsterdam, au Théâtre des Champs-Élysées, au Wigmore Hall de Londres, au Teatro Massimo de Palerme et au Carnegie Hall de New York, entre autres.
Cappella Mediterranea
García-Alarcón a fondé Cappella Mediterranea en 2005, avec pour objectif de mettre à l’honneur la musique de la région méditerranéenne. Au fil des années, le répertoire de l’ensemble s’est élargi pour inclure madrigaux, motets polyphoniques et opéras.
Leonardo García-Alarcón et Cappella Mediterranea sont reconnus pour leur redécouverte d’œuvres oubliées ou méconnues, ainsi que pour leurs mises en scène imaginatives et leurs interprétations originales de répertoires plus familiers. La compagnie a notamment interprété le premier opéra de Cavalli à l’Opéra National de Paris et présenté des œuvres inédites comme El Prometeo de Draghi ou La finta pazza de Francesco Sacrati.
L’ensemble a enregistré plus de 30 titres pour les labels Ricercar, Naïve, Ambronay Editions et Alpha Classics.
L’opéra
L’Incoronazione di Poppea fut le dernier opéra de Monteverdi et marqua une rupture à plusieurs égards. Il s’agit de l’un des premiers opéras de l’histoire de la musique occidentale à s’inspirer de personnages et événements historiques réels.
Le livret a été écrit par Giovanni Francesco Busenello, poète reconnu, auteur de livrets pour plusieurs opéras vénitiens de Monteverdi et Cavalli.
Le personnage principal, Poppea, est la courtisane ambitieuse de l’empereur romain Néron (Nerone dans l’opéra). L’intrigue suit ses manigances — et leurs conséquences — pour parvenir à être couronnée impératrice de Rome.
L’opéra est également célèbre pour sa vision de la morale, inhabituelle pour l’époque : le couple adultère Nerone et Poppea obtient ce qu’il veut, sans subir les châtiments que l’opéra réserve habituellement aux comportements répréhensibles. Avec ses thèmes d’ambition brute, d’intérêt personnel assumé et de pouvoir de séduction, l’histoire imaginée par Busenello est aussi traversée d’esprit et d’humour.
Créée en 1643 à Venise, l’œuvre connut quelques années de succès avant de tomber dans l’oubli. La partition fut redécouverte en 1888, ce qui permit sa renaissance et son maintien au répertoire jusqu’au XXIᵉ siècle.
La version originale de cet article a été rédigée en anglais par Anya Wassenberg pour Ludwig van Toronto. La traduction et l’adaptation en français sont de Béatrice Cadrin pour Ludwig van Montréal.
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