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CRITIQUE | Don Quixote aux GBC : Une fin de saison à ne pas manquer!

Par Ludwig Van le 30 mai 2025

Mai Kono dans Don Quixote. (Photo : Sasha Onyshchenko)
Mai Kono dans Don Quixote. (Photo : Sasha Onyshchenko)

par Mireille Cadrin

Les amateurs·rices de ballet classique ne voudront pas manquer Don Quixote, spectacle de fin de saison des Grands Ballets, présenté du 29 mai au 7 juin à la Salle Wilfrid-Pelletier. Basé sur le roman de Miguel de Cervantes, ce ballet chorégraphié par Marina Villanueva d’après l’œuvre original de Marius Petipa, est dansé sur la musique de Ludwig Minkus, interprétée par l’Orchestre des Grands Ballets et la cheffe Dina Gilbert.

Alors que dans les dernières années, les Grands Ballets nous ont habitué à une démonstration de leur force en ballet contemporain tandis que leurs prestations en ballet classique laissaient à désirer, cette année, on peut dire qu’ils relèvent le défi haut la main (ou haut la jambe, pour les arabesques!). En effet, les danseurs·euses se surpassent autant au niveau technique qu’au niveau de l’interprétation. Ce qui frappe d’abord, et qui est notable même pour les néophytes de la danse, est la synchronisation parfaite des danses d’ensemble. Que ce soit lors des danses de femmes, d’hommes, des pas de deux ou encore en corps de ballet complet, le synchronisme est époustouflant. La danse des toreros avec leurs capes à un côté rouge et un côté noir en est un exemple notable. Alors que la cape virevolte au gré des mouvements, il serait facile pour le spectateur de constater un manque de synchronisme même léger soit-il dû au changement du côté visible de la cape, celle-ci passant du rouge au noir selon l’impulsion qui lui est donnée. Pourtant, aucune faille ne pouvait être décelée lors de la première jeudi soir.

 

Felixovich Morante dans Don Quixote (Photo : Sasha Onyshchenko)
Felixovich Morante dans Don Quixote (Photo : Sasha Onyshchenko)

 

Autre point que tout quidam peut admirer est la puissance incroyable des sauts du jeune François Gagné dans le rôle de Cupidon. En plus d’atteindre une hauteur exceptionnelle dans ses sauts, François Gagné les exécute avec une aisance et un grand sourire contrastants avec la difficulté des mouvements. D’ailleurs, il n’est pas le seul à interpréter merveilleusement son rôle. Les deux rôles principaux de Basilio et Kitri, dansés par Esnel Ramos et Rachele Buriassi lors de la représentation à laquelle nous avons assistée, sont également magistralement réussis. Esnel Ramos nous a conquis par la désinvolture avec laquelle il exécute sauts et pirouettes compliqués “les deux doigts dans le nez” comme le veut l’expression populaire. Quant à Rachele Buriassi, elle est solide techniquement, comme le prouve ses 32 tours fouettés finaux, tout en prenant le temps de rendre son personnage attachant. Aussi, nous ne pourrions passer sous silence la sublime interprétation d’Erismel Mejias Garcia dans le rôle de Sancho Pança, le fidèle écuyer de Don Quixote, qui exécute de façon organique les mouvements s’apparentant presque à de la gymnastique.

Les plus féru·e·s de ballet noteront quelques lacunes ici et là, tel que le manque de variété de mouvements dans la première variation de Kitri et, encore plus frappant, le manque de profondeur du rôle d’Espada. Non seulement la chorégraphie ne met pas du tout en valeur le danseur, les mouvements étant peu variés et assez de base, mais en plus, la façon dont l’histoire est amenée n’intègre pas de façon fluide sa présence, ce qui fait que finalement, le spectateur se demande qui est ce personnage et ce qu’il vient faire dans la scène. Le rôle de sa partenaire Mercedes donne un peu le même effet, mais au moins la chorégraphie met en valeur la danseuse. Un autre moment un peu décevant est la célèbre variation de Kitri se terminant avec une série de pirouettes simples enchaînées. Quoiqu’interprétée admirablement bien par Rachele Buriassi, la variation ne peut ressortir autant qu’elle le devrait puisque les autres personnages prennent beaucoup de place sur la scène, limitant ainsi l’espace disponible à la danseuse et accaparant l’œil du spectateur, ce qui nuit à l’effet saisissant et grandiose de cette variation.

 

Anya Nesvitaylo dans Don Quixote (Photo : Sasha Onyshchenko)
Anya Nesvitaylo dans Don Quixote (Photo : Sasha Onyshchenko)

Évidemment, le ballet ne serait complet sans les décors et la musique. Comparée à d’autres grandes scènes dans le monde, la salle Wilfrid-Pelletier n’est pas d’une grandeur suffisante pour accueillir des décors majestueux. Les scénographes s’en tirent tout de même magnifiquement bien en utilisant des rideaux imprimés rendant les scènes crédibles et ajoutant de la profondeur à l’espace. La scène des moulins à vent est particulièrement intéressante alors qu’au rideau imprimé s’ajoute un monumental moulin dont les palmes tournent véritablement lorsque la tempête sévit. Pour ce qui est de l’interprétation de l’Orchestre des Grands Ballets, nous devons souligner comment, à plusieurs reprises, la cheffe réussit à parfaitement suivre le rythme des danseurs·euses créant ainsi une symbiose entre la danse et la musique. Le moment lorsque le danseur principal  exécute sept pirouettes se terminant par une suspension en équilibre, non pas une, mais bien trois fois, à chaque fois impeccablement coordonnée avec la musique, est particulièrement impressionnant sur ce point.

C’est donc avec éclat que la saison des Grands Ballets se conclut, nous rendant déjà impatient·e·s à la prochaine saison!

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