L’initiative citoyenne « Le 12 février, j’achète un billet québécois » lancée par la cinéaste Myriam Verreault il y a à peine deux semaines, principalement sur les réseaux sociaux, s’est révélée être une réussite.
Le service de billetterie Tuxedo, qui représente 119 lieux de diffusion de spectacles dans la province, soit près de 40 % des billets de spectacle vendus au Québec, a dévoilé par communiqué des chiffres de vente très impressionnant. Ce 12 février, plus de 10 831 billets ont été vendus chez les clients de la billetterie Tuxedo, soit plus du double de la moyenne quotidienne du mois de février et une hausse de 130 % par rapport au 12 février 2024.
L’impact par discipline est tout aussi impressionnant : 10 fois plus de billets vendus qu’en 2024 pour les spectacles de danse. Pour les concerts de musique, c’est 2,57 fois plus de billets qui ont été recensés.
Les trois disciplines les plus populaires sont les spectacles d’humour, avec 3 458 billets vendus, suivi de près par le théâtre (2 982 billets) et la musique (2 913 billets).
Bien que ces chiffres ne concernent qu’un seul service de billetterie, ils démontrent une réelle adhésion du public à cette invitation à soutenir le milieu des arts de la scène au Québec.
« Nous étions sceptiques quant au succès potentiel de cette initiative, étant donné le court délai pour sa promotion. Mais les résultats dépassent les attentes et nous rappellent l’impact d’une mobilisation collective », souligne par voie de communiqué Mathieu Bergeron, directeur général et fondateur du logiciel de billetterie Tuxedo. « Avec plus de temps de préparation pour la campagne de communication et une mobilisation des salles et des artistes, je suis convaincu que le 12 février 2026 pourrait devenir l’une des meilleures journées de ventes de l’année » ajoute-t-il.
Un autre fait intéressant : 90 % des billets ont été vendus au tarif régulier, confirmant que le public est prêt à acheter ses billets lorsque l’offre culturelle est mise de l’avant, sans que les promotions ne soient un enjeu majeur dans le choix du spectacle.
Un modèle adapté aux arts de la scène
Cette initiative est calquée sur le modèle de la journée « Le 12 août, j’achète un livre québécois », instauré en 2014, qui est maintenant un événement majeur dans le milieu du livre d’ici. Désormais, le 12 août enregistre des ventes aussi importantes que celles réalisées dans les jours précédant Noël, une manne miraculeuse pour les libraires.
La réalisatrice Myriam Verreault (à qui l’on doit Kuessipan au cinéma, 5e rang et Sorcières à la télévision) a imaginé cette transposition du concept aux arts de la scène comme une réponse à la crise qui secoue le milieu culturel québécois. Portée par les réseaux sociaux en très peu de temps, cette invitation a réussi à attirer l’attention du public et des médias.
L’année 2025 est marquée par de nombreuses difficultés dans le milieu artistique : pensons seulement aux concerts annulés récemment dans la saison de l’Orchestre Métropolitain et l’Orchestre philharmonique du Québec. Rappelons que la fréquentation des salles de spectacle n’est toujours pas revenue au niveau pré-pandémique. À cela s’ajoute le creux de saison caractéristique de l’hiver québécois, où les ventes sont historiquement toujours basses. Le choix de cette date à ce moment précis de l’année permet une certaine relance dans les fréquentations, ce qui est très apprécié de la part des producteurs et des diffuseurs culturels.
Espérons que cette initiative porteuse sera reproduite et prendra de l’ampleur dans les années à venir. Ce soutien direct aux producteurs et aux artistes est non seulement le bienvenu, mais il est carrément essentiel.
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