Le centennaire de la naissance de Maria Callas l’an dernier a provoqué un regain d’intérêt pour la vie et la personne de la légendaire cantatrice. Que ce soit pour offrir en cadeau ou pour occuper agréablement vos journées de congé pendant le temps des Fêtes, voici le compte-rendu de deux projets-hommages, un sur nos écrans, l’autre sous forme de livre.
À l’écran : Maria de Pablo Larrain
Dans le drame biographique et intime Maria, le réalisateur Pablo Larraín trace sa vision du déroulement des tout derniers jours de Maria Callas, à Paris, où elle est décédée le 16 septembre 1977. Ce film clôt une trilogie non officielle du réalisateur, qui s’est penché auparavant sur les destins tragiques de deux autres femmes célèbres du XXe siècle, la Princesse Diana et Jackie Onassis Kennedy. Dans ce dernier film, dont le scénario a été confié à Steven Knight et la cinématographie à Ed Lachman, Angelina Jolie incarne le personnage de la chanteuse lyrique gréco-américaine de façon éblouissante et bouleversante.
L’esthétique bascule entre deux styles, celle du récit au présent situé dans les années 1970 et leurs accessoires démesurés, et celle des années 1950, en noir et blanc, pour signifier le retour dans le passé. Cela permet également de distinguer entre Maria, avant son accession à la gloire internationale, et la Callas, la cantatrice légendaire entourée d’une aura de culte. Les dernières années de la soprano ont été tristement marquées par un déclin de carrière, la perte de son grand amour et par la maladie qui la feront sombrer dans un tourbillon d’illusions et de souvenirs avant de s’éteindre à 53 ans.
On savoure les merveilleux passages des enregistrements d’extraits d’opéra comme ceux de Verdi et de Puccini, avec la voix au timbre si rond et pur qu’on connaît de la chanteuse. Mais on découvre également la femme forte et déterminée, à l’enfance difficile, qui se cache derrière la gloire de la scène et les apparences.
On a beaucoup aimé ce moment cinéma et on en ressort chamboulée et, surtout, avec une folle envie de replonger dans les coffrets d’opéra de Maria Callas.
En librairie : Une voix pour être aimée : Maria Callas
Si vous avez assisté à l’une des représentations de Une voix pour être aimée : Maria Callas, la pièce de théâtre de Sophie Faucher et Anne Bryan en 2023 ou 2024, vous serez certainement ravi·e de retrouver le texte entre vos mains. Dans une mise en scène de Marc Hervieux, qui prêtait également sa voix de ténor au rôle de Giuseppe di Stefano, Sophie Faucher y interprète avec humanité la célèbre Divina dans ses derniers jours, que les auteures ont imaginé occupés par la préparation en vue d’une tournée au Japon pour chanter Tosca de Puccini, accompagnée du pianiste Robert Sutherland (Dominic Boulianne).
On retrouve ici des souvenirs douloureux de la diva en lien avec la perte de l’amour de sa vie et de sa glorieuse carrière. L’accent est également mis sur la musique, cet art qui a façonné et pris sa vie, dans de nombreuses anecdotes. Bien que la lecture soit quelque peu alourdie par les nombreux points d’exclamations et, parfois, par des longueurs dans les répliques de Maria, c’est le côté humain qui prime. Et on se doit de garder à l’esprit qu’à l’origine, le texte est destiné à prendre vie par le jeu de la scène.
Le livre propose non seulement des photos tirées de la pièce, mais aussi la possibilité d’enrichir la lecture par une sélection des nombreux extraits d’opéra interprétés par Maria Callas via une liste disponible sur Spotify. De quoi s’immerger encore plus profondément dans l’univers de Maria et de le vivre.
Une voix pour être aimée : Maria Callas, Éditions Fidès
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