Pour clore notre série de vignettes sur les prestigieuses salles visitées par l’OSM au cours de sa tournée, voici notre introduction au Konzerthaus Wien, un édifice symbolisant le riche héritage musical de la capitale autrichienne, qui a accueilli la phalange montréalaise pour son dernier concert de tournée le 30 novembre.
Une institution au service de la musique
L’idée de construire une maison de la musique à Vienne émerge en 1890, dans un contexte de foisonnement culturel. Inauguré le 19 octobre 1913, le Konzerthaus ambitionne dès le départ de conjuguer tradition et modernité. Ce projet innovant, porté par la Société des concerts de Vienne, se veut un espace de rencontre et d’échange entre artistes et public.
La Seconde Guerre mondiale marque un tournant difficile pour l’institution : les programmes se réduisent à des divertissements légers, éloignés du répertoire classique. Ce n’est qu’après 1945 que le Konzerthaus retrouve sa vocation initiale, participant activement à la renaissance de la vie musicale autrichienne.
Aujourd’hui, le Konzerthaus abrite les formations prestigieuses de l’Orchestre symphonique de Vienne, le Quatuor Hagen et le Klangforum Wien. Il est également l’instigateur de festivals d’envergure, comme le Festival international de musique et le Festival Resonances qui explorent un large éventail de genres, de la musique ancienne au jazz.
La Grande Salle : un lieu mythique pour les grandes figures
Les trois salles initiales que sont la salle Mozart, la salle Schubert et la Grande Salle du Konzerthaus se situent au même niveau et sont dotées d’acoustiques complètement isolées les unes des autres, permettant d’y tenir des concerts simultanés. La Grande Salle, qui a accueilli l’OSM, est l’un des espaces les plus emblématiques de Vienne avec ses 1 865 places. Réputée pour son acoustique exceptionnelle, elle a accueilli des figures de renommée internationale, dont les chef·fe·s d’orchestre réputé·e·s Herbert von Karajan, Claudio Abbado, Leonard Bernstein, Marin Alsop et Susanna Mälkki. Nommons également quelques-un·e·s des solistes d’exception qui ont marqué ce lieu, comme les pianiste Martha Argerich, Lang Lang et Alfred Brendel ou encore la violoniste Anne-Sophie Mutter.
Une architecture entre tradition et modernité
Conçu par les architectes Ferdinand Fellner, Hermann Helmer et Ludwig Baumann, le Konzerthaus combine des éléments de l’historicisme tardif, du sécessionnisme et de l’Art nouveau. Son architecture innovante, pensée pour répondre aux besoins acoustiques et fonctionnels, demeure une référence.
Entre 1998 et 2001, une rénovation complète modernise l’ensemble tout en ajoutant une quatrième salle, la Salle Berio, dédiée aux formats plus intimistes. Outre ses espaces de concert, le Konzerthaus comprend des restaurants, un café, une patinoire et l’Hôtel Intercontinental, offrant une expérience culturelle complète.
L’orgue Rieger : le plus grand orgue de concert d’Europe continentale
L’orgue Rieger est inauguré en 1913 avec le Festliches Präludium op. 61 de Richard Strauss, une œuvre créée spécialement pour l’occasion. L’instrument demeure à ce jour l’un des joyaux de la Grande Salle. Construit par le plus grand facteur d’orgue d’Autriche de l’époque, la firme silésienne Rieger Bros, l’orgue est le premier à cinq claviers de l’Empire austro-hongrois. Sa sonorité imposante a marqué l’histoire musicale et le positionne comme le plus grand orgue de concert d’Europe continentale encore à ce jour. Fait inusité, ses tuyaux sont dissimulés derrière une abside semi-circulaire pour s’intégrer parfaitement à l’architecture et aux colonnes de la Grande Salle.
Au passage de l’OSM, l’organiste Jean-Willy Kunz a pu faire sonner l’orgue dans la Symphonie alpestre de Strauss, un choix qui résonne comme un hommage à l’histoire du Konzerthaus et au compositeur célébré lors de son concert inaugural il y a 111 ans.
Fin de tournée
Après huit concerts en douze jours, toute l’équipe de l’OSM est maintenant de retour au pays. Mais les partitions des œuvres au programme ne seront pas toutes rangées immédiatement : le 19 décembre, l’orchestre et son chef ont prévu une séance d’enregistrement devant public au cours de laquelle ils immortaliseront leur version post-tournée de la Symphonie fantastique. Après l’enregistrement, le public aura l’occasion de discuter avec le percussionniste solo Serge Desgagné et le directeur musical Rafael Payare. Des surprises sont également annoncées!
LE 19 DÉCEMBRE, 19 H 30, MAISON SYMPHONIQUE DÉTAILS ET BILLETS
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