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DOSSIER | Le Concertgebouw d’Amsterdam : une riche histoire musicale

Par Éric Champagne le 27 novembre 2024

La façade du Concertgebouw. (Photo : Hans-Peter Harmsen)
La façade du Concertgebouw. (Photo : Hans-Peter Harmsen)

Pour poursuivre notre tournée des salles prestigieuses visitées par l’OSM en Europe, nous nous penchons aujourd’hui sur la plus ancienne salle de leur parcours, mais aussi l’une des plus mythique en son genre : le Concertgebouw d’Amsterdam, aux Pays-Bas.

Le nom complet du lieu, Koninklijk Concertgebouw, se traduit littéralement du néerlandais par Salle royale de concert. C’est l’une des acoustiques les plus renommée dans le circuit international des grandes salles symphoniques. Je parle ici par expérience puisque j’ai eu la chance d’y entendre une de mes œuvres interprétée par l’Orchestre Métropolitain lors de leur tournée européenne de 2017. Il y a une magie qui opère, non seulement par le cachet architectural des lieux, mais bien par cette qualité unique qui fait que le son demeure riche et profond, peu importe où nous nous asseyons dans l’assistance. Le temps de réverbération y est de 2,2 secondes en présence du public, une caractéristique qui est excellente particulièrement pour la musique symphonique.

Il est vrai que la disposition des 1 972 places relève d’une autre époque. On y retrouve un parterre et un balcon, avec des gradins derrière l’orchestre qui sont ouverts au public lorsqu’il n’y a pas de chœur requis pour la performance. Au centre de la scène, un imposant orgue est entouré de deux grands escaliers qui servent d’entrée en scène pour les chefs et solistes, une disposition étonnante qui oblige ces artistes à traverser le public pour se rendre à leur pupitre. Cela ne correspond pas à la traditionnelle salle à l’italienne, mais n’est pas non plus typique des aménagements plus contemporains qui sont la norme aujourd’hui.

 

La disposition des deux escaliers de chaque côté de l'orgue force les artistes à traverser le public. (Photo : Andreas Praefcke)
La disposition des deux escaliers de chaque côté de l’orgue force les artistes à traverser le public. (Photo : Andreas Praefcke)

Lors de son inauguration le 11 avril 1888, le Concertgebouw était situé en dehors de la cité, dans un secteur marécageux très peu développé. D’ailleurs, l’ouverture du bâtiment a été retardé de 2 ans à cause d’une mésentente entre les promoteurs et les élus municipaux, chaque camp se renvoyant la balle pour savoir qui devait faire quoi dans le développement des routes permettant l’accès au site. Il fallait à l’époque prévoir 20 minutes à partir des limites de la ville pour se déplacer vers cette salle de concert construite au milieu de nulle part!

Aujourd’hui, cette salle est située face au parc Museumplein, en plein cœur d’un secteur touristique majeur puisqu’on retrouve tout autour de ce parc l’incontournable Rijksmuseum, le musée Van-Gogh et le musée Stedelijk.

Avec ses deux salles de concerts (le complexe architectural comporte aussi une petite salle de 320 places destinée aux récitals et à la musique de chambre), le Concertgebouw est devenu au fil des ans l’incontournable de la scène musicale locale et internationale. On y présente annuellement entre 600 et 700 événements, ce qui en fait l’une des salles de concert les plus achalandées au monde. Siège de l’Orchestre royal du Concertgebouw, la principale formation symphonique néerlandaise, le lieu a vu défiler les plus grands chefs, les plus grands solistes, les plus grands compositeurs ainsi que les plus grands orchestres et ensembles de chambre. La liste de ces artistes serait interminable à énumérer ici!

D’ailleurs, la tradition a voulu que les noms de nombreux compositeurs qui ont connu au moins une première mondiale de leur œuvre entre ces murs soient inscrits sur les corniches des balcons et les murs au niveau du parterre. Je ne vous cache pas l’émotion qui m’habitait quand j’ai assisté à l’interprétation de mon poème symphonique lors du concert de 2017, et que je pouvais voir de mon siège les noms de Mahler, Bruckner, Strauss, Bartok ou encore Debussy en lettres dorées.

Toujours lors de ce concert, le pianiste Alexandre Tharaud était invité à jouer le Concerto pour la main gauche de Ravel. Lors de la générale, il m’avait confié que, de son emplacement au piano, lorsqu’il levait la tête pour regarder le chef, il voyait du coin de l’œil le nom de Ravel.

Admirablement bien rénové dans les années 1980, cet édifice classique du 19e siècle dispose aujourd’hui d’un bâtiment annexe qui permet un accueil du public dans le confort moderne, avant de plonger dans l’histoire pour jouir d’une expérience unique. Si vous passer par Amsterdam, vous ne pouvez pas rater un concert dans ce lieu mythique!

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Éric Champagne
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