Pour accompagner en pensée l’OSM qui commence sa tournée dans les salles les plus prestigieuses de l’autre côté de l’Atlantique, Ludwig van Montréal vous propose une série présentant décrivant ses salles et leur signification historique, culturelle ou musicale.
Première escale : le Barbican de Londres
La première escale de la tournée est la salle de concert du Barbican, un véritable emblème culturel de la capitale britannique. Ce complexe architectural unique, érigé sur d’anciennes fondations romaines, a été inauguré en 1982 après plus d’une décennie de travaux. Incarnant l’architecture brutaliste dans toute sa splendeur, grâce aux architectes Chamberlain, Powell et Bon, il a été classé monument historique en 2001.
Le Barbican est bien plus qu’une salle de concert : c’est un écosystème culturel. Conçu pour inciter les habitant·e·s de Londres à revenir s’installer dans la City après que la population y ait été décimée par la destruction apportée par la Deuxième Guerre mondiale, il abrite des résidences, la Guildhall School of Music, une école pour jeunes filles, des galeries d’art, des théâtres, des cinémas, un conservatoire tropical, ainsi que des bibliothèques et restaurants. Son nom d’origine latine, Barbecana, désignant un avant-poste fortifié, reflète sans doute la volonté de la Corporation de la Cité de Londres, troisième plus important mécène des arts au Royaume-Uni qui gère le complexe, à se positionner comme un défenseur et un protecteur de la libre expression artistique. Sa salle de concert, le Barbican Hall, est la résidence du London Symphony Orchestra (LSO) et du BBC Symphony Orchestra. Avec une capacité de 1 943 places, elle s’approche du compte de la Maison symphonique de Montréal qui compte 2 100 sièges.
Un lieu de créations marquantes
Le Barbican est réputé pour accueillir des œuvres inédites. Parmi les plus récentes, on peut citer Letters from Bachville de la compositrice franco-américaine Betsy Jolas, donnée en première britannique par l’Orchestre symphonique de la BBC sous la direction du chef finlandais Sakari Oramo en 2021, l’œuvre White Juju du jeune saxophoniste et musicien jazz-hip-hop britannique Soweto Kinch en réponse au mouvement Black Lives Matter et à l’histoire de la communauté noire de Londres, ainsi que Beowulf d’Iain Bell, une épopée chorale narrée par l’actrice Ruth Wilson en 2023.
Des artistes de renom, tels que le pianiste Lang Lang, les mezzo-sopranos Joyce DiDonato et Dame Sarah Connolly, ainsi que la violoniste Nicola Benedetti, se sont produits sur cette scène. Parmi les chefs d’orchestre invités, citons l’ancien directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Berlin maintenant étroitement lié au LSO, Simon Rattle, Susanna Mälkki, Bernard Haitink, reconnu pour ses interprétations des symphonies de Bruckner et Mahler ou encore Barbara Hannigan, régulièrement invitée au Barbican.
Le programme de l’OSM
Pour son premier concert de la tournée, l’OSM reprend la Symphonie fantastique présentée à Montréal en septembre dernier (et dont un enregistrement ouvert au public aura d’ailleurs lieu à la Maison symphonique en décembre). Le programme ouvre avec Jeder Baum spricht du compositeur irano-canadien Iman Habibi, suivie du Concerto pour piano n° 1 de Beethoven, interprété par le pianiste espagnol Javier Perianes.
Une particularité notable : les cloches de carillon récemment acquises par l’OSM font également partie du voyage!
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