L’opéra de chambre Jacqueline, ayant comme sujet et unique personnage la légendaire violoncelliste Jacqueline du Pré, de la compositrice Luna Pearl Woolf, basée à Montréal, récolte présentement des critiques élogieuses à San Francisco.

Créé en 2020 au Tapestry Opera de Toronto, l’opéra Jacqueline est interprété par la soprano américaine Marnie Breckenridge et le violoncelliste et professeur à la Schulich School of Music Matt Haimowitz, ce dernier ayant connu et été mentoré par du Pré. Couvrant la création de l’œuvre pour Ludwig van Toronto, Joseph So l’avait qualifiée de tour de force de la part des deux interprètes.

Breckenridge et Haimowitz ont été impliqués dès le début dans le processus de création avec le librettiste Royce Vavrek et la compositrice Luna Pearl Woolf (dont nous avions apprécié la pièce Contact interprétée par collectif9 en février dernier). Le résultat est une œuvre en quatre mouvements (« Star Birth », « Super nova », « Meteorite », et « Impact ») explorant la vie musicale de Jacqueline du Pré et la progression de la sclérose en plaques qui la prive progressivement de sa capacité à jouer du violoncelle et donc de sa carrière, menant ultimement à sa mort à 42 ans. La structure est inspirée du concerto le plus fortement associé à du Pré, le Concerto pour violoncelle d’Elgar, dont certains passages sont cités.

Steven Winn, écrivant pour Classical Voice SF, fait l’éloge de la voix et du jeu dramatique de Breckenridge, disant qu’elle prend le rôle à bras le corps dans une interprétation stupéfiante. Au sujet de la partie de violoncelle, il qualifie le jeu d’Haimowitz de flamboyant. L’opéra lui-même est, en ses mots, une danse macabre en duo, alternativement « poignante, troublante, émotionnellement à vif, drôle, pénible et terriblement triste ».

Il reste deux représentations de Jacqueline au West Edge Opera les 16 et 18 août. Un enregistrement en deux albums sera disponible à partir d’octobre 2024 et peut être pré-commandé sur le site de Pentatone, où il est également possible d’en écouter de nombreux extraits.

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Béatrice Cadrin

Passionnée par l’orchestre symphonique et par la médiation de la musique, Béatrice est formée en interprétation musicale (alto et direction d’orchestre) au Conservatoire de musique de Québec, à l'Université Laval et à l'École supérieure de musique et de théâtre de Hanovre (Allemagne). Elle détient aussi une maîtrise en musicologie de l’Université de Montréal. Elle est régulièrement sollicitée comme conseillère musicale et assistante réalisatrice pour des transmissions et captations de concerts des plus grands ensembles à Montréal et au Festival international de Lanaudière.

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