
Malgré un orage en fin d’après-midi, les cieux ont finalement été cléments hier soir, permettant à l’OSM et Rafael Payare de donner un magnifique coup d’envoi à leur Virée classique avec le traditionnel Concert sur l’Esplanade du Parc olympique. En ligne avec la thématique méditerranéenne de cette édition, le programme a fait voyager le public en Italie et en Égypte, ce dernier lieu représenté par l’artiste invité Joseph Tawadros, oudiste de réputation internationale.
Payare et ses troupes n’ont pas lésiné sur le répertoire, ouvrant la soirée avec Francesca da Rimini de Tchaïkovski, un poème symphonique coloré aux mélodies haletantes d’une durée d’une vingtaine de minutes. L’animateur de la soirée André Robitaille est ensuite monté sur scène annoncer l’invité spécial Joseph Tawadros, venu interpréter ses propres compositions avec l’OSM. La première, intitulée Permission to Evaporate, permettait déjà de prendre la mesure de la présence scénique et du pouvoir musical de l’interprète comme du compositeur Tawadros. Les promesses musicales ainsi formulées allaient trouver leur pleine éclosion dans la deuxième pièce de Tawadros, Constantinople, plus animée et plus exigeante, amenant le violon solo Andrew Wan à dialoguer fougueusement avec le soliste. Le public a applaudi chaleureusement cette introduction aux talents du oudiste, qui sera également sur scène auprès de l’ensemble Obiora samedi après-midi.

On ne s’étonne pas de l’habileté des orchestrations de ces deux pièces lorsqu’on sait qu’elles sont l’œuvre du compositeur et chef d’orchestre éclectique Jules Buckley : le nom sera familier aux admirateurs-rices du jeune phénomène musical Jacob Collier. Buckley et le Metropole Orkest ont entre autres collaboré au premier volume de Djesse, l’opus en quatre albums de Collier. On peut les apercevoir dans la vidéo d’All Night Long, l’arrangement que Collier a fait du succès de Lionel Ritchie.
Entre les deux apparitions de Tawadros, l’orchestre s’est lancé dans une interprétation maîtrisée de l’ouverture Le Carnaval romain de Berlioz, parfaitement adaptée au programme et à la soirée.
Le concert s’est conclu par une exécution des Pini di Roma de Respighi, que l’OSM avait interprétée l’été dernier au Festival de Lanaudière. Pour une fois, les enregistrements d’oiseaux exigés par le compositeur profitaient de la sonorisation déjà en place (sonorisation infiniment supérieure à celle entendue au Concert au pied de la montagne de l’OM, bien que laissant encore place à un peu de finition supplémentaire au niveau de la sonorité des cuivres). La banda avait été positionnée en-haut des gradins côté jardin, posant un défi à l’équipe de caméras pour réussir à les montrer sur grand écran.
Le tout représentait une inauguration parfaite à cette onzième édition de la Virée classique, la troisième de Rafael Payare. Pour connaître nos suggestions de concerts pour la fin de semaine à venir, il suffit de consulter nos Choix de la rédaction de cette semaine.
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