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DOSSIER | Dix enfants prodiges célèbres de l'histoire de la musique

Par Rebecca Anne Clark le 23 juillet 2023

André Mathieu, pianiste et compositeur. (Photo : Bibliothèque et Archives nationales du Québec)
André Mathieu, pianiste et compositeur, l’enfant-prodige du Québec (Photo : Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

Nous connaissons tous les cas de Mozart et de Beethoven, qui ont démontré leurs talents musicaux à un âge encore tendre et dont les pères se sont employés à promouvoir la carrière. Mais l’histoire de la musique est jalonnée d’autres cas d’enfants aux talents musicaux impressionnants. En voici quelques-uns. 

 

Niccolò Paganini (1782–1840), Daniel Maclise, Royal Academy of Music
Niccolò Paganini (1782–1840), Daniel Maclise, Royal Academy of Music

1- Niccolò Paganini

(1782 -1840)

Mieux connu comme l’un des fondateurs des techniques modernes du violon et pour ses compositions, Paganini était aussi un altiste et guitariste qui s’est initié à la musique en apprenant la mandoline à 5 ans auprès de son père, musicien à temps partiel.

À sept ans, il passe au violon, instrument sur lequel il développe une grande virtuosité, ce qui lui vaut des bourses d’études et des leçons auprès de professeurs de bonne réputation. Sa première apparition publique a lieu à l’église en 1794, avant d’avoir 12 ans. Ses prouesses techniques provoqueront une rumeur: il aurait fait un pacte avec le diable! Mais la nature de ses talents est plutôt physique que diabolique : doté de longs doigts et d’une flexibilité exceptionnelle, Paganini arrive à couvrir trois octaves sur quatre cordes avec une seule étendue de la main. Il innove en utilisant des techniques de dextérité encore peu répandues au début du 19e siècle.

 

Felix Mendelssohn (1809-1847) par R.-Poetzelberge
Une fratrie prodige: Felix Mendelssohn et sa sœur Fanny (1809-1847) par R. Poetzelberge (domaine public)

2 & 3- Fanny et Felix Mendelssohn

Fanny (1805-1847); Felix (1809-1847)

Le compositeur allemand, pianiste, organiste et chef d’orchestre Felix Mendelssohn n’a que 10 ans lorsqu’il commence à composer des œuvres complexes et démontrant un bon niveau de maîtrise musicale. Toute sa vie, il gardera un style plutôt conservateur malgré les changements stylistiques amenés par l’époque romantique.

Sa sœur aînée, Fanny Mendelssohn, fait aussi preuve de talents remarquables dès son jeune âge; en fait, elle est d’abord la préférée de son père et de son professeur, Carl Friedrich Zelter. Malheureusement, la mentalité de l’époque exige que, malgré le soutien de son père et de son frère en privé, plusieurs des 460 compositions de Fanny soient publiées sous le nom de Felix.

Les deux enfants reçoivent l’instruction de Marie Bigot à Paris, et étudient la composition avec Zelter à la Sing-Akademie zu Berlin à partir de 1819, soit à l’âge de 14 et de 10 ans. Felix commence à composer régulièrement dès cette époque. En plus de ses œuvres, un de ses accomplissements les plus importants est la fondation du Conservatoire de musique de Leipzig en 1843. Fanny, dont l’œuvre retrouve aujourd’hui la place qu’elle mérite, aura une influence majeure sur son frère jusqu’à sa mort.  La sœur et le frère sont tous deux morts en 1847, à peine à six mois d’intervalle.

 

Frederic Chopin, by Maria Wodziska
Frederic Chopin, by Maria Wodziska

4- Frédéric Chopin

1810-1849

Chopin, le compositeur polonais le plus connu, commence l’étude du piano avec le pianiste tchèque Wojciech Żywny à 6 ans, mais il se peut qu’il ait déjà reçu des cours de sa mère auparavant. Il commence à donner des concerts privés dès l’âge de 7 ans et ses premières compositions sont publiées la même année. Décrit comme un « second Mozart », le jeune Chopin est populaire dans les salons de l’aristocratie polonaise, mais semble lui-même inconscient de son succès : après un concert, il déclare à sa mère que c’est son col de chemise que le public admirait.

Tout au long de sa vie, le salon demeurera son environnement préféré, tout indiqué pour son style délicat et intime. Adulte, il gagne sa vie surtout en donnant des cours de piano et en vendant ses compositions. Son talent, son innovation et l’importance de son influence, jumelés à ses relations étroites avec Franz Liszt et George Sand, en ont fait l’une des figures les plus importantes de l’époque romantique.

 

Liszt, by J. Vignaud, 1826
Liszt, par J. Vignaud, 1826 (Domaine public)

5- Franz Liszt

(1811-1886)

Première “superstar” de la musique et peut-être le pianiste le plus virtuose de tous les temps, Franz Liszt reçoit sa première éducation musicale rigoureuse auprès de son père multi-instrumentiste. Il commence à composer les premières de ses plus de 700 œuvres dès l’âge de 8 ans. À neuf ans, il sait déjà jouer tout Bach, Mozart, Beethoven, et commence à donner des concerts pour l’aristocratie, incluant des séances d’improvisation. Le pédagogue du piano Carl Czerny, auprès de qui Liszt étudie à Vienne, note le grand talent de celui-ci, mais déclare qu’il est d’un tempérament chaotique. Son début public a lieu en 1822, et en 1823, il donne un concert auquel assiste Beethoven. Celui, très impressionné, serait monté sur scène pour embrasser le jeune virtuose sur le front.

 

L'oeuvre de la compositrice Lili Boulanger sera au centre d'un concert à McGill, le 1er mars prochain.
Lili Boulanger, compositrice (Photo: Henri Manuel)

6- Lili Boulanger

(1893-1918)

Née au sein d’une famille musicale et sœur cadette de la célèbre pédagogue Nadia Boulanger, Lili fait les preuves de son oreille absolue dès l’âge de 2 ans. C’est l’ami de la famille Gabriel Fauré qui en perçoit les premiers signes. Musicienne polyvalente, elle commence à étudier l’orgue avec Louis Vierne à l’âge de 6 ans et maîtrise ensuite le piano, le violon, le violoncelle et la harpe. Elle compte parmi les premiers élèves de sa sœur Nadia, et devient la première femme à recevoir le Prix de Rome de composition à 19 ans. Sa vie prend fin de façon tragique à 24 ans des suites de la maladie de Crohn.

 

Samuel Barber (Credit : The Roman Totenberg Papers The Library of Congress Music Division Washington DC)
Samuel Barber (Credit : The Roman Totenberg Papers The Library of Congress Music Division Washington DC)

7- Samuel Barber

(1910-1981)

Le jeune Samuel Barber est influencé par sa tante, contralto au Metropolitan Opera, et par son oncle, qui compose des chansons. Il commence l’étude du piano à six ans et la composition à sept ans, avec une pièce intitulée Sadness. Il tente de composer un opéra à 10 ans. Très tôt, le jeune Barber sait qu’il est destiné à une carrière en musique. Il écrit à sa mère: « J’écris ceci pour vous révéler mon inquiétant secret. Ne pleurez pas en le lisant, car ce n’est ni de votre faute ni de la mienne. Je suppose que je vais devoir vous le dire maintenant, sans aucun détour. Pour commencer, je n’étais pas destiné à être un athlète. J’étais destiné à être un compositeur, et je le serai, j’en suis sûr. »

Admis au Curtis Institute of Music à 14 ans, il s’avère un triple prodige, en composition, en chant et en piano. Au cours de sa carrière, il compose des opéras ainsi que des œuvres pour piano, pour violon et pour orchestre. Il reçoit, entre autres, le Prix Pulitzer à deux reprises.

 

Clara Rockmore with Theremin
Clara Rockmore en compagnie de Leon Theremin (Photo: domaine public)

8- Clara Rockmore

(1911-1998)

Clara Rockmore, née Reisenberg, commence le violon à 4 ans, mais elle est surtout renommée comme étant la pionnière de l’interprétation du thérémine, un instrument breveté en 1928. À son époque, elle est la plus jeune élève du Conservatoire de Saint-Pétersbourg, où en raison de sa petite taille, elle passe son audition debout sur une table. Elle n’a que 10 ans lorsque sa famille s’établit aux États-Unis, où elle pourra étudier au Curtis Institute. En raison d’une tendinite au bras droit, elle doit abandonner le violon, mais rencontre peu après Leon Theremin et commence à jouer du nouvel instrument qu’il a créé. Elle demeure une des figures les plus marquantes de l’histoire du thérémine, ayant collaboré avec l’inventeur pour améliorer l’instrument d’origine, et contribuant à développer la perception du thérémine comme un véhicule légitime de musique sérieuse, plutôt qu’une mode passagère.

 

Hormis Mozart et Beethoven, qui sont les enfants prodiges ayant marqué l'histoire de la musique classique occidentale? Voici notre sélection.
André Mathieu, pianiste et compositeur. (Photo: Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

9- André Mathieu

(1929-1968)

Le “Mozart canadien” est un enfant précoce. On dit qu’il commence à parler à 4 mois et à marcher à sept. Né de deux parents musiciens, il reçoit ses premières leçons de piano de son père, le compositeur Rodolphe Mathieu, qui reconnaît rapidement le talent exceptionnel de son fils. André Mathieu commence à composer à 4 ans. À 6 ans, il donne son premier concert, incluant de ses propres compositions, à l’hôtel Ritz-Carlton de Montréal, qui sera diffusé à la radio un an plus tard. Ayant reçu une subvention du gouvernement du Québec pour étudier à Paris, il charme le public français, incluant le critique Émile Vuillermoz. Celui-ci écrit à son sujet « Je déclare qu’au même âge, Mozart n’avait rien écrit de comparable. » Malheureusement, la carrière de Mathieu se détériore par la suite, et il meurt dans l’oubli. Ce n’est que de façon posthume que ses œuvres seront redécouvertes et célébrées de nouveau.

 

Glen Gould et Alberto Guerrero en 1945 (Photo: Archives Canada)
Glen Gould et Alberto Guerrero en 1945 (Photo: Archives Canada)

10- Glenn Gould

1932-1982

Glenn Gould est sans contredit l’un des pianistes les plus célèbres du XXe siècle. Avant même qu’il soit né, ses parents souhaitent élever un enfant « musical »: sa mère lui joue de la musique pendant sa grossesse, et on rapporte que bébé, Gould chantonne plutôt que de pleurer. Il lit la musique avant d’apprendre à lire les mots et appuie sur les touches du piano une à la fois, écoutant le son s’éteindre.

Il commence à jouer ses propres compositions dans des concerts privés dès l’âge de 6 ans et, après avoir reçu ses premières leçons de piano de sa mère, entreprend des études au Toronto Conservatory of Music à 10 ans.

En partie à cause d’une douleur au dos, Glenn Gould développe une technique pianistique inhabituelle qui lui procure un grand contrôle du clavier. À 12 ans, il reçoit son diplôme du Conservatoire avec des notes élevées et au cours de sa carrière, démontrera le caractère unique de son esprit, par exemple en lisant la musique plutôt qu’en la jouant à l’instrument pour pratiquer. Connu pour son excentricité, il enregistre un grand nombre de disques, car il préfère le studio à la salle de concert. À 50 ans, il est emporté par un accident vasculaire cérébral.

 

Cet article a été traduit et adapté de l’original paru le 18 juillet 2018 en anglais sur notre site sous le titre Liszt : 15 Musical Child Prodigies from History.

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